Au plus profond de la nuit [PV Ivy Caïn]~Terminé~

C’était le beau milieu de la nuit et la vie dans le royaume des démons battait son plein. Les sous sols de l’ancienne cité démoniaque étaient animés à souhait. Ce n’était pas un jour particulier, non, le peuple démon avait simplement décidé qu’il fallait faire une petite fête. En petite fête, il fallait comprendre immense orgie dans le sang.

Malheureusement pour elle, la reine ne pouvait se mêler aux festivités de cette nuit. D’ordinaire, elle ne se gênait pas de faire une apparition, afin de pimenter un peu la nuit. Mais la, la reine était en plein concile avec ses ministres. L’enjeu de la réunion était d’une puérilité assourdissante. Ils voulaient encore plus de pouvoir de décision. Les ministres de la reine estimaient qu’il était tout à fait réalisable pour eux de prendre les décisions mineurs sans en référer à la reine. Celle-ci n’était pas d’accord. Elle pliait et avait plié pour bien trop de choses. Cette fois-ci, cela n’arriverait pas. Le pouvoir décisionnel lui appartenait à elle et à elle seule, il n’était pas question que cela change. Toutes les décisions devaient passer par elle avant qu’une crédibilité leur soit donnée. Le débat dura des heures. Les arguments avancés, qui étaient au début structurés et bien rédigés, commençaient à partir dans tous les sens. Les ministres ne savaient plus quoi avancer pour parvenir à leur fin, devant cette reine qui acceptait d’ordinaire si facilement les changements proposés. Mais Ivy avait bien décidé de ne pas plier cette fois. Oh que non. Ils pouvaient toujours rêver. C’est pourquoi, au bout d’interminables discussions, Ivy clôtura les négociations. Les ministres avaient peut-être la grosse tête et se croyaient au dessus de tout, ils redoutaient tout de même la colère de la reine et de celle qui se trouvait au dessus dans la hiérarchie démoniaque. C’est pourquoi la réunion prit fin, avec à la clé le refus de la proposition.

Ivy était énervée. Elle n’avait pas envie de se mêler aux délires de ses frères cette nuit. C’est pourquoi elle remonta à la surface et s’engouffra dans la nuit tiède. La reine marcha, longtemps, jusqu’à arriver dans la forêt. Son énervement était toujours passablement élevé. Elle en avait marre de se faire manipuler de la sorte. Marre qu’on la prenne pour une poupée. Sa rage était telle qu’elle aveuglait ses sens. C’est pourquoi elle ne vit pas arriver, droit devant elle, un ange. Il était de rang inférieur, cela se voyait au premier coup d’œil. Et à cause de son inattention, il parvint à blesser très légèrement Ivy au bras droit, la prenant vraiment par surprise. Néanmoins, il ne fallut pas plus de deux secondes à la reine pour se reprendre et trancher instantanément la tête de l’être de pureté devant elle, mettant toute sa hargne dans le geste. Puis, fermant les yeux, Ivy porta son sabre jusqu’à ses lèvres, le cadavre du sous-fifre devant elle, et passa sa langue à l’endroit ou le sang rouge perlait.

Ivy n’était pas une buveuse de sang de nature. Elle ne s’en nourrissait pas. Mais il avait le don d’exciter ses sens et, paradoxalement, de la calmer. C’était exactement ce dont la reine avait besoin à cet instant.

Maintenant qu’elle était plus calme, les instincts de joueuses de la démone avait repris le dessus. Sa colère s’était transformée, son envie d’amusement montant rapidement. Mais il lui fallait un jouet. Un jouet qui ne soit pas un bébé ange, tel qu’elle qualifierait l’être qui venait de l’attaquer. Ses sens étant en parfait éveil, elle sentit qu’elle n’était pas seule. Un être était proche. Focalisant son attention sur les alentours, Ivy se rapprocha de l’endroit qu’elle pensait abriter l’individu qui pourrait bien être son amusement suivant. Disparaissant momentanément, la reine parcourut les derniers mètres qui la séparaient de l’inconnu. Il lui semblait que c’était un Lycan. Un Lycan qui paraissait dormir. Mais Ivy savait ces créatures toujours aux aguets et elle se promit donc de faire attention. Quelques gouttes de son propre sang perlaient sur son bras la ou elle avait été légèrement blessée et la démone se dit qu’il n’en faudrait pas plus pour que le Lycan la repère, qu’elle soit invisible ou non. C’est pourquoi elle se rendit visible à nouveau, prenant les dessus, plongeant rapidement devant l’individu, son sabre sortit, un immense sourire aux lèvres.

-Bouh…

La réaction du lycan ne se fit pas attendre. Ivy avait vu juste, il l’avait bel et bien repérée depuis quelques temps. Cela ne l’étonnait guère, elle savait parfaitement que les instincts, les sens et les réflexes des nocturnes étaient extrêmement bien développés et entraînés. Heureusement, cela serait nettement moins drôle sinon. S’amuser avec une créature trop faible, il n’y a rien de plus ennuyant. Même en tentant de faire durer le plus longtemps possible, Ivy trouvait très désagréable de se battre contre un individu trop inférieur, ce qui lui arrivait malheureusement bien trop souvent. En tant que reine, aucuns démons ne pouvaient rivaliser avec elle en matière de force. Et dans les autres races, ceux qui pouvaient prétendre s’approcher de son niveau ne courraient pas les rues.

Mais ce lycan la ne semblait vraiment pas faire partie des faibles. Qui plus est, il était charmant. Très charmant même. Ivy n’aimait pas les nocturnes, les considérants comme des sous-entités. Néanmoins, elle devait reconnaître que celui-ci était particulièrement attirant, donc potentiellement intéressant. Après avoir dévié aisément son coup, le lycan lui dit quelque chose.

"Ne réveille jamais le loup qui dort, c'est là une expression de mon clan."

Paroles tout de suite suivies d’une attaque, qu’Ivy évita. Un coup d’œil sur la trace que le coup du lycan avait laissée sur le sol suffit à ravir la démone. Pas mal du tout.

"Est-ce bien du sang que je perçois sur votre personne? C'est un parfum particulièrement aphrodisiaque pour nous lycans, que ce sang de démon."

Nouveau sourire de la reine. Elle était bien consciente de l’effet du sang sur les lycans. Et le sien devait avoir un fumet particulièrement attirant.

"Avez-vous l'intention de rester là à me dévisager ou bien est-ce que vous allez tenter de m'embrocher de nouveau?"

Le lycan parla à nouveau. Tien donc. Était-ce de la provocation ? Tandis que la question flottait dans son esprit, la reine eut la réponse assez rapidement, le geste du lycan répondait à son interrogation. Il lui faisait signe de venir. Et bien… si c’était demandé si gentiment, pourquoi ne pas profiter un peu ? Il semblait être un partenaire plutôt intéressant.

Les lèvres d’Ivy étaient toujours étirées en un grand sourire mesquin, joueur. La démone prit son katana avec son autre main, passant un doigt sur la lame aiguisée. Puis, les yeux fixés sur son interlocuteur, elle porta la lame de son sabre jusqu’à la petite blessure qui ornait le haut de son bras. Appuyant le tranchant de sa lame sur sa peau, elle y fit une entaille par-dessus la première, plus grande cette fois. Ensuite, la démone porta les doigts de sa main libre jusqu’à sa plaie, trempant deux doigts dans le sang qui glissait le long de son bras. Le reste du corps toujours immobile, elle amena ses doigts rougis par le liquide pourpre jusqu’à ses lèvres, pour y passer sa langue.

-Je vous avoue que j’hésite…

Elle fit mine de réfléchir, puis tourna rapidement sur elle-même, envoyant le bras qui tenait son sabre par le côté, contre le lycan. La force et la vitesse qu’elle avait mise dans son coup était modéré et comme elle s’y attendait, il para l’attaque avec facilité. Son sabre arrêté contre le poing de son partenaire de fortune, Ivy approcha son visage de celui du lycan, plongeant ses yeux verts éclatants dans le rouge magnifique de ceux de son interlocuteur.

-J’aimerais bien avoir votre avis sur la question… Je vous embroche ? Une cuisse de lycan pour repas, j’adorerais.

"A mon avis, il faudrait attendrir la peau d'une démone pour pouvoir la déguster. Il en va de même pour toutes les espèces."

Un petit rire glissa d’entre ses lèvres maintenant rougies de son propre sang. À son humble avis à elle, il faudrait plus que l’attendrir pour pouvoir la déguster, cette peau. Mais la question n’était pas la. Absolument pas.

