Souvenir de l'ancien temps [PV Ivy Caïn]~Terminé~

Ce matin la, la reine se réveilla à l’aube. La lumière du jour ne perçait pas beaucoup dans les sous sols de la cité détruite, mais Ivy savait que c’était le levé du soleil. Son horloge interne était réglée depuis la nuit des temps sur le fait qu’elle se réveille en même temps que le soleil, les nuits où elle dormait. Car il arrivait fréquemment qu’elle ne dorme pas, se trouvant donc debout lors du levé du soleil. Mais cette nuit la, Ivy l’avait passée dans son lit, sans personne à ses côtés, juste à dormir. Mais son corps semblait marcher différemment de celui des autres. Lorsqu’elle dormait une nuit pleine, comme elle venait de le faire, elle ne se réveillait jamais très bien. Et ce jour ci ne fit guère exception à la règle.

La reine bascula ses jambes au bas de son lit, puis se leva et passa rapidement dans l’eau d’une bassine fraiche qu’on prenait soin de lui préparer chaque matin. Une fois sa toilette accomplie, elle choisit parmi l’une de ses robes celle qu’elle désirait mettre aujourd’hui. Après avoir réfléchit pendant quelques secondes, Ivy opta pour une simple robe noire, le même modèle que celle qu’elle portait lors de cette rencontre mémorable avec celui qui fut le meilleur d’une nuit, le meilleur tout simplement. C’est donc avec une nostalgie certaine qu’Ivy enfila sa robe noire, la passant par-dessus ses épaules pour qu’elle glisse le long de son corps, venant épouser parfaitement les courbes de son corps.

Après cela, la reine retourna s’asseoir sur son lit. Elle n’avait pas envie de sortir, aujourd’hui. Pas la moindre. Voir les rayons du soleil ne la tentait pas, voir d’autres démons ne la tentait pas non plus. Pourtant, cette dernière chose fut inévitable, puisqu’on vint toquer à sa porte, pour lui apporter sa nourriture. Sans grande conviction, la reine mangea les fruits qui lui étaient présentés. Elle n’était pas une très grande mangeuse et n’avait pratiquement jamais faim. Mais si elle ne mangeait rien, elle mourrait. C’est pourquoi elle avait pris l’habitude d’avaler quelques fruits le matin.

Une fois son maigre repas terminé, la reine se décida tout de même à sortir. Elle devait se dégourdir les jambes et il n’y avait rien de mieux qu’un petit tour dans les ruines pour accomplir ce besoin. Repoussant les propositions de certains démons qui lui proposaient de l’accompagner, la reine franchit rapidement la distance qui la séparait du monde d’en haut, croisant et saluant dans la foulée tous ses frères et sœurs déjà debout, qui étaient déjà passablement nombreux.

La reine franchit les derniers mètres qui la séparaient encore de la lumière du jour naissante, puis parvint enfin au milieu des ruines de ce qui fut d’antan une splendide cité resplendissante de joie, mais qui n’était maintenant plus qu’un amas de débris en tout genre. Alors que les rayons du soleil apparaissaient à l’horizon, Ivy marcha rapidement le long d’une allée bordée d’amoncellement de pierres en tout genre. Cette lueur naissante lui rappelait désagréablement le réveil qu’elle avait subi lors de sa séparation avec Aemon. Qui plus est, elle portait la même robe que cette nuit la. Définitivement, la reine avait l’intuition que la journée n’allait pas être bonne. Et même si elle aimait se remémorer tous les détails de cette nuit merveilleuse, son cœur se serrait quand même lorsqu’elle y repensait.

Pour se changer les idées, Ivy décida de se défouler un moment. Dans sa main droite, son sabre était encore la. Elle se dépêcha d’avancer encore un peu, sachant qu’il fallait qu’elle ne tarde pas trop car au milieu de l’après midi l’entrée au monde souterrain était très emprunté. Et la reine n’aimait pas qu’on la regarde s’entraîner.

Une fois à son lieu d’entraînement favori, la reine ferma les yeux, tentant de se concentrer. Mais à chaque fois qu’elle tentait de calmer entièrement son esprit, l’image du lycan venait se loger devant ses yeux. Dieu seul sait qu’elle le regrettait, ce lycan. Il était tellement parfait, tellement fait à son image. Mais également impossible à avoir. Le rang ne le permettait pas. La reine chassa de son esprit ses pensées puis exécuta un enchaînement de mouvement, tranchant la plupart des choses sur son passage, dont des morceaux de pierres. Et elle continua encore comme cela, pendant des heures, s’arrêtant de temps à autre pour s’agenouiller, les yeux fermés, et faire le calme en elle. Mais ce n’était définitivement pas sa journée. Il était dans sa tête aujourd’hui. Comme bien souvent d’ailleurs. Rien ne l’avait égalé depuis qu’elle l’avait malheureusement quitté.

Et au bout d’un certain nombre d’heures, Ivy s’arrêta, pour se décider à rentrer dans ses quartiers. Elle n’avait pas la moindre trace de transpiration sur son corps, maîtrisant parfaitement les efforts qu’elle faisait. Mais pour le retour, elle décida de ne pas emprunter le même chemin. Elle choisit un autre parcours, bien moins emprunté, qui lui éviterait de croiser du monde, monde qu’elle n’avait pas particulièrement envie de voir. Le seul qu’elle aurait eut envie de voir, éventuellement, c’était lui. Mais les chances qu’elle le recroise étalaient vraiment extrêmement fines. Pas inexistantes, mais vraiment minces.

La reine parcourait donc le parcours prévu, sautant avec aisance d’une pierre à l’autre, passant devant des édifices démolis, dont il ne restait plus grand-chose. A chaque fois qu’elle venait ici, un sentiment de révolte l’envahissait. Un jour, son peuple aurait sa revanche, elle se l’était juré, tout comme la reine avant elle. Mais au détour d’un passage, elle vit une vague forme bouger. S’arrêtant net, la reine resta immobile pendant quelques secondes, tentant d’aiguiser son regard afin de voir mieux de qui il pouvait bien s’agir. Après quelques instants de réflexion, elle se dit qu’il s’agissait sûrement d’un démon quelconque. Mais c’était étrange, ils n’avaient pas l’habitude de venir de ce côté des ruines, préférant rester vers le passage, qui se trouvait exactement à l’opposé.

Ivy s’en approcha donc encore un peu plus, toujours hantée par la certitude qu’il s’agissait d’un des siens. Mais plus elle s’approchait, plus elle sentait que quelque chose clochait. Elle ne sentait pas l’aura démoniaque qu’elle repérait habituellement lorsqu0elle approchait un des membres de sa famille. C’était fort étrange. Mais s’il s’agissait d’un étranger, elle allait se faire un plaisir se lui découper la tête, ça lui apprendrait. Mais lorsqu’elle se retrouva à une vingtaine de mètre, Ivy s’arrêta à nouveau. Elle connaissait ce qu’elle était en train de sentir. L’odorat de la démone n’était pas suffisamment développé pour que cela soit une odeur qu’elle sente. Non, c’était l’aura de l’individu, l’énergie qu’il dégageait. Elle se rapprocha encore, son corps lui criant quelque chose que son esprit refusait de croire. Ce n’était pas possible. Cela ne pouvait être lui. C’était impossible, pas chez elle. Et pourtant, elle sentait bien qu’il s’agissait de la même personne, de celui qui lui avait fait avoir des pensées et des envies qu’elle n’aurait préféré ne jamais avoir, celui qui hantait nombres de ses pensées, celui qu’elle aurait voulu ne jamais quitter.

La reine finit par hésiter à s’approcher d’avantage. Mais pourquoi hésitait-elle ? C’était bien lui, elle ne était certaine. Mais vraiment ? Oui vraiment. Il n’y avait pas de doutes possibles. Alors, se déplaçant avec une vitesse certaine et maitrisée, la reine vint s’asseoir sur un gros bout de roche à la droite du lycan qui lui avait fait perdre la raison. Elle était visible, bien visible et affichait un sourire immense. Il était en face d’elle, maintenant qu’un contact visuel était installé, il n’y avait plus aucun doutes quant à son identité. La reine avait de la peine à décrire les sentiments qui se déchainaient dans sa poitrine, les pensées qui s’affichaient dans son esprit semblant ne pas vouloir défiler dans l’ordre.