Une nouvelle fois, Ivy se déplaça légèrement, évitant avec aisance le coup du lycan. À ce stade-ci, les deux semblaient au même point, parant les coups de l’autre avec facilité. Mais la démone avait l’intuition que le lycan retenait ses coups. Et pas qu’un peu. Ce qu’elle faisait elle aussi, d’ailleurs. La manière dont elle lançait ses attaques était beaucoup plus lente, beaucoup moins brusque et puissante que si elle y mettait toute sa force. Et cela semblait pareil pour le lycan. Il était bien plus fort que cela, elle en était sur.

Le bras dans lequel Ivy tenait son sabre était son mauvais bras. La reine était proche d’être ambidextre, mais pas vraiment complètement. Il y avait tout de même dans sa garde quelques failles lorsqu’elle utilisait sa mauvaise main, failles qui disparaissaient lorsqu’elle prenait son arme dans sa bonne main. Mais pour le moment, Ivy n’avait pas l’intention de changer de prise. Après tout, il fallait bien qu’elle entraîne un peu cette mauvaise main. Cela faisait trop longtemps qu’elle ne l’avait pas fait. Cela augmentait un peu le risque de blessures, mais cela permettait de pimenter encore un peu plus l’action.


"Et bien et bien, qui finira repas de qui... Il me tarde d'en connaitre le dénouement."

En retour, la reine adressa au lycan un sourire d’entendement. Elle aussi attendait avec impatience de connaître la suite des événements. Elle avait la forte intuition qu’elle ne serait pas déçue. Ce délicieux lycan avait le don de faire augmenter son excitation, qui était déjà élevée. Elle avait envie de jouer. Oh oui, de jouer. Et le partenaire qu’elle venait de trouver semblait parfaitement sur la même longueur d’onde qu’elle, ce qui était très bien. Mais elle n’avait aucunement l’intention de se laisser finir en repas, qu’il n’aille pas rêver. On ne mange pas la reine.

Tandis que ses pensées s’éloignaient quelque peu du côté des enjeux du jeu qui avait commencé entre eux deux, Ivy fut obligée de reprendre ses esprits rapidement. Le lycan bougea avec une vitesse incroyable. Son bras réagit lui aussi avec une rapidité hors du commun, mais pas suffisante pour l’empêcher d’arriver à ses fins, lui infligeant tout de même une petite entaille. Elle avait maintenant devant elle son interlocuteur qui avait réussi à subtiliser un morceau de tissu de sa robe noire. Regardant tour à tour le bout entre les doigts du lycan, puis le haut de sa robe à l’endroit où il manquait une partie, la reine ne put empêcher un rire cristallin de sortir d’entre ses lèvres. Ça, c’était pas mal du tout. De toute évidence, il en avait après le tissu fin qui recouvrait la peau claire de la reine. S’il désirait parvenir à ses fins, il allait devoir persévérer. Car elle n’allait pas se laisser faire comme cela. Mais définitivement, il lui plaisait. Ce lycan lui plaisait même beaucoup.

La reine secoua légèrement la tête, ses cheveux balayant doucement ses épaules, s’enlevant de devant ses yeux. A son tour, maintenant. Ivy utilisa son pouvoir de disparition pour se rendre invisible aux yeux du lycan. Elle ne pourrait pas être totalement non repérable, car son odeur devait maintenant être imprégnée dans les narines du lycan, mais elle pouvait au moins échapper au regard pourpre de l’individu qui la tentait tant juste devant elle. Une fois invisible, Ivy tournoya sur elle-même en avançant, pour se retrouver juste derrière le lycan. Au passage, elle tailla en diagonale le tissu qui se trouvait sur le torse du charmant inconnu si intéressant, dévoilant des muscles saillants, très agréable au regard.

Au passage de sa lame, le sang de la démone qui s’y trouvait auparavant se déposa sur les muscles du torse du lycan, dessinant un trait rouge fin, mais visible. Mais dans son action, Ivy avait du également parer un coup de poing extrêmement puissant, avec le plat de son katana. Si la lame n’avait rien, son poignet qui tenait son sabre avait été quelque peu ébranlé et avait craqué dans un bruit à peine audible. Il n’était heureusement pas cassé, mais nuls doutes qu’il serait enflé une fois que ses muscles seraient à nouveau au repos. Ivy se rendit visible à nouveau, se remettant en face du lycan, la vision du haut du corps de celui-ci étant plus que plaisante pour les globes oculaires de la démone. Alors comme cela il voulait la mettre à nu ? Elle aussi en était capable.

Ivy adressa un grand sourire au lycan, passant sa langue sur ses lèvres encore tachée de son propre sang, puis désigna l'ouverture qu'elle venait de faire dans les vêtements de celui-ci.

-Plutôt plaisant.

Si la démone avait put entendre les pensées du lycan, nuls doutes qu’elle aurait rétablit l’ordre dans ses interrogations une bonne fois pour toute, et ce avec un certain énervement. Une noble quelconque. Ivy avait horreur d’être considérée comme les autres. Elle n’était pas une quelconque démone parmi tant d’autres et n’appréciait guère qu’on la considère comme telle. Mais bien heureusement, lire dans les pensées des autres ne faisait pas partie de ses capacités, tout allait donc bien. Et tant que le lycan ne s’exprimait pas à voix haute sur le sujet, elle ne dirait rien non plus. Qui plus est, placer un « au fait, je suis la reine » au milieu de ce qui était en train de se passer serait tout à fait déplacé et ne servirait strictement à rien. Pour le moment, elle pouvait bien le laisser dans l’ignorance. Ou peut-être avait-il deviné qui elle était réellement, c’était possible. Mais c’était un sujet qui ne l’intéressait pas pour le moment. Elle avait d’autres choses sur lesquelles se concentrer que de savoir si oui ou non le lycan en face d’elle était conscient de sa réelle position au sein de la hiérarchie.

Ivy sourit en retour aux éclats de rire du lycan. Ils étaient définitivement sur la même longueur d’onde. Les deux partis s’amusant pleinement de l’action, profitant avec délice du moment présent. Puis, la proposition de danser vint sur le tapis. Ivy esquissa un petit hochement de tête en direction de ce partenaire de fortune.

-Avec joie…

Si le petit jeu qui s’était instauré entre eux était très plaisant, la suite des événements ne fut que plus délicieuse encore. Une danse effrénée commença alors. Les deux s’étaient lancés dans un combat violent et gracieux à la fois. Ivy se régalait de ses chocs, de ses muscles tendus, parant puis attaquant, répétant cet enchainement encore et encore, dans une vitesse folle. La reine n’avait toujours pas changé de main et se félicitait de sa performance telle qu’elle était. Son corps avait atteint un seuil d’excitation particulièrement élevé et le plaisir qu’elle prenait à croiser le fer avec le lycan était absolu. Encore et encore, son corps, son esprit, son être tout entier en redemandait. Sur ses lèvres, un sourire y était toujours et encore accroché, preuve du plaisir que lui procurait se combat. Elle tournoyait, virevoltait, apparaissant puis disparaissant, allant même jusqu’à rire de temps en temps.

Ivy se rendait bien compte que le tissu qui recouvrait son corps s’amenuisait au fil du temps, mais elle avait décidé de ne pas s’en soucier. Après tout, ce n’était guère que du tissu. Et même si ce n’était pas une réelle gêne, ses mouvements se faisaient presque plus fluides maintenant qu’ils n’étaient plus entravés par un quelconque morceau de noir. Qui plus est, le lycan avait, pour son plus grand plaisir, ôter ce qu’elle avait prit la peine de découper. Ils étaient donc à armes égales à ce niveau la.

"Maintenant, je peux dire que vous êtes tout à fait délicieuse."

La démone sourit au compliment, hochant brièvement la tête en guise de remerciement.
Elle était particulièrement contente d’avoir rencontré ce lycan, cette nuit. Et le plaisir de la danse entre les deux avait remplacé depuis belle lurette l’énervement premier qui faisait rage dans son être, suite à son entretien avec ses ministres. Il était définitivement intéressant, définitivement plaisant, et la reine avait définitivement une envie autre que le combat qui se manifestait dans son corps. Était-elle excitée ? Oh que oui. Était-elle tentée par autre chose que de croiser le fer ? Oui encore.

Ivy s’avança alors vers le lycan, son sabre toujours prêt à parer une attaque, sa main libre arrachant le dernier pan de tissu qui lui restait encore sur le corps. Sa belle robe était partie en lambeau. Heureusement, en tant que reine, des habits elle n’en manquait pas.
Ivy continuait d’avancer, la tête légèrement penchée vers la droite, un sourire qui se faisait de plus en plus vicieux tandis que ses longues jambes se mouvaient pour qu’elle se retrouve finalement juste en face du lycan. Pas un instant elle ne pensa à relâcher son attention. Sa main libre s’avança à son tour, déposant ses doigts sur les abdominaux du lycan, son sabre dans son autre main prêt à agir en cas de nécessité.

-Vous êtes tout à fait étonnant…

Le corps d’Ivy n’avait pas reçut de blessures trop importante, seulement des entailles mineures. Mais la reine savait bien que dès l’instant ou son corps serait au repos, la plupart de ses muscles et de ses membres lui feraient mal. Elle avait tout de même reçut passablement beaucoup de chocs violents, surtout au niveau du poignet qui tenait son katana. Celui la, elle allait le sentir un moment. Mais pour rien au monde la démone ne regrettait de s’être lancée dans cette splendide danse. Qui plus est, la douleur ne la dérangeait pas. Elle pouvait sans autre la supporter.

Le but du combat qui s’était déroulé entre la démone et le lycan n’était pas un combat dont le but premier était de tuer l’autre. Et si, au début, il ne s’agissait que de prouver sa supériorité, l’échange entre les deux s’était mué en une sorte de séduction violente, chacun semblant vouloir prouver à l’autre qu’il n’avait aucunes limites. La manière d’attaquer, de parer, les sourires échangés, tout indiquait qu’il s’était établi une sorte de connexion entre les deux, une sorte d’entente silencieuse. La démone adorait les personnes comme cela. Ils se comprenaient parfaitement. Leur corps semblait entrer en résonance. Et Ivy n’avait jamais pensé ni même imaginé que cela soit possible avec un lycan. Elle qui d’ordinaire considérait tout individu d’une autre race comme nettement inférieur à sa personne, elle considérait le lycan en face d’elle comme son égal. Elle le reconnaissait comme égal. Et ceci était particulièrement rare. Mais pas déplaisant pour le moins du monde.

Tandis que sa main libre était toujours en contact directe avec le corps du lycan, celui-ci fit pression sur sa main qui tenait son sabre afin qu’elle le lâche. Chose qu’elle fit, laissant glisser jusqu’au sol sa précieuse lame, qui avait été façonnée de ses propres mains. Une fois sa deuxième main libre, Ivy l’amena à son tour jusqu’à la peau de son interlocuteur. Sentir cette enveloppe charnelle tiède sous ses doigts n’était pas déplaisant du tout, loin de la. Après quelques secondes, le lycan entra en contact à son tour avec son corps, par le biais de ses hanches, sur lesquelles trônait encore l’un des deux derniers pans de tissu qui lui restaient sur le corps.

"Oui, vous êtes bien la plus fascinante des démones... Quel peut bien être votre secret?"

Le visage de la reine s’illumina d’un petit sourire mystérieux. Lui non plus n’était pas mal dans le genre fascinant. Ivy n’aurait jamais cru possible de s’amuser autant avec un lycan. De trouver une personne avec qui elle avait un tel niveau de compréhension.

Approchant encore plus son visage de celui du lycan, Ivy ne se séparait toujours pas du sourire qui avait prit ses lèvres en otages quelques secondes plus tôt. Puis, dans un souffle, elle lui murmura deux mots.

-Ma couronne…

C’était une réponse qui ne manquait pas de mystère, il fallait voir comment le charmant lycan allait l’interpréter. Ivy n’était pas comme tous les autres démons. Mais elle n’était pas différente parce qu’elle était reine, elle était reine parce qu’elle était différente. Savoir s’imposer, avoir le contrôle d’un clan tel que le clan démon n’était pas une mince affaire, il fallait en avoir dans le ventre, vraiment, et ce n’était pas la qualité de tout le monde. Ivy n’avait toujours pas éloigné son visage, qui était vraiment très proche de celui du lycan. Sa main droite était remontée jusqu’à la nuque de son interlocuteur. Et pendant ce temps la, son autre main avait saisi l’une des mains du lycan, l’amenant jusqu’à sa cuisse. La reine était plus qu’excitée et voulait de l’amusement. Mais d’un autre genre cette fois.

-On joue encore ?

Ivy était consciente que le temps passait et que la nuit finirait tôt ou tard par parvenir à son terme. Elle ne se réjouissait d’ailleurs pas le moins du monde du retour à la réalité qui allait fatalement se produire. L’instant présent était tel, qu’à cet instant elle aurait volontiers choisir d’arrêter le temps. Mais malheureusement, tout est destiné à finir. Le soleil se lèverait à nouveau, elle devrait retourner dans son antre, la vie reprendrait son cour normal. C’était bien triste, mais cela appartenait aux fatalités du monde.

Mais la démone chassa ses pensées négatives de son esprit. La nuit n’était pas encore terminée. Le plaisir, la distraction et l’amusement que lui procurait le lycan n’étaient pas terminés. Ivy voulait encore jouer. Et, heureusement, il le voulait tout autant. L’individu qui l’attirait tant avait réussi un exploit. Il l’avait impressionnée. Et ceci arrivait très rarement. Qu’Ivy succombe au charme de certains individus était une chose assez fréquente. Mais qu’on parvienne à l’impressionner, c’était une chose qui ne se produisait que dans des cas très exceptionnels. Mais lui, il y était parvenu. De part sa manière de penser, sa manière d’agir, de se battre, de la séduire, il avait réussi à faire naître dans l’esprit de la reine une certaine forme d’admiration. Qui plus est, il était d’une distraction monumentale. Il l’amusait exceptionnellement beaucoup, et Ivy ne s’était pas autant amusée depuis un certain temps déjà. Surtout avec un être autre que démon.

Le corps de la démone semblait apprécier les caresses du lycan, y répondant en frissonnant légèrement. Leurs lèvres étaient maintenant si proches qu’elles étaient quasiment en contact, sans pour autant être vraiment unies. Ivy avait en elle l’entière certitude qu’elle ne serait pas déçue par la suite des événements. Son corps répondait avec délice au contact de son partenaire de fortune et celui-ci semblait apprécier tout autant cette proximité qui s’était instaurée avec délice entre leurs deux êtres.

Puis, la suite ne se fit guère attendre. Leurs lèvres entrèrent en contact, avec une brutalité certaine, une sorte d’impatience de se voir enfin unies. Laissant l’entrée libre, Ivy entremêla avec délice sa langue à celle du Lycan qui s’était frayé un passage jusque la. Leurs lèvres et leurs langues dansaient à leur tour, ne semblant vouloir se séparer pour rien au monde. Mais leurs bouches n’étaient maintenant plus les seules parties de leur corps à être en contact. Une chose d’ailleurs que la reine appréciait particulièrement. Elle avait toujours eut un petit faible pour la musculature bien dessinée des hommes, et avec celui-ci, elle n’était pas déçue. Le lycan n’était pas une armoire non plus, mais en matière de muscles parfaitement dessinés, il n’était pas à plaindre. Et ceci, ne laissait pas du tout la reine indifférente.

"Aemon Eis... C'est comme ça qu'on m'appelle."

Aemon… C’était pas mal comme nom. Les lettres semblaient danser dans sa tête, tandis qu’elle murmurait à plusieurs reprises le nom qu’il venait de lui donner. La reine n’hésita pas à donner le sien en retour. Si le lycan avait un minimum de connaissance en matière de savoir qui était qui, il saurait assimiler son nom à son rang. Car si bien des personnes n’étaient capables de mettre un visage sur le titre de « reine démoniaque », la plupart des individus parvenaient à faire le lien entre son nom et son titre. Mais ne sait-on jamais, le lycan n’avait peut-être jamais entendu parler d’elle autrement qu’en terme de reine, c’était possible. Mais ceci n’était pas important du tout. Qu’il sache ou non qu’elle était la dirigeante du peuple démon ne changerait rien pour Ivy. C’est pourquoi, dans un nouveau murmure, elle lui apprit son nom.

-Ivy Caïn…

Après cela, le lycan et la démone changèrent de place, parcourant rapidement et avec aisance la distance qui les séparait de la terre ferme. Le sol était frais sous les pieds nus de la reine. Mais ce n’était pas déplaisant. Le corps de la reine frémissait sous les caresses plus prononcées du lycan, provoquant un plaisir dans son corps qui se faisait grandissant. Dans un mouvement particulièrement rapide, Ivy ôta son soutien-gorge rouge, le laissant tomber à terre sans ménagement, laissant ainsi la voie plus libre pour le lycan. Le contact des doigts experts de celui qui partageait sa nuit faisait réagir tout son être, augmentant l’excitation et le plaisir déjà présents.