-J’te croyais suffisamment intelligent pour pas venir te jeter dans la gueule du loup !

La reine fit une petite pause, son regard fixés sur le lycan non loin d'elle, puis elle ajouta, dans un petit rire.

-Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, bien sur …

Un sourire monumental était étalé sur ses lèvres. Il était devant elle. Elle ne pouvait tout simplement pas y croire.

Si ce matin à son réveil on lui avait dit qu’elle croiserait le lycan cet après-midi, la reine n’en aurait pas cru un traître mot. Pour elle, il était de l’ordre de l’inconcevable qu’il débarque dans les ruines de sa ville, sous lesquelles le monde démon battait son plein. Mais il fallait croire qu’elle se serait trompée, car il était la. Même si la reine avait de la peine à le croire, que son esprit continuait encore et toujours de lui crier qu’elle était en train d’halluciner, qu’elle allait tantôt se réveiller, elle devait admettre qu’il était bien la, devant elle. Toujours aussi charmant et charmeur, toujours aussi attirant et plaisant.

Tout compte fait, la reine avait bien choisi de prendre un autre chemin pour son retour jusque dans la cité souterraine. Encore une fois, le hasard, la providence, le destin, les avaient mis sur le même chemin. Mais c’était à nouveau pour le meilleur et pour le pire. C’était un coup à double tranchant.

La reine était plus que ravie. Décrire ses sentiments ainsi que ce qu’il se produisait à l’intérieur de son corps n’était pas possible, il n’y avait aucuns mots capables de décrire cela.
Tandis qu’elle attendait, immobile, la reine le fixait avec un petit sourire en coin. Et lorsqu’il répondit à ce qu’elle lui avait lancé juste précédemment, cela eut le don de ne laisser que de l’étonnement sur le visage de la reine. Il avait oublié certains détails ? Des détails du genre de « sous mes pieds se trouvent la plus grande partie des démons de ce monde, qui d’ailleurs, sont mes ennemis ». Il l’avait oublié et apparemment cela venait de lui revenir. Bon, d’accord. Après tout, c’était ce manquement à sa mémoire qui avait permis aux deux de se revoir, alors la reine n’allait pas l’en blâmer. Mais tout de même, c’était gros, comme truc.

Tandis qu’elle en était toujours au stade d’étonnement à propos de sa phrase précédente, la reine vit le lycan s’approcher, pour qu’enfin et finalement ils soient à nouveau dans les bras l’un de l’autre. C’était vraiment un délice de sentir à nouveau sa présence, de l’avoir à nouveau en contact. Sa présence lui avait manqué, cruellement. Même si la reine avait de la peine à l’avouer, c’était le cas, il lui avait manqué, et pas qu’un peu. Mais, alors que leurs retrouvailles n’en étaient qu’à leur premier stade, que la reine parvenait encore avec peine à réaliser qu’il était la, un petit imprévu se produisit.

Instinctivement, la reine para le coup qu’il lui portait, s’interrogeant sur les raisons qui avaient bien pu le pousser à soudainement agir de la sorte. Elle était consciente qu’il devait surement en avoir, mais ne voyait pas lesquelles. Pourtant, ils étaient en sécurité, ici. Chez elle… tandis que cette réflexion parcourait les synapses du cerveau de la reine, elle réalisa soudainement ce qui clochait. En même temps qu’elle s’en rendait compte, il le lui avait annoncé. Elle était chez elle, oui, mais pas lui. C’était un lycan en terre ennemie. Elle l’avait oublié, n’ayant pas l’habitude de ressentir une quelconque menace dans son propre camp. Mais malheureusement pour Aemon, ce n’était pas son cas à lui. Ici, il était tout sauf en sécurité. Son peuple se ferait une joie de le dépecer sur un autel.

La démone se blâma de ne pas y avoir pensé, de ne pas avoir décelé la présence des cinq autres individus présents autour d’eux. Elle n’avait pas l’habitude de devoir faire attention aux présences autour d’elle lorsqu’elle était chez elle. C’était une habitude que d’être entourée d’aura démoniaque, ce qui faisait qu’elle n’y prêtait pas vraiment attention. Mais heureusement, ce n’était pas le cas du lycan, qui lui, avait su se montrer toujours attentif.

Ivy était dans une situation horrible. Elle ne savait que faire. La solution la plus naturelle aurait été de faire en sorte que les démons sortent de leur cachette, puis de leur ôter la vie, tout simplement. Mais pouvait-elle le faire ? Il s’agissait la de membres de son clan, de sa race. Tous les démons étaient comme des frères pour la reine et la simple pensée d’en tuer cinq d’entre eux l’horrifiait. Surtout que si elle s’arrangeait pour que cela arrive, ce serait sacrifier des démons pour sauver un lycan. La reine était déchirée, ses pensées ne sachant absolument plus dans quel ordre se mettre. Elle était perdue, ne parvenant pas à réfléchir. Mais il fallait agir, car cette situation ne durerait pas éternellement. Et la pire des solutions qui puisse arriver était que les démons présents en appellent d’autres encore. Plus ils seraient nombreux, plus la situation serait compliquée.

Rah. La reine n’aimait pas les situations compliquées. Et se voir hésiter entre sauver 5 membres de son clan ou sauver un lycan, cela l’énervait également. Mais dans le fond, elle savait pertinemment qu’elle réfléchissait pour rien. Sa décision était déjà tout faite. Sa décision était ignoble, mais elle ne pouvait faire autrement. Les deux choix lui déchiraient le cœur, mais elle ne pouvait faire en sorte que tous s’en sortent. Ce n’était pas possible.

Alors, la reine commença à réfléchir, sérieusement. Au bout de quelques secondes, durant lesquelles elle para et attaqua encore le lycan, Ivy avait une solution. Une solution qui ne lui plaisait pas, mais qu’elle se voyait dans l’obligation de mettre en pratique.

Parant un dernier coup, la reine sauta ensuite sur un autre gros bloc de pierre non loin de la, s’y postant debout. Ensuite, un sourire aux lèvres, elle s’adressa aux démons qui la surveillaient.

-Oh ! C’est quand même pas à moi de m’occuper de la vermine, ou bien ? Incapables !

De la provocation et des insultes gratuites, il n’y avait pas mieux pour faire réagir un démon. Et les cinq mordirent à l’hameçon directement. Rapidement, ils jaillirent de leur cachette pour venir se poster devant la reine. Laquelle soupira grandement. Elle savait qu’elle allait regretter ce qu’elle s’apprêtait à faire, mais si elle avait fait le choix inverse, elle l’aurait regretté également.

D’un hochement de la tête, la reine désigna Aemon qui se trouvait légèrement en contrebas. Instantanément, ses cinq frères sautèrent pour le rejoindre, se lançant dans un combat sans merci et sans pitié. Ivy, elle, s’assit sur la pierre et regarda, attendant. Elle savait qui allait gagner, c’était facile à deviner. L’un des camp était bien plus fort que l’autre. C'était une solution qui n'était vraiment pas terrible, mais au moins, le sort de tous était en leurs propres mains.

Choisir entre des membres de son clan et le lycan était un choix impossible qu’Ivy aurait souhaité ne jamais avoir à faire. Mais elle le fit quand même. Et même si, à première vue, il semblait qu’elle ait choisit une position neutre, d’avoir laissé le destin décider du sort de chacun, ce n’était pas vraiment le cas. Elle connaissait bien les capacités de ses démons, elle connaissait également celles du lycan, pour s’être battue avec lors de leur première rencontre. Alors, au fond d’elle, elle savait qu’il en sortirait vainqueur. Il avait une rage de vivre hors du commun, ainsi qu’une force de frappe implacable. De plus, il était astucieux et intelligent. Dans l’esprit de la reine, il se positionnait au dessus des 5 démons. La reine avait donc fait un choix.