La main qui était venue débarrasser son propre corps du morceau de tissu rouge qui était jusqu’à il y avait de cela quelques secondes sur sa poitrine ronde se posa à nouveau sur le torse du lycan, descendant lentement. Encore et toujours ses splendides abdominaux, si magnifiquement sculptés, qu’Ivy aimait tant toucher. Mais ses doigts ne restèrent pas la éternellement, contournant le corps, venant se poser dans le dos du lycan. La démone colla encore un peu plus ses hanches fines contre le corps d’Aemon, les bougeant légèrement, tandis que la main qui était poser dans le dos du lycan faisait pression pour que le contact qu’elle venait d’instaurer se fasse plus ressenti.

Dire qu’Ivy était momentanément déconnectée de la vie réelle était un euphémisme. Plus aucunes pensées parasites ne se glissaient dans son esprit, plus rien d’autre que le moment et l’expérience présente n’était dans sa tête. La terre aurait pu s’ouvrir d’elle-même juste à côté, un feu magistral aurait put se déclencher, Ivy n’aurait sans doute rien remarqué. Tout son être était accaparé par ce qu’elle vivait la maintenant. Son attention était entièrement centrée sur le lycan.

"Une reine me ferait l'honneur de jouer avec moi? Vraiment flatté."

Il avait fait le lien. Ivy sourit en retour au compliment. Elle était extrêmement joueuse comme personne et faisait cet honneur à passablement beaucoup de personne. Mais la plupart étaient des démons. Pas des membres appartenant à d’autres clans, d’autres races. Ça, c’était bien plus rare. Il fallait vraiment que la personne soit exceptionnelle pour qu’Ivy s’intéresse à son cas. Et c’était le cas avec Aemon. Il avait su se montrer digne, sans aucun doute plus digne que certains démons avec qui elle avait accepté de passer un moment.

Ivy avait bien conscience que tout les lycans n’étaient pas comme Aemon. Une grande majorité d’entre eux en serait resté à simplement tenter de la tuer, sans jamais se laisser aller à batifoler de la sorte avec elle. Après tout, les démons et nocturnes ne s’entendaient pas si bien que cela. Mais fort heureusement pour elle, ce n’était pas le cas de celui qu’elle avait rencontré cette nuit. Il n’avait jamais vraiment tenté de la tuer réellement, c’était plutôt pas mal. La plupart des autres lycans que rencontrait la reine se limitait à ce stade de l’échange ; le combat, purement et simplement le combat. Ivy avait été chanceuse sur ce coup la. Mais le lycan l’était aussi, car la reine agissait et prenait des décisions bien souvent simplement en suivant son envie momentanée, son humeur ou encore ses états d’âmes. Il aurait suffit qu’une chose de sa journée se soit passée différemment, et les événements auraient pu être totalement différents.

La situation actuelle était bien agréable, mais la suite se fit plus délicieuse encore. Au contact des lèvres et de la langue du lycan entre ses cuisses, Ivy sentit une vague de plaisir nettement supérieur aux précédentes lui parcourir le corps. C’était d’une plaisance sans limites. Définitivement, les plaisirs de la chair étaient les préférés de la démone. Surtout avec un partenaire comme Aemon. Puis, quelques secondes après, la suite arriva. Ivy sentit avec un plaisir non dissimulé les doigts du lycan s’introduire en elle. Mordant sa lèvre inférieure, la reine étouffa ainsi un petit gémissement de plaisir. Bon dieu que c’était bon. Particulièrement bon.

Lorsque la bouche du lycan se retrouva devant la sienne, Ivy la saisit avec délice, commençant un nouveau baiser sauvage, qui fut interrompu par une nouvelle phrase de son compagnon de fortune.

"Est-ce qu'une reine démoniaque devrait accepter qu'un lycan la touche de cette manière?"

Les derniers mots furent immédiatement suivit d’un mouvement des doigts du lycan et la reine y réagit en enfonçant ses ongles dans la peau du dos, endroit qu’ils n’avaient toujours pas quitté, en guise de réflexe. C’était un coup vicieux, ça. Mais ce n’était pas déplaisant pour le moins du monde. Par contre, sur le moment, Ivy ne fit pas que griffer la peau du lycan. Ses dents s’enfoncèrent elles aussi dans quelque chose, mais dans ses propres lèvres, parvenant même à y faire une entaille. Peu profonde, mais suffisante pour qu’Ivy sente son propre sang descendre au coin de ses lèvres. En même temps que le plaisir que lui procurait le lycan, la légère blessure qu’elle venait de s’infliger involontairement lui faisait mal. C’était parfait. Avoir mal était une forme de plaisir qu’Ivy affectionnait beaucoup. Était-elle un tantinet maso, voir sadomaso ? C’était une évidence même. Ensuite seulement, les mots du lycan parvinrent au cerveau de la reine. Non, elle ne devrait certainement pas accepter qu’un lycan la touche de cette manière. C’était contraire à beaucoup de codes éthiques et autres, mais la reine s’en fichait plus qu’éperdument, pour le moment. L’essentiel était qu’elle avait trouvé un partenaire de jeu exceptionnel, peu importait sa race.

Mais être la seule à profiter concrètement du plaisir n’était pas très amusant. C’est pourquoi la reine s’écarta légèrement du lycan, rompant ainsi tout contact. Ses lèvres s’étiraient en un sourire amusé, très proche du pervers. Elle s’amusait beaucoup avec ce lycan. Bien plus que ce qu’elle aurait pu imaginer. Maintenant que le contact entre les deux étaient brisé, la reine dévisageait le lycan, sa tête basculant d’un côté puis de l’autre, dans un mouvement lent et spontané. Elle semblait réfléchir à la suite à donner aux événements. Puis, bougeant soudainement, la reine appuya ses mains contre le torse d’Aemon, le faisant s’allonger par terre. Lorsqu’il fut dos au sol, la reine se positionna à califourchon sur le lycan. Elle n’avait plus aucun vêtement sur sa peau et trouvait que c’était un peu in juste qu’il n’en soit pas de même pour l’individu sur lequel elle était maintenant assise. Mais elle s’occuperait de rétablir l’ordre des choses tôt ou tard. Pour le moment, Ivy se baissa, approchant son visage de celui d’Aemon, ne pouvant empêcher sa poitrine d’entrer en contact avec le corps du lycan tandis qu’elle continuait de basculer le haut de son corps vers l’avant. Une fois suffisamment proche, Ivy attrapa les lèvres du lycan avec les siennes, finissant par mordre sans ménagement celles de son partenaire. Lorsqu’elle se redressa, un sourire illuminait à nouveau son visage.

-Mais et vous donc… vous n’êtes pas en train de… pactiser avec l’ennemi, si je puis dire ?

Le fait que les nocturnes souhaitaient très fortement éradiquer les démons de la surface de la planète n’était pas nouveau. La rancune qu’ils nourrissaient envers le peuple qui était à la base de leur création était passablement immense, mais avait une certaine légitimité. Ivy pensait sincèrement que leur révolte était légitime, mais les considérait tout de même comme des sous-fifres.

La reine laissa ses doigts s’occuper d’ouvrir la voie jusqu’à l’entrejambe du lycan, puis s’occupa de sa découverte, ses doigts massant, caressant, d’abord lentement puis avec de plus en plus de vigueur, d’appuis. Son sourire était encore et toujours sur ses lèvres et montrait toujours l’amusement dont la reine était empreinte en ce moment.
Vint ensuite le moment ou Ivy laissa ses lèvres et sa langue prendre le relai à ses mains. Après cela, la démone remonta le long du torse du lycan, ses ongles s’enfonçant dans la chair d’Aemon, ses cheveux noirs tombant de part et d’autres de son visage.

Rencontrer la reine au beau milieu de la nuit dans la forêt, seule, pouvait effectivement être un fait étonnant. D’ailleurs, c’était une chose qu’elle ne devrait pas faire. C’était un comportement dangereux, la reine en était consciente, mais n’en avait pas grand-chose à faire. Elle adorait les promenades nocturnes, adorait faire de nouvelles rencontres. Bien entendu, cela pouvait très bien mal tourner et la reine pouvait se voir occise, capturée ou autres. A plusieurs reprises déjà, d’ailleurs, elle s’était retrouvée dans des situations moyennement à son avantage, mais avait réussi jusqu’à maintenant à toujours s’en sortir indemne. Elle n’était pas faible. C’était la reine d’un peuple et si elle n’était pas capable de traverser une forêt au milieu de la nuit seule, Ivy estimait qu’elle n’était pas digne d’être reine. Mais beaucoup de personnes trouvaient son comportement puéril, la trouvant beaucoup trop arrogante et trop sûre d’elle. Mais ce n’était que les apparences. Et Ivy ne prêtait aucune attention à ce que les gens disaient sur elle. C’était une des nombreuses choses qu’elle avait apprit de la reine précédente. Les autres trouveront toujours quelque chose à critiquer.

Mais si Ivy ne faisait aucune promenade seule, elle n’aurait pas pu tomber sur ce charmant lycan et n’aurait jamais eut le loisir de s’amuser tel qu’elle s’amusait en cet instant. Et honnêtement, elle aurait manqué quelque chose. Quelque chose de grand, de très distrayant, et surtout d’extrêmement plaisant.

La démone était bien contente que le lycan la laisse le mettre dos contre terre et lui laisse le plaisir d’avoir le dessus quelque temps. Ivy était une dominatrice dans l’âme. Avoir le dessus, elle adorait ça. Le pouvoir et le contrôle étaient deux choses dont elle raffolait et à l’inverse, elle n’aimait pas être soumise. C’était comme cela. Mais avec Aemon, les rôles étaient plutôt bien équilibré, aucun des deux n’ayant vraiment le dessus, ni ne se faisant complètement soumettre. Et cet équilibre plaisait bien à la reine.

Alors qu’elle était toujours au dessus du lycan, celui-ci répondit à sa question, question qu’elle avait lancée en guise de réponse à la sienne.

"Je ne pactise pas, j'analyse et je recueille des renseignements pour moi-même."

Un petit rire sortit de la gorge de la reine. Il avait une façon bien particulière d’analyser et de recueillir des renseignements. Mais si c’était pour son propre usage, elle pouvait bien l’aider dans sa quête après tout. Son corps était à son entière disposition, il pouvait en explorer les moindres recoins sans soucis.

Ivy avait adoptée les lèvres du lycan. Elles étaient vraiment fantastiques. Par ailleurs, il était vraiment fantastique. Encore une fois, elle se félicita d’être sortie se soir et d’avoir eut la chance de tomber sur un tel spécimen. Il était vraiment fascinant. Ivy ne se rappelait pas la dernière fois qu’elle s’était autant amusée, mais cela devait vraiment dater. Et une fois que cela serait fini, elle allait s’en souvenir pendant pas mal de temps. Le souvenir de cette nuit si fabuleuse resterait gravé dans sa mémoire pendant longtemps, elle en avait la certitude.

Brutalement, la reine se retrouva retournée, son propre dos maintenant étant contre le sol frais de la forêt. Elle n’avait rien contre la brusquerie, la brutalité, lors des rapports sexuels. C’était même bien mieux ainsi. La reine avait toujours moyennement aimé la douceur et l’attention. La violence était bien préférable et lui procurait bien plus de plaisir. D’ailleurs, le lycan semblait l’avoir bien compris. Car il ne la ménageait pas. A nouveau avec une brutalité certaine, le lycan finit par enfin la pénétrer, allant et venant dans un rythme soutenu, effréné. Chaque coup de hanche faisant augmenter encore un peu plus le plaisir que ressentait la reine, son corps étant parcouru de vagues de contentement de plus en plus intenses. La douleur qui accompagnait le plaisir était délicieuse, ne rendant le plaisir final que plus parfait, plus intense, meilleur. C’était sublime. Et cette fois-ci la reine aurait du se coudre les lèvres si elle avait vraiment tenu à éviter tous les gémissements de plaisir qui passaient hors de sa gorge.

Ses gémissements d’ailleurs se faisaient de plus en plus marqués, tandis que le lycan allait et venait, entrant en elle puis ressortant, encore et encore. Leurs corps s’unissaient, leurs lèvres et langue s’entremêlaient, le tout procurant un plaisir immense. Après quelques temps, Ivy força le lycan à la laisser à nouveau prendre le dessus. Ses hanches bougeaient avec vigueur, sa souplesse légendaire rendant la pénétration profonde et optimale. Le paroxysme du plaisir n’était plus très loin, maintenant.

Ivy pouvait maintenant dire qu’elle n’avait eut le loisir de s’amuser et de prendre autant de plaisir qu’une seule et unique fois depuis la disparition de l’ancienne reine. Avec un autre démon. Ivy se souvenait parfaitement de cette nuit. Elle se souvenait aussi qu’elle avait finit par tuer son partenaire. Mais si elle se souvenait parfaitement de la façon dont avait fini leur jeu, elle ne se remémorait plus pourquoi elle avait finit pas occire le démon. Les raisons pouvaient être multiples, importantes ou non, mais elle ne s’en souvenait pas. Par contre, chaque autre détail était gravé dans sa mémoire, dans son corps et son esprit. Tout comme elle savait pertinemment que cette nuit si splendide allait faire partie de ses plus beaux souvenirs.

Lorsqu’elle comparait une expérience avec une autre, Ivy ne prenait jamais en considération les parties de jambes en l’air qu’elle avait partagées avec celle qui fut comme une sœur, comme une mère pour elle. C’était un principe. Elle ne comparait jamais avec celle qui lui avait tout appris. D’ailleurs, il était peu probable qu’un jour on parvienne à lui faire revivre les sensations échangés lors de ses ébats avec la reine de l’époque. Mais ce qu’elle était en train de vivre s’en approchait plutôt pas mal beaucoup.

Le plaisir qu’elle éprouvait en ce moment, avec le lycan, était vraiment immense. Et le fait que ce plaisir soit toujours mélangé à une certaine dose de douleur ne le rendait que meilleur encore. Le lycan avec qui elle partageait en cet instant les plaisirs charnels d’ébats violents et brusques au possible était vraiment surprenant, c’était au moins la 4ème fois que cette pensée flottait dans l’esprit de la démone. Elle n’aurait pas cru possible de ressentir tout cela, du moins pas avec un nocturne. L’estime qu’elle avait pour ces êtres n’était pas remonté pour le moins du monde. Elle était juste prête à admettre qu’il y avait dans les nocturnes des gens capables de la satisfaire bien plus que ce dont elle avait l’habitude, de lui procurer bien plus de plaisir que ce que lui procuraient d’ordinaire ses autres partenaire. En tout les cas, il y avait un lycan capable de le faire. Et heureusement pour elle, elle l’avait rencontré.

Ivy chassa rapidement toutes ses pensées de son esprit. Le moment n’était pas aux réflexions, l’amusement n’était pas encore fini, bien heureusement d’ailleurs. Au niveau de l’endurance, le lycan était plutôt bon. Elle venait de lui trouver une nouvelle qualité. Qui n’était pas moindre. Beaucoup d’homme manquait cruellement d’endurance, de retenue. Mais ce n’était pas le cas d’Aemon, tant mieux pour elle. Et d’une certaine manière, tant mieux pour lui. Laisser la reine sur sa faim n’était jamais synonyme de bonnes choses. Mais avec le partenaire qu’elle avait ce soir, cela n’arriverait pas, c’était bien une des certitudes que la reine avait. Il était terriblement compétant.

Assez soudainement, Ivy se vit retournée, son dos retournant contre le sol. Mais cette position ne dura pas, le lycan la fit encore changer de positionnement, la reine se retrouvant à quatre pattes, ses genoux et ses mains posés contre les feuilles qui jonchaient le sol. Une branche plus pointue vint lui entailler la main, mais la reine ne prit absolument pas cette blessure en compte. Si elle devait compter toutes les griffures qui lui parcouraient le corps, on en serait encore la demain.

Mais la vague de plaisir suivante ne se fit pas attendre. A peu près simultanément, Aemon planta ses dents dans la peau de la démone, la pénétrant également à nouveau, dans un nouvel endroit cette fois. Les deux actions se passèrent avec une certaine douceur, procurant un frisson dans le corps de la reine. Puis, lorsque les mouvements se refirent puissant, vigoureux, le plaisir augmenta directement dans le corps de la démone, lui arrachant des gémissements bientôt plus proches des cris que des simples petits bruits. Un sourire illuminait son visage, tandis qu’elle portait une main jusqu’à ses cheveux, les repoussant derrière ses oreilles. Le contentement que lui procuraient les vas et viens du lycan était vraiment passionnément extatique. Dieu qu’elle aimait cette sensation. Mais pour se satisfaire encore plus, la reine se mordit plus violemment encore les lèvres, la douleur augmentant, le plaisir augmentant aussi.

La plus délicieuse créature sur cette terre ? C’était plaisant à entendre. Surtout de la part d’un appartenant à un clan ennemi. Entre deux exclamations d’extases, la démone prit la peine de lui répondre.

-Je sais.

Riant, criant, gémissant en même temps, la reine n’avait put s’empêcher de répondre quelque chose d’autre. De toute manière, elle n’était pas capable de faire des trop longues phrases, le plaisir qui parcourait son corps devenant bien trop dense, bien trop haut, pour qu’elle soit à même de parler trop longtemps en même temps. Néanmoins, elle fit un petit effort, prononçant encore quelques mots.