Tandis que légèrement en contrebas le combat faisait rage, la reine ne put s’empêcher de se sentir quelque peu énervée. Elle était encore et toujours surveillée par ses ministres. Le signe sur l’avant bras des démons qui se battaient contre le lycan le prouvait, ils étaient à la solde des individus juste en dessous d’elle dans la hiérarchie démoniaque. La reine savait pertinemment ce que redoutaient ses ministres. Qu’elle se rebelle contre eux, qu’elle décide de ne plus suivre leurs conseils, qu’elle prenne toutes les décisions d’elle-même. Ils le redoutaient et savaient que si cela arrivait, ils ne pourraient rien faire. Mais cela n’était pas vraiment prêt de se passer. Chacun ses faiblesses, celle d’Ivy était d’être facilement manipulable et influençable par ses ministres. Par peur de prendre une mauvaise décision qui entraînerait son peuple dans le déclin, Ivy s’en remettait trop souvent à l’avis de ses conseillers. A ce niveau la, elle n’était pas aussi forte que l’ancienne reine, elle en était consciente, mais elle tentait de faire ce qui lui semblait le mieux pour son peuple, le plus juste.

Mais l’énervement d’Ivy ne fut que passager, son attention était focalisée sur la lutte qui se déroulait juste en dessous et qui n’était pas seulement une lutte pour la vie, mais aussi pour elle. Les cinq démons avaient beau être aux services des ministres, ils profiteraient sans aucun doute de pouvoir tenter de briller devant les yeux de leur reine. Car si ses conseillers ne l’appréciaient pas plus que cela, elle savait que son peuple, lui, l’aimait, peut importait pour qui ils travaillaient. Et dans le fond, elle était au dessus de presque tout dans la hiérarchie.

Ivy avait donc les yeux rivés sur le combat qui faisait rage. Elle ressentait un petit pincement au cœur à chaque blessure que recevait le lycan, mais, paradoxalement, ne pouvait s’empêcher d’être fière de ses démons. Ils se battaient bien, ils étaient investis et bien entraînés. Au moins, leur vie prendrait fin dans un combat dont ils se souviendraient, en tout les cas elle l’espérait.

Pas une seule fois la reine ne détourna les yeux, pas une seule fois ses paupière ne se fermèrent, ne perdant rien de la lutte qui faisait rage devant ses yeux verts étincelants. Elle n’avait pas le droit de détourner le regard. Elle devait regarder. Peut-être que cela aurait été dur pour certaine personne, mais la reine n’éprouvait pas de difficultés particulière à rester focalisée sur le combat. Il lui semblait normal de devoir regarder, après tout c’était de sa faute s’ils se combattaient. Parce qu’elle n’avait pu prendre la décision de tuer elle-même les cinq démons, ou d’abattre de ses mains le lycan. L’un comme l’autre elle n’en aurait été capable. Même si, en regardant ses frères se faire tuer, elle avait l’impression de les occire de ses propres mains et ce n’était pas un sentiment très agréable.

Au bout de longues minutes d’une lutte sans répits, le lycan acheva la vie des 5 démons envoyés par ses charmants et adorés ministres. Après cela, il vint rejoindre la pierre sur laquelle elle se trouvait, restant au pied de celle-ci. Il était couvert de sang et de blessures. C’était sexy. Et Ivy s’en voulut un peu d’avoir de telles pensées alors qu’en contrebas les cadavres de cinq démons gisaient, inertes. Mais elle n’avait put s’en empêcher, le petit faible qu’elle avait pour les corps musclés, ensanglantés, n’était absolument pas partit, elle trouvait toujours cela particulièrement attirant. La vermine ne pouvait se permettre de disparaître tout de suite, qu’il lui dit. La reine sourit à cette phrase, qui reprenait le terme par lequel elle avait dénommé le lycan juste avant de lâcher ses fauves dans le combat. Ce n’était pas un terme très glorificateur, mais il s’en remettrait.

La reine finit par descendre de son piédestal de granite, son regard fixant ses pieds. Elle s’en voulait d’avoir dut faire ça, d’avoir regardé sans rien faire cinq de ses sujets mourir des mains d’un appartenant à une race ennemie. Mais bon dieu qu’elle était contente de le revoir. Elle était même plus que contente, ne sachant pas vraiment quel mot utilisé pour décrire ce qu’elle ressentait, ce qui était en train de se passer en elle.

Quelques pas plus tard, elle était devant lui. Lentement, elle leva les yeux vers lui, ses dents supérieures mordant dans ses propres lèvres, son visage en face de celui d’Aemon. Alors, ses doigts se glissèrent le long du torse du lycan, parcourant à nouveau la peau, les muscles si parfaits, les blessures et traces de sang qui y résidaient. Devait-elle s’excuser ? S’excuser de l’avoir laissé seul face à cinq démons prêts à tout ? S’excuser d’être à l’origine de toutes ses blessures qui parcouraient son corps ? Beaucoup de gens l’auraient certainement fait, mais pas elle. Le pardon était un concept qu’elle avait de la peine à utiliser. Qui plus est, elle n’en voyait pas vraiment de raison. Alors, de toute l’ironie qu’elle était capable de mettre dans sa phrase, la reine lui dit quand même quelque chose.

-Bienvenue chez moi.

Ivy faisait son possible pour éviter de penser à tous ce qui venait de se dérouler, au combat qui avait fait rage jusqu’il y avait de cela quelques instants. Elle faisait de son mieux, mais tout autour d’elle avait décidé qu’elle n’oublierait pas. Parce que ce qu’elle venait de faire, même si les apparences sauvaient cette pensée, c’était une belle trahison à sa race. Elle en était parfaitement consciente. Ses actes pouvaient encore passer pour neutre, mais les pensées qu’elle avait eut, le fait qu’elle ait été persuadée à l’avance de l’issu de l’affrontement et que c’était dans cet objectif qu’elle avait lancé ses sbires, tous cela ne pouvait passer pour de la simple providence. Ivy avait trahi son peuple, sa race, son sang et elle en était consciente. Il lui faudrait un peu de temps pour l’accepter, pour passer au dessus de cela, mais elle y arriverait.

Pour l’instant, il était avec elle et c’était ce qui importait le plus. Le temps pouvait à nouveau s’arrêter, ils étaient à nouveau ensemble. Et comme précédemment, la plupart des paroles étaient superflues. Ils étaient heureux de se retrouver, d’être à nouveau réunis. Le couple le plus improbable de la planète était de retour, pour le meilleur comme pour le pire. Mais le pire, Ivy espérait sincèrement qu’il était déjà arrivé, qu’il était déjà passé. Parce que voir cinq des siens se faire tuer devant ses yeux par le lycan qu’elle affectionnait tout particulièrement, ce n’était vraiment pas quelque chose de facile, même pour un être qui avait tendance à passer pour passablement insensible auprès des autres.

Mais toutes ses pensées, Ivy se devait de les chasser. Maintenant, elles reviendraient à l’assaut de son esprit et de son âme, c’était certain, mais pas maintenant. Pas alors qu’elle venait de le retrouver.

Le contact entre eux était désormais à nouveau établi, leur visage se frôlant doucement. Ivy pouvait voir que les yeux du lycan étaient presque clos, les siens ne l’étaient pas du tout, ils restaient même grand ouverts. La signification qu’il fallait donner à ce fait était simple, mais pouvait paraître étonnante. Ivy n’aimait pas fermer les yeux. Elle avait l’impression de manquer quelque chose, que si pendant que ses yeux étaient clos le monde venait à disparaître, elle ne le verrait pas. C’était presque une peur. Le fait de ne pas vouloir fermer les paupières afin de ne rien manquer. C’était un sentiment particulièrement difficile à expliquer, mais c’était ce que la reine ressentait. Elle avait peur de ce qui pouvait se passer lorsque le voile noir de ses yeux était tiré. Chacun ses peurs et ses faiblesses, celle-ci en était une qu’Ivy avait. Autant dire que le nombre de personnes à être au courant était extrêmement petit. Il s’élevait à vrai dire au nombre de 2. Mais voilà, c’était la raison de l’éternelle ouverture des paupières de la démone.