-T’es pas mal non plus…

Ils étaient passés du vouvoiement au tutoiement, sans même y prendre vraiment garde. Mais c’était bien une chose dont il ne fallait pas se préoccuper. L’état dans lequel ils étaient leur permettait bien de mettre entre eux une certaine proximité.

L’estime qu’Ivy avait pour les lycans était très limitée. La démone ne les considérait pas comme égaux, loin de la. Mais hormis les démons, y’avait-il une seule race qu’Ivy considère au même rang que la sienne ? La réponse était bien évidemment non. Pour elle, sa race, son clan, était au dessus de tous. Sauf éventuellement les dieux, mais Ivy considérait ses êtres comme une forme de vie à part. Par contre, la reine avouait bien qu’il pouvait y avoir certains individus appartenant à une autre race et pouvant être respectable, voire même plus que respectable. Mais le fait qu’elle reconnaisse l’existence de l’un ou l’autre de ses individus ne signifiait en rien qu’elle puisse considérer la race entière comme égale à la sienne. Et ce, était valable pour tous.

En cet instant même, la démone était avec l’un de ses individus, appartenant à une race qu’elle considérait comme inférieur, mais qui était particulièrement intéressant, respectable et amusant. Par ailleurs, la démone n’aurait jamais pensé, voire même ne serait-ce qu’imaginé un seul instant qu’il eut été possible d’obtenir autant de divertissement, autant de plaisir avec un lycan. Mais il avait su la surprendre. C’était un être exceptionnel, elle l’admettait. Qui plus est, la compréhension mutuelle qui s’était installée entre eux était très forte, il semblait vraiment sur la même longueur d’onde. Se ressemblant, en un certain sens, mais aussi très différents, et c’était sans doutes se mélange des deux qui avait rendu possible la manière dont s’était déroulé la nuit.

Car les choses auraient très bien pu s’arrêter au simple combat, avec à la clé la victoire de l’un ainsi que fatalement la défaite de l’autre. Mais voilà, cela ne s’était pas fait comme ça. L’alchimie était vite passée entre eux et l’idée de tuer l’autre avait assez vite disparut des esprits. Heureusement d’ailleurs. Ivy ne se serait pas autant amusée si le combat s’était finalement terminé sur la mort de l’un ou l’autre. Mais tout ceci, le fait qu’elle reconnaisse le lycan comme son égal, qu’elle l’estimait, ne signifiait absolument pas qu’elle considérait maintenant les nocturnes comme ses égaux. Bien sur que non.

Quant à la question d’une idylle amoureuse entre deux individus de races différentes, il y en avait eut c’était certain. Des amourettes démon/lycan, cela avait surement du exister. Mais pour pouvoir vivre tranquillement, à l’abri du regard et de la haine des autres, il fallait s’exclure. Mais bien des êtres avaient du le faire. Et pas seulement ceux appartenant aux clans lycan et démons, nuls doutes que c’était assez général comme comportement. Les couples interraciaux n’étaient jamais bien vus, l’exclusion étant donc la seule solution.

Mais jamais au grand jamais la reine n’aurait fait ça. Accepter d’abandonner son peuple, sa famille, pour vivre reclus avec l’élu de son cœur, c’était tout bonnement et simplement inimaginable. Peu importait à quel point son amour, son attirance ou quoi que ce soit, soit énorme, jamais au grand jamais la reine ne partirait, n’abandonnerait son peuple. Et elle avait de la peine à comprendre comment c’était possible de le faire. D’aller jusqu’au reniement de sa race pour vivre caché avec un autre individu, la reine ne parvenait pas à comprendre. Il y avait sans doute quelque chose à voir avec l’amour. Mais ça, la reine ne le comprenait pas. Car l’amour n’était pas un sentiment qui lui était familier. Bien sur qu’elle aimait son peuple. Qu’elle aimait l’ancienne reine. Mais elle se doutait bien que ce n’était pas vraiment de cet amour la qu’il était question.

Alors oui, certes, peut-être que dans un sens elle aimait également ce lycan, qu’elle venait de rencontrer mais dont la proximité était déjà passablement grande, mais jamais au grand jamais elle ne renierait ce qu’elle était pour qui que ce soit. C’était inconcevable et il n’y avait pas la moindre chance que cela arrive.

Tandis que les entrées et sorties en elle du lycan se faisait encore plus fortes, la reine sentait avec délice la douleur continuer à lui parcourir le dos. Le plaisir montait, montait encore. Elle était proche de l’apogée du plaisir charnel, la jouissance continuant d’augmenter, le plaisir se densifiant. Et elle pouvait deviner, en écoutant simplement le lycan, que lui était proche du paroxysme du plaisir et que cela n’allait plus durer très longtemps. Profitant pleinement des derniers coups de reins qui le faisait pénétrer encore et encore en elle, la reine ne retint plus du tout son rire éclatant, ses cris de plaisirs, ses gémissements de douleur. Puis arriva la fin. En deux temps trois mouvements, c’était fini. En tout cas pour l’instant. Se laissant à nouveau faire, Ivy se retrouva à nouveau tournée dans l’autre sens, en face des lèvres du lycan qu’elle s’appropria à nouveau avec joie, sa langue venant exprimer sa joie d’être de retour dans la partie. Ses mains, elles aussi heureuses d’être en contact avec autre chose que du végétal, parcoururent une nouvelle fois le haut du corps du lycan, si agréable au toucher.

Puis, s’écartant un peu, la reine posa deux doigts sur son genou droit, attrapant avec ceux-ci un bout de bois qui avait commencé d’explorer sous l’épiderme de la démone. Esquissant une petite grimace, la reine l’ôta, puis le jeta au loin. Les paumes de ses mains ainsi que ses genoux semblaient bien contents d’avoir changé de position. Ce dont elle ne pouvait les blâmer, elle était restée à quatre pattes sur un sol moyennement plat et confortable pendant un certain temps. Mais ce n’était guère très grave, il fallait savoir faire des sacrifices pour pouvoir s’amuser correctement. Et la, les sacrifices qu’elle avait fait n’étaient guère très important.

Le regard que lui lançait Aemon semblait signifier quelque chose pouvant ressembler à un « c’est quoi la suite ? ». La suite, elle ne savait pas. Mais dans l’immédiat, il y avait quelque chose qu’elle tenait à faire et qu’elle allait s’empresser d’exécuter. Se relevant, la reine parcourut les quelques mètres qui la séparait de son sabre. Sa nudité ne la gênait absolument pas, elle savait son corps plus que parfait et le lycan, qui était le seul individu présent dans les parages, avait déjà visité son enveloppe charnelle plus profondément qu’avec le simple regard. Faisant donc mouvoir ses longues et fines jambes, Ivy attrapa son katana dans sa main, puis retourna vers le lycan, sourire aux lèvres.

Elle s’agenouilla auprès de lui, clignant lentement des yeux. Elle réfléchit pendant quelques secondes, puis, un nouveau sourire venant s’afficher sur son visage, elle vint se mettre derrière le lycan, face à son dos.

-Surtout, reste immobile.

La reine pencha légèrement la tête vers la gauche, puis prit la lame de son sabre entre ses doigts. Pendant une seconde encore elle resta en suspends, puis, rapide comme l’éclair, Ivy dessina un « i » majuscule sur l’omoplate du lycan. La blessure était suffisamment profonde pour qu’en cicatrisant, la lettre soit toujours visible, mais elle n’était pas gigantesque non plus. La reine posa ses lèvres sur la chair qu’elle venait d’entailler, puis releva la tête, murmurant à l’oreille d’Aemon.

-ça t’empêchera d’oublier…

Elle savait bien que, dans le fond, ce n’était pas vraiment nécessaire et qu’il ne l’aurait pas oublié, tout comme elle aurait le souvenir de cette nuit gravée dans sa mémoire. Mais elle avait eu envie de le faire, et n’avait pas pour habitude de ne pas céder à ses envies. Elle était reine après tout. On ne lui refusait rien. Et si on lui refusait quelque chose, mieux valait courir très vite, car la démone avait horreur qu’on lui refuse quoi que ce soit. Capricieuse, la reine ? Sans doute. Mais lorsqu’on gouverne un peuple, c’est suffisamment difficile pour que l’on puisse se permettre des petits caprices. Et Ivy était bien consciente qu’elle n’en demandait pas tant que cela.

Si la reine aimait passionnément les plaisirs de la chair entremêlés de la douleur tout autant charnelle, elle adorait également faire souffrir les autres. La torture lui procurait une sensation jouissive exquise. Mais elle avait la vague intuition que se faire découper de part en part risquait de plaire moyennement au lycan. Et elle désirait que le plaisir soit réciproque. C’est pourquoi elle ne le fit pas. Dans bien des relations qu’elle avait eut son propre plaisir était passé avant tout et il était rare qu’elle se soucie de satisfaire les autres. Mais la c’était différent. Elle voulait que le lycan soit satisfait, tout comme elle-même l’était. Et qui plus est, elle s’amusait et prenait suffisamment de plaisir pour ne pas avoir besoin d’user de la torture.

La reine aussi était particulièrement étonnée de parvenir à une telle compréhension de l’autre, avec quelqu’un d’une race différente. Mais la compréhension, l’entente, était la, il n’y avait aucun doute à ce sujet et on ne pouvait renier cette évidence. Ils se plaisaient, ils s’entendaient, ils s’amusaient, tout était proche de la perfection. Le fait qu’ils n’appartiennent pas à la même race posait un problème monumental. S’il avait été un démon, nuls doutes qu’il serait devenu son partenaire attitré et préféré. Mais ce n’était malheureusement pas le cas, il fallait donc faire avec et profiter pleinement de l’instant présent. De cet instant si magnifique, si agréable.

Car ce n’était pas fini. Le temps passait peut-être, mais la fin n’était pas encore la. Le temps ne les avait pas encore rattrapés. Ils étaient encore et toujours la, dans cette forêt, ensemble. Autant profiter pleinement de ce qu’ils avaient à leur disposition, c’était à dire l’autre, et en profiter le plus possible. Ce qu’ils étaient d’ailleurs en train de faire. Profiter. Ne plus penser à rien d’autre qu’à l’amusement, le plaisir, l’accaparation de l’autre. Rien d’autre ne comptait, rien d’autre n’avait d’importance, seul l’instant présent était à prendre en considération. Et c’était d’ailleurs cet instant présent qui comptait le plus et qui était le plus plaisant. Penser au futur n’avait pas de sens. Car un futur commun, ils n’en avaient pas. C’était une quasi certitude.

Si la reine s’était permis de découper dans la peau du lycan, ce n’était pas seulement pour marquer de manière indélébile son passage dans la vie d’Aemon. Elle se devait d’avouer qu’elle avait également voulu découper la chair, tout simplement. Parce que trancher, découper, faire couler le sang, elle adorait ça. Et elle savait que même si la blessure serait très loin d’être mortelle, il allait tout de même la sentir passer.

Alors elle laissa sa pulsion envahir tout son corps, découpant dans la chair d’Aemon, gravant l’initiale de son prénom. Et rien que de simplement voir le sang couler de l’ouverture qu’elle venait d’infliger à l’épiderme de son partenaire, Ivy ressentait quelque chose de moyennement déplaisant. Puis, lorsqu’elle colla ses lèvres au dos du lycan, son propre contentement se vit encore plus satisfaisant.

Avec un sourire, la reine laissa le lycan apposer sa langue sur sa poitrine maintenant rougie par le sang. Cela non plus n’était pas désagréable comme sensation. Puis, à nouveau, leurs lèvres entrèrent en contact. Le sang sur les lèvres d’Ivy et celui sur celle d’Aemon laissant un goût à leur baiser qui était un vrai délice. La reine fit durer l’entremêlement des langues le plus longtemps qu’elle put, durant plusieurs minutes. Puis, elle s’écarta encore une fois. Cela lui donnait un petit côté insaisissable. Mais cette fois elle ne se releva pas, se reculant simplement de quelques mètres en s’étirant sur le sol. Son regard et son sourire n’étaient plus que provocation extrême. Elle venait d’avoir une idée amusante, qu’elle ne voulait tarder à mettre en pratique.

Assise sur le sol, son regard émeraude plongé dans le pourpre de celui du lycan, la démone porta un doigt jusqu’à ses lèvres, le passant et repassant dans un sourire. Puis, elle laissa sa main glisser le long de sa nuque, puis glisser encore jusqu’à sa poitrine, pour continuer encore de descendre. Une fois arrivée en bas de son ventre, la reine ferma les yeux une seconde, puis les rouvrit juste après, avant de continuer son petit numéro. Lentement, sa main arriva jusqu’entre ses cuisses, légèrement entrouvertes. Son sourire était plus grand encore, son regard toujours fixé sur le lycan à quelques mètres d’elle.

Dans un petit soupire, la démone se permis d’insérer l’un de ses propre doigt dans l’orifice qui fut visité par le lycan quelques temps auparavant. Le plaisir par auto procuration, elle n’en était pas particulièrement fan, surtout qu’il était bien rare qu’elle doive en faire usage pour satisfaire ses envies. Elle avait des sujets pour cela, qui se faisaient toujours un royal plaisir de venir partager un très agréable moment en sa compagnie. Mais dans le cadre de provocation, d’excitation, elle n’hésitait pas à s’en servir, tout comme elle le faisait maintenant.

-Si t’es trop fatigué, je peux m’occuper de moi toute seule

Qu’elle avait dit, sur un ton provocateur au possible, avant de venir mettre un deuxième doigt en elle.

-Ou alors t’as encore quelques ressources ?

Sourire à nouveau. La reine reprit sa main vers elle, ses jambes toujours légèrement ouvertes.

-Mais pour ça, il faut d’abord que tu me trouves…

Et, dans un de ses éternels splendides étirements de lèvres, la reine disparut en un clin d’œil.

Le fait que le lycan se laisse faire, la laisse couper dans sa chair à vif l’avait rendu bien contente. Il aurait très bien pu se révolter, l’en empêcher. Mais non, il avait accepté son envie, la laissant faire. Ce qui n’avait fait qu’augmenter l’envie de jeu de la reine, qui était déjà passablement haute. Et une fois son méfait accompli, la belle avait tout de suite trouvé une autre forme de jeu. Qui faisait moins mal, mais qui l’amusait beaucoup.

Le fait de devenir invisible pour jouer encore, jouer à ce qui pourrait être une sorte d’attrape moi si tu peux, était venu à Ivy comme ça, sur un coup de tête. Tout d’un coup, l’idée lui avait traversé l’esprit, elle avait trouvé que cela pouvait être amusant. Alors, comme il semblait que c’était à elle de décider de la suite, elle avait pris les devant et s’était fondue dans le paysage, devenant invisible aux yeux de tous. Ivy regrettait que son pouvoir ne la fasse pas disparaître complètement, ne la rende pas indétectable à tous les sens. Car même si elle n’était plus visible, elle n’en restait pas pour le moins audible ou identifiable de part son odeur. Et la reine le regrettait. Elle aurait bien aimé que son pouvoir soit plus radical. Mais bon, elle pouvait déjà s’avérer contente de pouvoir disparaître, même si ce n’était qu’une disparition visuelle. Surtout que ce n’était pas tout ce qu’elle pouvait faire. Mais c’était la faculté qu’elle utilisait le plus souvent, elle était très pratique.

La reine disparut donc, dans un sourire, invitant Aemon à venir. Comme prévu, le lycan accepta de jouer avec elle, pour son plus grand plaisir. Ivy se leva rapidement, invisible, puis ils se lancèrent dans une sorte de course poursuite. Ivy tournait sur elle-même, se déplaçant rapidement, voyant le lycan qui la suivait mais aux yeux duquel elle était invisible. Comme elle s’en doutait, il savait où elle se trouvait, il pouvait sentir sa présence. Mais attraper quelque chose sans aucun contact visuel, ce n’était guère aisé. Normalement, lorsqu’on marche, on laisse une trace au sol, qui est visible même si le reste de notre corps ne l’est pas. Mais Ivy, qui avait subi des années et des années d’entraînement, se déplaçait suffisamment vite et touchait le sol suffisamment peu de fois pour que cela soit visible.

Devenir invisible était une chose qu’elle adorait faire. Mais d’ordinaire, elle redevenait visible au bout d’une trentaine de seconde, voire une minute si sa concentration était particulièrement intense. Car cela n’en avait peut-être pas l’air, mais c’était un pouvoir qui lui bouffait pas mal beaucoup d’énergie, surtout qu’elle devait bouger exceptionnellement rapidement pour ne pas laisser de traces au sol.

Ors, dans le cas présent, la reine tint pratiquement 3 minutes en totale invisibilité. C’était son record absolu. Était-ce du a l’excitation qui parcourait son corps ? C’était possible. Mais sur ce coup la, elle ne pouvait que spéculer et nuls doutes qu’elle ne saurait jamais vraiment pourquoi tout à coup, elle avait pu tenir le triple de temps. Surtout qu’il était fort peu probable que cela arrive encore. Son pouvoir n’avait sûrement pas fait un immense bon en avant, comme cela tout à coup. C’était fort improbable.