Puis, enfin, leurs lèvres entrèrent en contact. Le contentement d’Ivy grimpa en flèche. Elle adorait ses lèvres, elle raffolait de leur goût et aurait souhaité pouvoir se les accaparer à jamais. Mais pour le moment, elle pouvait ses les accaparer momentanément. Et c’était déjà suffisamment agréable. Et surtout tant attendu. De ses lèvres, de cette langue, elle en avait rêvé bien des fois. La sensation était exactement telle que dans ses souvenirs, hormis le fait que la sensation réelle était bien meilleur. Aurait-elle tué pour ces lèvres ? Pour ce corps ? Pour lui ? Pour être avec lui ? C’était un peu ce qu’elle venait de faire. Mais alors qu’elle se laissait perdre dans les effluves de joies de retrouver le lycan, il la ramena à la réalité, avec une phrase très justement dite.

Ils ne pouvaient rester ici, c’était une évidence. Mais avait qu’elle n’eut le temps de réfléchir à un autre endroit où ils pouvaient se rendre, le lycan l’embrassa à nouveau, pour son plus grand plaisir, bien évidemment. Le moment qu’ils passeraient ensemble ne serait à nouveau qu’éphémère, mais elle en avait envie, tant pis qui cela ne durait qu’un instant.

Alors, elle s’écarta lentement, son sabre dans sa main, puis fit mouvoir son corps.

- Suis-moi

La reine avait une idée assez précise de l’endroit où ils pouvaient se rendre, un endroit qui n’était pas très éloigné. Elle marcha donc, sans se retourner, ayant l’entière certitude qu’il était toujours la, près d’elle. Ils marchèrent durant quelques minutes, jusqu’à parvenir à un grand bâtiment, dont les murs et le toit étaient intacts. S’il n’y avait pas eut autour des déchets, des débris et autres, la bâtisse aurait put passer pour parfaitement en bon état. D’ailleurs, c’était un peu ce qu’elle était. Elle n’avait subie quasiment aucun dommage. Pas étonnant, c’était un endroit que la magie protégeait grandement. L’ancienne prison, crée par l’ancienne reine. Personne n’y venait, pour la simple et bonne raison qu’aucuns démons ni aucuns anges ne pouvaient y pénétrer, ni en ressortir d’ailleurs, les sorts et incantations étant toujours présents. Seuls les gardiens avaient libre accès. Les anciens gardiens, qui s’étaient maintenant réfugiés dans le sous-sol tout comme les autres. Mais ce que la plupart des gens ignoraient, c’était que la reine y avait accès aussi.

Ivy poussa la lourde porte d’entrée, pénétrant dans l’immense salle qui servait autrefois de lieu de détention des anges capturés. Il n’y avait aucune fenêtre, la seule source de lumière venant de la porte d’entrée toujours ouverte. Par contre, sur les murs, des bougies ne demandaient qu’à être remises en fonctions. Ivy s’approcha de la première, posant sa paume contre la mèche. Lorsque sa main se retira, une flamme bougeait au bout de la mèche. La reine continua cette opération jusqu’à ce que toutes les bougies fussent allumées. Des bougies dans une prison, c’était quelque peu original. Mais les démons avaient toujours eut le goût de l’étrange.

Ensuite seulement, elle se tourna vers le lycan, pour voir avec un sourire qu’il avait pu lui aussi pénétrer dans la pièce, dont le sol était jonché de dessins, d’incantations magiques, de traces de sang et d’un certains nombres de débris, en bois, en pierre, et en certains autres matériaux.

Lorsqu’elle allumait les bougies, la reine tentait de focaliser toute son attention sur ce qu’elle était en train de faire. Elle ne voulait pas de pensées parasites, pas de pensées qui pourraient affecter son moral et son esprit. Tôt ou tard elle devrait y faire face, sérieusement, mais pas maintenant. Pour l’instant, son attention était focalisée sur allumer les bougies qui faisaient le tour de la pièce dans laquelle les deux se trouvaient.

La lumière que déversaient les chandelles sur la pièce n’était vraiment pas très grande et la visibilité était restreinte. Cette clarté peu dense rendait la pièce orange, rouge, les dessins et gravures un peu partout donnant froid dans le dos, tant ils étaient mis en valeurs par cette lumière si pâle. Ivy aimait bien cet endroit. Quand elle était plus jeune, elle aimait bien y venir, seule. Mais l’endroit était vraiment glauque, la faible lueur se déversant sur les murs mystifiant grandement l’endroit. La reine aimait particulièrement cette pièce, elle avait l’impression de sentir des effluves de magies parcourir son corps, de sentir des courants passer au travers de son corps.

Une fois son action accomplie, elle se retourna, son attention se portant sur le lycan qui examinait les lieux. Amusée, elle le regarda faire le tour de l’endroit. Il semblait avoir compris l’utilité passée du lieu. Ce qui n’était pas une chose terriblement difficile à déduire, il suffisait d’avoir un tant soit peu d’esprit de déduction, et surtout des yeux voyaient un minimum. Le lycan avait ses deux qualités en suffisance, la reine n’en doutait point.

Soudainement, il lui demanda pourquoi est-ce qu’ils vivaient sous terre, alors qu’il leur suffisait de reconstruire la cité. Ivy sourit, un sourire franc et sincère cette fois. Elle réfléchit quelques secondes, prenant le temps de bien rassembler ses pensées, avant de répondre au lycan. Mais alors qu’elle était sur le point d’ouvrir la bouche pour parler, il lui attrapa la main, lui posant ainsi une nouvelle question, qui était plus de l’ordre de la proposition. Il voulait visiter la prison. Qu’il avait appelée par ce qu’elle était. Confortation donc qu’il avait bel et bien deviné ce qu’était autrefois ce bâtiment imposant. A nouveau dans un sourire, la reine commença par répondre à la première question du lycan.

-Elle est en reconstruction, seulement cette partie n’a pas encore été touchée. Pour le moment, c’est l’autre côté de la ville à qui on refait une beauté.

Et c’était bien heureux pour eux. Par ailleurs, le lycan avait eut particulièrement de chance de ne pas tomber sur un des quartiers en reconstruction. Pour l’instant, ce remodelage de surface ne battait son plein qu’aux abords de l’entrée au monde souterrain, mais il ne faudrait guère attendre très longtemps avant qu’il ne s’étende encore. Reconstruire la ville allait prendre du temps, mais c’était nécessaire. Vivre dans les sous sols n’était pas la solution. Ivy se réjouissait déjà de voir sa cité à nouveau sur pied. Elle se réjouissait de voir son peuple vivre à nouveau à la surface. Ce n’était pas pour tout de suite, mais pour bientôt.

Ensuite, elle s’occupa de la deuxième phrase du lycan. Il désirait visiter l’endroit ? C’était d’accord, elle allait lui montrer ce qui lui servait de sanctuaire lors de sa jeunesse. Jeunesse qui datait d’ailleurs d’il y avait un certain temps maintenant. La reine ne faisait pas partie des vieux démons, mais elle avait déjà atteint un âge respectable.

-Allons-y, mais prend garde à ce que je ne t’enferme pas soudainement dans une cellule si l’envie m’en prend…

Sa phrase s’était glissée hors de ses lèvres, la fin se transformant en un petit rire. Il était la, avec elle, elle en était particulièrement ravie. Les chances qu’ils se revoient étaient vraiment extrêmement minces, mais c’était arrivé. Ils s’étaient retrouvés. Destin, hasard ? Ivy ne croyait en aucun de ses termes. Mais si cette nouvelle rencontre résultait de l’un de ses facteurs, alors elle le remerciait particulièrement beaucoup. Elle avait commis un acte de parjure impardonnable, mais au moins il était la. Et à nouveau, cette compréhension, cette complicité faisait rage entre eux.

Ivy l’entraîna donc plus profondément dans la prison. L’étage dans lequel ils se trouvaient n’était guère très intéressant, il n’y avait pas grand-chose. Mais dès le niveau supérieur, les cellules individuelles seraient présentes. Grimpant l’escalier, suivie par Aemon, leurs mains toujours unies, la reine franchit la distance qui séparait les deux étages. Devant eux, un couloir long et droit, des portes de métal brut s’alignant les unes après les autres. Il y en avait beaucoup. Cet étage était comme cela partout. Et celui supérieur était le niveau consacré aux salles de tortures.