Au bout de quelques temps, le lycan s’avoua vaincu. La reine en fut ravie, elle avait gagné. Mais elle ne se rendit pas visible tout de suite, elle sentait qu’elle arriverait à tenir encore quelques secondes. Néanmoins, elle s’approcha du lycan, lentement, un sourire gigantesque allant de son oreille droite jusqu’à la gauche. Tandis que le lycan avait maintenant les yeux fermés, la reine fit un tour autour de lui, alors qu’il était parfaitement immobile. Elle s’arrêta une fois à nouveau en face de son charmant partenaire.

La reine n’avait définitivement pas envie que le temps s’arrête. Elle voulait continuer pour le restant de ses jours, rester ici, avec lui, encore et encore. Si cela ne tenait qu’à elle, elle l’aurait ramené avec elle dans ses quartiers, dans le sous-sol de son ancienne ville. Mais c’était impossible. Ou en tout les cas, cela demanderait un sacrifice qu’elle n’était pas vraiment prête à faire. Et lui ne l’était surement pas non plus. Ivy n’était pas dans les pensées du lycan mais elle avait l’intuition que renoncer à ce qu’il était n’était que très moyennement envisageable. C’est pourquoi la reine cessa immédiatement de penser à tout cela. Mais avec un être si parfait en face d’elle, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle le regretterait. Que lorsque le jour se lèverait et qu’il serait temps pour eux de se séparer, de retourner à leurs occupations respectives, elle allait le regretter. Il allait lui manquer. Son odeur, le goût de ses lèvres, tout en lui allait lui manquer, elle en était consciente.

Mais elle ne voulait pas penser au futur. Pour le moment ils étaient la, unis, et le serait encore un moment. Le soleil n’avait pas encore commencé son avancée dans le bleu du ciel, un ciel qui était encore suffisamment noir, parcouru d’une multitude de petits points lumineux, ainsi que d’un autre, plus grand, lactescent. En plus d’être une nuit forte en émotions et en amusements, c’était une belle nuit. Le destin avait définitivement bien choisi son moment pour les faire se rencontrer. Si Ivy avait été sensible au romantisme, nuls doutes qu’elle en aurait trouvé à revendre dans cette forêt.

En retour au compliment qu’il venait de lui faire, en admettant sa défaite, la reine lui répondit, toujours invisible, toujours devant lui, à quelques pas.

-Tu t’es bien débrouillé…

Il ne pouvait le voir, mais un sourire traversait encore et toujours ses lèvres. Mais cette fois, le sourire avait pris une teinte légèrement triste. Teinte que la reine chassa avec effet immédiat. Elle voulait encore s’amuser. Elle en avait encore l’occasion, le temps, il fallait donc qu’elle en profite.

Elle se rapprocha donc du lycan, puis s’agenouilla devant lui. La, elle lui mit une main devant les yeux puis l’embrassa fougueusement, se rendant visible à nouveau, le faisant se renverser sur le dos, elle étant allongée au dessus, leurs lèvres toujours unies. La main qui était venue se mettre sur les yeux du lycan se déplaça, descendant le long du torse d’Aemon, pour finir sur le membre de son corps qui l’avait précédemment faite jouir. Puis, séparant enfin leurs langues, elle parla à nouveau, dans un murmure qui ressemblait plus a une supplication qu’autre chose.

-Encore…

S'il avait été une divinité, il aurait été celle du temps, pour mettre un terme aux heures qui défilaient devant leurs yeux sans s'arrêter malgré leur cri plaintif. Pendant un moment, le lycan avait eu une pensée folle, l'envie d'avoir la reine pour lui, de l'enlever à jamais à son peuple pour ne vivre que dans un espace temporel qui se serait stoppé pour les laisser vivre cette idylle si parfaite. Mais avec le temps, peut-être que l'intérêt qu'ils se porteraient s'amoindrirait et peut-être qu'ils viendraient à se détester. La vie deviendrait alors un cauchemard, et ce qu'ils désireraient le plus, serait de revenir dans la réalité.

Hélas, cette triste réalité les rapprochait du jour, ils le craignaient comme une maladie, comme si ils allaient fondre à son contact et que tous ces moments ne deviendraient que souvenir à tout jamais. Le lycan trouvait insupportable d'avoir une telle attirance pour la dernière personne vers laquelle il devrait l'être, à croire qu'il était destiné à vivre en nomade à tout jamais. Après la reine, quelle femme pourrait lui donner les mêmes saveurs? Quelle femme saurait attiser ses envies et ses désirs aussi parfaitement? Malgré lui, il ne pourrait s'empêcher de penser: "J'ai déjà connu mieux"," *elle* était divine".

Alors pour ne pas la perdre, pour graver son corps et son visage dans sa mémoire, il la regardait avec attention, il mémorisait le moindre de ses mouvements pour pouvoir se les repasser plus tard une fois qu'elle aurait disparu de sa vie. Le lycan toujours aussi fasciné par la reine démoniaque se laissa aller à son jeu. Poursuivre ce qu'il désirait, il se leva promptement et bondit agilement parmi les arbres pour tenter de la retrouver. Son coeur battait la chamade, il se sentait pris d'un sentiment nouveau, l'impression de vivre réellement, le vent dans les cheveux et les yeux toujours vers l'avant. Cette démone, elle le faisait souffrir et en même temps, elle était juste magnifique. Comment pouvait-il se douter que ce sentiment était partagé de son côté aussi, qu'elle pensait sans arrêt avec crainte au petit matin?

Déterminé à la retrouver, le lycan suivait le doux parfum qu'elle laissait sur son chemin. La trainée de senteur lui apparaissait clairement devant les yeux et en même temps, elle était quelque peu brouillée par la crainte de se retrouver seul au milieu des arbres, sans personne. Elle aurait disparu comme par enchantement et tout cela n'aurait été qu'un rêve. Au bout de quelques minutes, Aemon s'agenouilla à terre en fermant les yeux.

Oui, il avait perdu, elle était beaucoup trop agile, trop insaisissable pour lui, il n'était pas de taille à la poursuivre dans son état de fébrilité. Avouant sa défaite à haute voix, il patienta en la sentant tourner autour de lui quelques instants encore. Si il l'avait voulu, il aurait pu l'arrêter en lui l'attrapant et en la plaquant contre le sol, mais elle devait savourer sa victoire. Le guerrier sourit à sa réponse. Il s'était débrouillé, mais pas assez pour l'atteindre. Est-ce que c'était tout ce dont il était capable? Peut-être bien, si c'était contre elle.

Une main se posa sur ses yeux en l'empêchant de voir quoique ce soit, puis des lèvres se posèrent avec fougue contre les siennes. Reine des démons, il avait été presque sur le point de l'appeler sa reine, non pas de race, mais juste sa reine de corps. Leurs lèvres restèrent pressées ensemble avec délice, ils se comprenaient tellement bien, ils n'avaient presque pas besoin de paroles pour saisir ce que l'autre désirait. Au contact du sol contre son dos blessé, le lycan grogna doucement. Ce n'était pas grave, ses défenses immunitaires étaient puissantes, il était Aemon Eis après tout, fier guerrier lycan qui avait vu bien pire. La main de la démone glissait alors le long de son torse en le faisant délicieusement trembler, jusqu'au moment où elle entra en contact avec la colonne de chair gonflée qu'il avait plus bas.

Enfin, les visages se séparèrent pour qu'elle lui demande dans un murmure, un mot qui était presque suppliant, si intense. Le lycan caressa sa joue, puis tira de nouveau son visage vers le sien pour mordre fougueusement sa lèvre comme elle l'avait fait avant et en même temps, son membre massif s'introduit en elle qui le chevauchait. Cette fois-ci, le lycan prit fermement en main les fesses de la reine et bougea lui-même le bassin en ressentant le frottement désagréable de la terre sur son arrière-train. Sans s'en soucier, il bougeait intensément, sans décoller ses lèvres de celles d'Ivy.

*Belle Ivy, si tu avais été lycante, comme tout cela aurait été différent. Hélas, tu es démone et je suis lycan, nos devoirs sont différents et nous sommes destinés à rester loin l'un de l'autre. Peut-être que nous aurons alors d'autres occasions de nous revoir. A ce moment là, je profiterai à nouveau du moment et je serai votre comme vous serez mienne.*

Voilà ce que disaient les pensées du lycan. Ces paroles ne pouvaient être prononcées de cette manière, il y avait une certaine barrière qui l'en empêchait. De plus, ce n'était pas le moment, ses seins lourds se balançaient doucement sous ses coups de rein puissants, les lèvres étaient scellées ensemble, dans une nécessité vitale qui dépassait toute logique élémentaire qui régissait ce monde.