Ivy eut un petit sourire mêlé à un soupire lorsqu’Aemon lui dit regretter de ne pouvoir voir la ville reconstruite. Elle aussi trouvait cela dommage, elle aurait prit grand plaisir à la lui faire visiter. Mais c’était une chose tout bonnement impossible. Pour avoir une chance, une unique chance que cette action puisse se faire il fallait que lycans et démons fassent la paix. Ce qui n’était pas prêt d’arriver. Le peuple lycan était bien trop rancunier envers ceux qui les avaient créés pour ensuite les utiliser, et les démons étaient bien trop fiers pour accepter qu’une de leur création se révolte et souhaite être reconnue. Les deux côtés n’étaient pas prêts à lever le drapeau blanc. C’était bien dommage, leur vie aurait put être bien différente. Mais ce n’était pas le cas et il fallait faire avec.

Une fois en haut des escaliers, la reine suivit le lycan qui pénétrait dans le long couloir. Elle aussi s’arrêta devant une des entrées, posant ses doigts autour des barreaux de métaux. Les os qui s’y trouvaient étaient dans une position bien étrange, comme si l’os du bassin s’était retrouvé positionné au dessus de la boîte crânienne. Ivy haussa un sourcil, tentant de comprendre ce qui avait bien put se produire pour que cette chère victime se retrouve ainsi contorsionné. Lors de ses précédentes visites, elle n’avait guère prêté attention aux os, se rendant souvent directement tout en haut, ou restant dans la partie au niveau du sol. Mais la disposition de ses os lui semblaient si étrange, si peu commune, qu’elle en sourit d’amusement. Définitivement, la vie de prisonnier n’avait pas du être facile.

Peu après, ils continuèrent leur ascension vers le sommet, accédant à la grande salle de torture. C’était sans aucun doute la pièce préférée de la reine. Elle était vaste et bien plus lumineuse que le reste du bâtiment, car la lumière du jour parvenait à percer au travers d’une grande fenêtre.

Tandis qu’Aemon se déplaçait d’un côté de la salle, la reine ne bougea pas, laissant simplement son regard glisser le long des murs, observant les alentours de cette pièce qu’elle n’avait plus visitée depuis un certain temps déjà. Elle lui rappelait un certain nombre de souvenirs, pas tous terriblement plaisant, d’ailleurs. Mais des souvenirs de jeunesse, auxquels elle était attachée. Quoi qu’elle puisse en dire, l’ancienne reine lui manquait. Le temps où Ivy n’était qu’apprentie, qu’esclave de la belle et impitoyable reine lui manquait.

Mettant fin à son petit instant de nostalgie, la démone écouta les paroles du lycan, puis sourit. Elle se déplaça légèrement, ayant maintenant dans son champ de vision le i qu’elle avait gravé dans la peau du lycan. Ivy s’en approcha, pour venir poser ses doigts glacés sur la marque indélébile qu’elle avait faite avec son sabre. Le résultat était plutôt satisfaisant. Et avec la lumière qui se propageait dans la pièce, une sorte de scintillement semblait provenir de la cicatrice. Posant son sabre sur la table centrale, à côté du lycan, la reine utilisa ses deux mains pour caresser doucement le dos du lycan, prenant garde à ne pas toucher les blessures ouvertes qui s’y trouvaient encore. Ses doigts appréciaient tout particulièrement se contact, la peau d’Aemon était tiède, la température de ses doigts tendant plus vers la glace.

-J’arrive bien à me les imaginer, moi aussi

Un sourire parcourait ses lèvres, son regard se faisant pensif. Elle n’avait pas connu le temps où la prison battait son plein. C’était une époque qu’elle n’avait pas connue. Tout comme la ville en un seul morceau, cela non plus elle ne l’avait pas vécu. Et elle le regrettait. Le simple fait d’imaginer un individu étendu, ici, hurlant de douleur, faisait naître en Ivy quelques petits frissons, qui parcourraient le bas de son dos.

-Ils ne comprenaient surtout pas qu’infliger la souffrance était un réel délice…

La reine souriait toujours, un sourire amusé, pervers, presque sadique. Elle se voyait bien en bourreau, infligeant les pires atrocités à un pauvre ange attaché sur cette table. Diable qu’elle aurait aimé ça, elle en était bien consciente. La reine était parfaitement au courant de ses pulsions de sadisme pervers qu’elle éprouvait. Il lui arrivait parfois de mettre ses désirs à exécution, d’ailleurs.

-La souffrance est jouissive, mais l'infliger l'est beaucoup plus...

Ivy laissa sa phrase se terminer dans un murmure. Puis, elle se sentit tout de même obligée de rajouter quelque chose, un sourire aux lèvres. Pour ce faire, la démone se pencha légèrement en avant, atteignant le cou du lycan qui avait un tel pouvoir attractif sur elle. Et dans un murmure, elle termina sa phrase.

-En tout cas pour moi.

Promenade anodine dans une ancienne prison remplie de squelettes difformes aux postures exotiques. Elle en valait vraiment le coup d'oeil. Aemon était agité de frisons divers et variés qui le faisaient passer pour un grand sadique qui se plaisait à penser aux souffrances d'autrui, à jouir en regardant quelqu'un se faire démembrer. Il est vrai qu'il avait un côté qui aimait beaucoup ce genre d'activité, son côté loup incontrôlable qui s'amusait de ses victimes en les écoutant hurler. Plusieurs jours de pleine lune il avait été incontrôlable, un vrai petit enfant qui recherchait ses victimes pour se nourrir de leurs entrailles et de leur chair tout en les maintenant vivant. Le museau ensanglanté, il hurlait longtemps sa victoire avant de s'éclipser doucement. Le lendemain, Aemon se réveillait le visage couvert du sang de la veille et avec le souvenir réel de ses agissements. Par moment, le sentiment délicieux d'avoir agit de la sorte le prenait. Dans d'autre moment, il était dégouté d'être couvert de tout ce sang.

Il faut savoir que le lycan est particulièrement lunatique. Les gouts d'hier peuvent être l'opposé de ceux de demain, il ne fallait pas s'étonner si il disait successivement bleu, blanc, puis rouge. Actuellement, face aux instruments de torture, il éprouvait de l'attirance dans ces formes. N'étaient-elles pas magnifiques à regarder? Les instruments étaient comme prêts à l'emploi. Des crochets et des scalpels étaient disposés dans les tiroirs, en rang ordonné, du plus petit au plus grand, à croire qu'ils étaient en train de les inviter à les caresser pour prendre conscience de leur douceur. Glisser la chose dans la chair d'un individu et l'entendre crier devait être jouissif. Le lycan s'abandonna longtemps à la contemplation de plusieurs choses tandis que la reine se remémorait des souvenirs d'un lointain passé où elle n'était qu'une simple démone.

Le lycan de son côté avait terminé de fantasmer sur les outils et vint s'asseoir sur la table en ne cachant pas son gout pour la douleur. Son imagination lui jouait des tours, il n'y avait aucun cri, mais c'était comme si les esprits des âmes damnées décédées dans d'atroces souffrances, avaient laissé leur trace dans l'atmosphère de la pièce. Non, absurde, une telle chose ne pouvait pas se produire, c'était évident. La réponse de la femme le fit sourire, il tourna la tête vers elle pour voir un sourire sadique et pervers, le genre d'expression faciale dont il raffolait chez elle. Les mains sur son dos, elle continuait son envolée passionnelle.

"Infliger est toujours plus jouissif que de recevoir ma chère, telle a toujours été la nature égoïste des êtres vivants."

Lorsqu'on agit sur autrui, on peut en tirer une certaine satisfaction, mais aussitôt que la même chose nous tombe dessus, on commence à pester, à hésiter, puis à refuser. Pourquoi n'avions nous aucun remord à faire de même dans ce cas? Curiosité, sadisme, estime de soi, ou plutôt, instinct de survie. La personne passe avant tout, les autres ne sont que secondaires n'est-ce pas? Sa voix s'amenuisât jusqu'à ne devenir plus qu'un murmure. Oui, elle aimait offrir ce cadeau, elle l'avait bien prouvé en lui greffant ce I sur le dos. Le lycan tourna lentement le visage vers le sien et lui souffla alors:

"Si telle est ton envie, rien ne t'en empêches. Je suis un pauvre lycan blessé et sans défense qui tombe entre tes mains expertes..."

Son souffle chaud se déposa sur la joue de la reine aux mains froides, puis il la lécha juste pour le plaisir. Sa langue dessina plusieurs cercles sur sa joue avant de descendre dans son cou qu'il mordit doucement. Le lycan détourna ensuite la tête comme si de rien était. Il était dos à la fenêtre, il ne voyait pas ce qu'elle faisait. Tant que ses deux mains étaient dans son dos, Aemon n'aurait aucune crainte, mais aussitôt qu'elle les détacherait, le mystère deviendrait absolu.

*Surprend moi*, pensait-il à ce moment là.

Tandis qu’elle était la, immobile, à parcourir la pièce du regard, une autre pensée lui traversa l’esprit. Lorsqu’elle retournerait dans ses quartiers sous terrains, la reine se verrait alors immédiatement convoquée devant ses conseillers, qui ne manqueraient pas de lui demander des explications quant à la mort de cinq de leurs hommes. La reine pourrait bien leur reprocher autant qu’elle le voudrait le fait qu’ils l’aient mise sous surveillance, cela ne changerait rien au fait qu’elle se verrait obligée de donner des explications. Et elle n’avait aucune idée de ce qu’elle pourrait dire. Qu’elle leur avait demandé de s’occuper d’un lycan qui était venu dans les ruines ? C’était légitime, mais pourquoi alors n’avait elle pas terminé le travail après leur échec ? En bref, la reine était dans un sacré pétrin. Mais elle trouverait bien la solution, tôt ou tard. Qui plus est, le fait d’être reine lui offrait quand même certains avantages, comme celui de ne pas avoir à répondre trop profondément aux questions qu’on lui posait. Mais bon, elle allait tout de même devoir se sortir d’affaire, et cela n’allait pas être très facile. Mais un coup d’œil à Aemon, au i qu’elle avait apposé sur son omoplate, et elle se dit qu’elle ne le regrettait pas. Qu’elle ne regrettait rien.

Elle se sentait particulièrement bien dans cette pièce. Nuls doutes que si elle n’avait pas été reine, Ivy aurait été bourreau. Inventer les stratagèmes les plus vicieux, les plus douloureux, afin de mettre à nus les secrets des individus attachés sur cette table, c’était un rôle qu’elle se voyait bien prendre. Bien plus que celui de la victime d’ailleurs.

En réponse à ce qu’elle avait déclaré précédemment, le lycan lui déclara que telle était et avait toujours été la nature des être vivants. La démone était d’accord avec ce constat. L’individu était égoïste à souhait, depuis sa création. Quoi qu’on en dise, quoi qu’il en dise, le propre d’une personne était de se faire passer avant tout. Bien évidemment, il y avait des exceptions confirmant la règle. Mais d’une manière générale, c’était ça. Après, bien entendu, certains étaient plus égoïste, plus tourné sur eux même que d’autre. Par ailleurs, Ivy en faisait partie. La démone était très moyennement altruiste, et encore moins généreuse. Mais pour l’instant, le manque de ces qualités ne lui avait jamais porté préjudice, elle n’avait donc jamais songé à faire un quelconque effort à ce propos.

La reine haussa un sourcil à sa proposition, puis finit par sourire. Avec une lenteur et une douceur contrôlée, ses doigts experts vinrent se promener sur le torse du lycan, revenant de temps à autre dans son dos. Elle n’avait pas envie d’abimer se corps, ses muscles si parfaits, elle n’avait pas envie de nuire à leur visibilité. Surtout qu’elle, ce qu’elle raffolait de faire, c’était du découpage. Et le découpage, ça laissait des marques. Comme celle qu’elle avait faite précédemment. Bon, il fallait dire que sur cette blessure la, Ivy avait fait exprès d’ouvrir suffisamment pour être sure qu’il en résulterait une cicatrice voyante. Elle n’était pas obligée d’ouvrir pareillement. Mais tout de même… gâcher se splendide haut serait extrêmement dommage.

Alors que la reine était tiraillée entre les deux possibilités que ce choix lui offrait, ses doigts continuaient leur visite, ses ongles prenant cette fois le relai, s’enfonçant délicatement dans la peau. Mais ce changement avait été indépendant de la volonté d’Ivy. Ou plus précisément, elle ne s’était guère rendu compte que ses doigts avaient changé leurs points de contact.

Au bout de quelques secondes, Ivy ôta ses doigts, ramenant ses mains vers elle.

-Je sais pas… j’ai peur de te faire mal…

La reine faisait son possible pour ne pas éclater de rire. La sincérité qui perçait au travers de sa phrase était stupéfiante. Néanmoins, Ivy espérait que son ton avait été à peu près convainquant. Même si dans le fond, elle savait bien qu’Aemon ne serait pas dupe. Il y avait tout de même certaine facette de sa personnalité qu’il avait sut cerner. Et le fait qu’elle prenne un immense plaisir à la souffrance d’autrui, il l’avait sûrement remarqué. Qui plus est, le lycan était suffisamment fort et suffisamment dans le même délire qu’elle pour supporter, voire apprécier ce qu’elle pouvait éventuellement avoir envie de lui faire.

Ivy se retourna, observant les objets posés à quelques mètres d’elle. Elle avait l’embarras du choix. Néanmoins, elle ne raffolait que de ce qui était tranchant. Et dans le fond, ce n’était pas vraiment pratique, car comme dit précédemment, ça laissait des traces. Mais plonger une lame dans de la chair tendre, c’était un pur délice. Ivy choisit donc un petit poignard, un peu plus court que son avant bras. La lame n’était pas rouillée, mais moyennement aiguisée. Rien qu’en imaginant la douleur ressentie, la reine en avait des frissons. Une fois la lame entre ses doigts, elle s’en retourna au lycan, qui n’avait toujours pas bougé. Puis, en même temps qu’elle prononçait encore quelques mots, elle enfonça lentement, très lentement, le métal dans la barre verticale du i qu’elle avait faite lors de leur rencontre précédente.

-J’ai jamais su mentir, pas vrai ?

Est-ce que la pièce stimulait ses pulsions ? C’était presque une certitude. La reine était sensible aux éléments autour d’elle. La table, les objets, l’air, l’atmosphère même, tout semblait l’appeler, réveillant ainsi en elle le sadisme dont elle raffolait tant, mais qu’elle pratiquait avec modération. Tandis que son regard parcourait les alignements d’ustensiles, elle s’imaginait les prendre en main, les faire glisser entre ses doigts pour finir par les enfoncer dans de la chair. Qu’est-ce qui était le plus plaisant, voir le métal se glisser dans la peau, voir le sang couler et tacher de rouge tout ce qu’il touchait ou entendre les cris et les supplications ? Ivy n’aurait su faire un choix. C’était sans doute les trois.

Tandis qu’elle minaudait une fausse peur, le lycan lui assura qu’elle n’en serait que plus satisfaite. Un simple coup d’œil lui permis de dire qu’il n’était absolument pas dupe à ses paroles. Évidemment, comment aurait-il pu l’être ? C’était elle qui lui avait gravé son initiale dans le dos après tout. Il commençait sans aucuns doutes à la connaître. Mais Ivy n’avait pas dit ça dans le but, l’espoir qu’il la croie. Absolument pas. Cela faisait tout simplement partie de son amusement.

Lorsque doucement, Ivy entra la lame froide dans l’épiderme du lycan, puis dans la chair, cela eut l’effet recherché. C’était délicieusement agréable. Découper, trancher, rien n’était plus amusant. Et le sang… des perles rouges descendaient le long du dos d’Aemon, rejoignant parfois les traces déjà existantes, dues à son combat passé. C’était excellent. Extrêmement bon. La démone adorait définitivement cela. Et définitivement, elle était folle. Si le lycan se considérait comme proche de fou de se laisser faire ainsi, elle était également atteinte de folie en prenant autant de plaisir à faire souffrir quelqu’un qu’elle appréciait particulièrement. Mais peut-être que c’était justement parce qu’il ne la laissait clairement pas indifférente qu’elle en était si réjouie ? C’était possible. Il n’empêchait que tout ceci était bien loin d’être preuve d’un esprit sain. De son côté comme de celui de son partenaire.

L’endroit qu’elle avait choisi pour commencer était particulièrement tendre, la peau n’ayant pas encore eut le temps de se refaire complètement, aussi solide qu’ailleurs. Certes la plaie était fermée, mais encore fragile, comme la plupart des cicatrices récentes. Il fallait un certain temps pour que la peau d’une surface tout de même importante reprennent suffisamment du poil de la bête pour être autant en forme que la peau du reste du corps. Mais ce choix avait permis à la reine également de ne pas abimer plus qu’il ne l’était déjà le dos d’Aemon. En tout les cas pour l’instant. Dans le feu de l’action, il était probable qu’elle n’y prête plus grande attention. D’ailleurs, la reine se promit de faire attention, d’essayer de garder un minimum d’esprit, afin de ne pas pousser le jeu trop loin. Car une fois qu’elle avait commencé, elle ne savait pas vraiment jusqu’où elle était capable d’aller. Mais suffisamment loin, ça elle en était bien consciente.

Tandis que la lame pénétrait la chair, un sourire de contentement s’abattit sur ses lèvres, un courant électrique particulièrement délicieux parcourant son corps. La lame avançait encore et encore. Mais elle n’alla pas jusqu’au bout, Ivy savait où s’arrêter pour ne pas toucher un os, ou sectionner un muscle, voire une artère. Car dans les trois cas de figure le résultat ne serait que très moyen. Et tuer le lycan en lui causant une hémorragie, ce n’était pas ce qu’elle voulait. La torture c’était ça. Des coups douloureux, très douloureux, nombreux, mais pas mortels. Une fois la lame extraite, la reine la passa sur sa langue, emplissant sa bouche d’une certaine quantité de sang. Mais le sang ne la dérangeait pas, elle aimait même passablement beaucoup le mélange d’eau, de globules rouges et de quelques autres composants.

Elle était satisfaite de son travail. Sauf que le lycan était encore réticent à montrer sa douleur. Ivy le soupçonnait d’être trop fier et trop entraîné à supporter le mal. Elle était fière de lui, d’une certaine manière. La reine n’avait pas choisit un faible, certainement pas. Mais elle le ferait plier. Elle le ferait exprimer sa douleur. Ou en tout cas, elle avait l’intention d’essayer. Peut-être qu’il ne plierait pas, c’était une possibilité. En ce cas, son admiration pour lui ne s’en ferait que plus grande.

Mais pour le moment, la reine se concentrait sur sa tâche, son excellente et délicieuse tâche. Trancher et faire couleur le sang. Tandis qu’elle se retournait à nouveau vers l’amas d’armes en tout genre, Aemon soutint en une phrase qu’elle était effectivement mauvaise menteuse. La reine sourit, amusée. Puis, son regard se porta sur une nouvelle lame. Encore plus petite, avec une sorte de manche en pierre et en bois. Ivy le tint dans ses mains, un sourcil en l’air. De son pas léger et sautillant, la reine contourna la table, se trouvant en face du lycan, l’objet entre les mains, le regard posé dessus. Après quelques secondes de silence, elle leva les yeux vers le lycan, son sourire amusé toujours aux lèvres.

-Chez moi on mange avec le même modèle…mais à mon avis, en passablement mieux aiguisé.

En soi, cela n’avait rien de particulièrement amusant, mais la reine trouvait tout de même étonnant d’avoir ce qui était pour elle un couteau de table dans une salle de torture.

Toujours en face du lycan, elle tendit son avant bras qui ne tenait pas l’arme, dévoilant une cicatrice faite en perpendiculaire, une fine bande de peau plus claire. La reine posa la lame sur cette marque, appuyant légèrement. Rien ne se passa, la peau s’enfonçait juste un peu, sans pour autant se couper. C’était exactement ce à quoi s’attendait Ivy. Il coupait vraiment très mal. Très très mal. Alors, elle appuya plus fort, jusqu’à ce que la lame pénètre enfin dans sa propre chair. Une douleur vive la saisit, un sourire agrandit et sadique se dessinant sur son visage. Oh que oui qu’il coupait mal. Mais c’était tant mieux. Ne prêtant pas attention au sang qui perlait au abord de la plaie que la reine venait de s’infliger, elle fit à nouveau le tour de la table, se retrouvant à nouveau dans le dos de son partenaire si joyeusement retrouvé.

-J’ai mal au cœur quand je vois une lame laissée ainsi à l’abandon…

L’endroit où la reine avait testé l’efficacité du couteau de table était la place exacte où elle testait son sabre après l’avoir aiguisé. Car eh oui, pour savoir si la lame était bien aiguisée, la reine le testait sur son propre bras, observant dans les moindres détails la manière dont il s’enfonçait dans la chair. La douleur qui ravageait son bras était donc presque habituelle. Néanmoins, c’était une douleur agréable. Elle aimait faire souffrir, mais souffrir elle ne la laissait pas indifférente non plus.

Revenue à ses actions, Ivy passa le couteau sur sa langue, essuyant ainsi son propre sang, le faisant passer du métal à l’intérieur de sa bouche. Il n’était pas en grande quantité, mais le goût était tout de même remarquable. Alors, elle se pencha par-dessus le dos du lycan, déposant ses lèvres sur les siennes, entreprenant un baiser qui ne manquait pas de vigueur. Et pendant que sa langue s’aventurait dans la bouche tant convoitée et qui lui avait tant manquée, la reine, qui n’avait pas lâché le couteau, appuya la lame contre le dos de sa victime, appuyant avec une certaine force pour que le métal, qui était positionné dans le sens de la longueur, pénètre dans la peau, à nouveau à un endroit où il y avait déjà une cicatrice.

La démone tentait de ne pas y penser, mais elle ne pouvait s’empêcher de redouter à nouveau le moment de leur future séparation. La première avait été dure, la deuxième le serait tout autant. Surtout qu’elle avait commencé à s’attacher au lycan. Plus que de raison. Mais comment faire autrement ? Ils se comprenaient vraiment, l’alchimie était parfaite entre eux. Malgré tout ce qui les séparait, on aurait presque dit qu’ils étaient destinés à être ensemble.

Mais il ne servait à rien de tergiverser la dessus. Ils ne le pouvaient pas. C’était plus qu’impossible. Mais le fait qu’ils se soient retrouvés une fois pouvait être interprété en deux sens. L’un, ils avaient des chances de se revoir. Deux fois, alors pourquoi pas trois ? Mais d’un autre côté, les chances qu’un tel hasard se produise à nouveau étaient minces, très minces, trop minces. Quel côté adopté, quel côté croire ? Bonne question. La reine ne savait guère que croire, ne sachant pas vraiment ce qu’elle préférait. Le revoir encore et encore ? Bien sur qu’elle le désirait. Mais elle avait peur de trop s’attacher, et surtout que cela n’arrive pas. Qu’ils ne se revoient pas. Ivy voulait mieux le connaître. Voir encore d’autres facettes de sa personnalité. Pouvoir encore être en contact avec son corps. En bref, elle voulait le voir, encore.

Mais à nouveau, son esprit divaguait. Ce n’était pas le temps des remords et des regrets, le temps était au jeu, à l’amusement. Parce qu’il fallait dire qu’avec lui, elle s’amusait beaucoup. Et il semblait que ce plaisir soit réciproque. Dans leur prison, les deux amants interdits auraient fait un très bon cliché pour histoire à racontée au coin du feu à ses enfants. Sauf peut-être la partie où l’un se faisait volontairement découper la chair par l’autre, se délectant du sang et de la douleur. Il faudrait peut-être censurer cette partie la.

Les provocations du lycan l’atteignaient, même si elle n’osait l’avouer. La sorte de jeu du qui est le plus fort qui s’était rapidement instauré entre eux dès leur première rencontre était toujours omniprésente, mais sous une forme un peu différente. Aucun des deux ne voulait se montrer faible, aucun ne voulait flancher. Bien sur, Ivy avait le rôle facile. Ça n’était pas à elle de subir les coups et blessures, elle n’avait qu’à pratiquer son activité favorite après le sexe, le découpage. Et c’était cette provocation qui l’avait poussée, d’une part, à choisir une lame qu’elle savait très peu aiguisée. Elle le voyait à l’œil, aux rayons se reflétant. A première vue cela pouvait paraître impressionnant. Mais ce n’était pas une chose très difficile à faire, il suffisait d’un minimum d’entraînement.

Tandis que la reine insérait la deuxième lame dans la chair du lycan, ses lèvres étaient près des siennes, sa langue s’entremêlant avec délice à celle d’Aemon. Diable qu’elle aimait l’embrasser. Et en même temps, une douleur fulgurante parcourut son bras. Elle n’eut pas besoin de regarder ce que c’était pour savoir d’où provenait cette douleur. Les ongles du lycan étaient venus s’enfoncer dans son avant bras qui n’était pas occupé.

Le corps de la démone semblait comme parcourut d’une multitude de chocs électriques. C’était un pur délice, vraiment très agréable. La démone était de plus en plus excitée. Une fois la lame enfoncée suffisamment, elle la retira d’un coup sec, mordant simultanément la langue du lycan, puis s’en détachant de sorte que son bras ne soit plus soumis aux supplices que lui infligeaient les pointes des bouts des doigts d’Aemon.

-Un vrai dure à cuire, ma parole.

Son sourire était immense, moqueur, amusé, pervers. La reine se délectait de la situation. Il était définitivement un camarade de jeu des plus passionnants.

-Si ça deviens trop insupportable tu peux me le dire, tu sais, mon chou ?

Son ton était ironique au possible. Elle savait parfaitement que cela ne risquait pas d’arriver. En tout les cas pas à ce stade du jeu.

Se retournant à nouveau, Ivy choisit une nouvelle arme. Un sabre, long. Il était encore pas mal bien aiguisé et non oxydé. C’était parfait. Parfaitement parfait. Après cela, la reine entreprit d’examiner le dos du lycan, prenant un soin tout particulier à presser ses doigts dans les plaies qu’elle avait ouvertes, ainsi que celles qui dataient du combat précédent. Puis, lorsqu’elle eut choisit un nouvel angle d’attaque, elle tourna sur elle-même, abattant la lame à la diagonale. À nouveau, sur une cicatrice. Car eh oui, la démone avait dans l’intention de rouvrir les blessures du lycan. Les unes après les autres.

La table sur laquelle les deux s’amusaient était maintenant recouverte d’une bonne dose de sang, sur une bonne partie de sa surface. Le lycan pouvait contrôler les sons sortants de sa bouche, mais pas la quantité de liquide rouge qui sortait des plaies infligées par elle ou par d’autre. Mais la vue de toute cette hémoglobine ne faisait que renforcer l’excitation de la reine. Elle était folle, complètement folle. Mais bien heureusement, il l’était aussi. Et sans cette part de folie qu’ils avaient en commun, ils ne s’entendraient peut-être pas aussi bien. Le fait que les deux amants soient capables de repousser les limites de la raison, de la sainteté d’esprit, de beaucoup de choses en fait, eh bien cela rendant leurs jeux bien plus palpitant que s’ils faisaient partie des gens raisonnables. Mais si la raison avait été inculquée dans leurs esprits dès le départ, ils ne seraient sans aucun doute pas ici, pas ensemble.

Ivy se surprit à se demander quelle quantité de sang pouvait contenir le corps d’Aemon. Globalement, cela ne devait pas être très différent de la moyenne, il devait y avoir donc environ 5 litres de liquide. Combien en avait déjà été extrait ? Elle avait de la peine à évaluer. 1 litre ? Peut-être. Elle se demandait si la possibilité qu’il se vide entièrement de son sang en restant conscient existait. Dans le fond, cela ne l’étonnerait guère de lui. Elle avait le sentiment que même avec les deux bras en moins, il trouverait la force de se tenir encore debout. Mais concrètement, il s’évanouirait bien avant de perdre la totalité du liquide vital qui parcourait veines et artères. Enfin bon, l’avenir nous raconterait la suite des événements.

La reine ne pouvait rentrer entièrement dénudée, c’était une certitude. Elle avait beau être au sommet de la hiérarchie démoniaque, elle n’était pas à l’abri de soupçons, de suspicions. Et effectivement, avec en prime les corps des cinq démons, cela aurait tendance à faire trop. En parlant des corps, la reine espérait sincèrement qu’ils n’avaient pas encore été trouvés. Si on les trouvait, on partirait à sa recherche. Et tout cela ne signifiait qu’un tas d’ennuis en perspective. Alala. Dans quel bordel était elle encore venue se fourrer ? Décidément, si l’ancienne reine avait eu vent des activités de sa protégée, elle devait s’en retourner dans sa tombe. Mais dans le fond, il en valait la peine. Si elle ne le faisait pas pour quelqu’un comme lui, alors pour qui prendrait-elle tous ses risques ? Il en valait la peine, lui avec qui elle partageait tant de choses, en si peu de temps. Leur semblant de relation était d’une intensité incroyable.

Il promettait que même pour ses beaux yeux il ne craquerait pas. Eh bien, elle, jurait sur les siens qu’elle y arriverait. Ivy n’avait pas atteint ses limites, pas du tout. Elle pouvait y aller encore un moment, pouvant planter encore et encore, trancher encore et encore.

Alors qu’elle venait de sectionner d’un coup sec un morceau de chair, une nouvelle provocation fusa. Elle se retenait ? C’est ce que l’on allait voir.

-Un torturé qui en redemande ? Définitivement l’homme parfait.

Ivy était aux anges. Le plaisir et l’excitation qui augmentait dans son corps et son esprit la rendait encore moins raisonnable, encore plus en proie à ses délires, délires dans lesquels Aemon se laissait faire, pour son plus grand plaisir. Reprenant entre ses doigts un poignard standard à la lame bien aiguisée, la démone trancha encore trois fois dans le dos du lycan, une sorte de psaume qu’elle chantait à moitié, riant d’autre part, sortant d’entre ses lèvres.

Ensuite, elle alla en face d’Aemon, s’asseyant sur la table, croisant ses jambes qui comportaient maintenant quelques taches de sang. Sur sa peau blême, l’effet était particulièrement bien réussi. Tandis que, de ses yeux verts scintillants, elle le fixait, un petit sourire se fit apparaître sur ses lèvres, tachées elles aussi de sang. Celui de qui ? Bonne question. Sûrement un mélange des deux. Et plus elle le regardait, plus elle avait envie de lui, qu’il la prenne tout de suite sur cette table, au milieu des effluves de sang et des ustensiles trempés. La démone approcha son visage de celui d’Aemon, toujours sourire, puis laissa ses lèvres se glisser tout près des siennes. Une fois qu’elles furent à deux doigts d’entrer en contact, la reine changea leur orientation, les déposants dans la gorge du lycan. Elle y déposa un baiser, puis un deuxième, pour enfin mordre à pleine dents dans la peau d’Aemon, faisant jaillir encore du sang. Cette fois, elle n’avait pas visé une ancienne cicatrice. Non, pas du tout. Ivy avait simplement mordu lorsque l’envie l’avait prise.

Les démons n’avaient pas de dents plus pointues, plus acérées que les autres. Non, leur dentition était en tout point similaire à celle des anges, des elfes ou encore des déchus. C’est pourquoi Ivy savait qu’il lui faudrait mordre fort si elle désirait percer cette peau et ne pas la déchirer. Parce que son intention n’était pas de se retrouver un morceau de chair entre les parties de sa mâchoire, non, elle voulait tout simplement faire couler encore et encore de ce splendide liquide sombre qui se déversait tant du corps d’Aemon. Lorsqu’elle mordit, elle ne fut pas déçue. Le sang coulait à flot, se déversant entre ses lèvres, coulant le long du dos du lycan ainsi que sur son torse. C’était splendide.

Par contre, qu’il la morde en retour, elle ne s’y attendait pas. Mais cela ne fit que rendre bien meilleur la situation. Surprise, souffrante et heureuse, la démone se délectait de cette douleur qu’elle ressentait maintenant dans son corps. C’était délicieux. Plus que délicieux. Et ça faisait mal. Mais Ivy était bien au courant que le niveau de douleur qu’Aemon lui avait fait atteindre n’était rien en comparaison de celui auquel lui se trouvait. Elle lui avait lacéré le dos. Complètement et sans aucuns regrets. Après tout il l’y avait invitée.

Les deux étaient couverts de sang, assis sur une table qui n’était pas en reste, dans une pièce qui n’avait été créée que dans l’unique et simple but de faire souffrir. C’était en soi plutôt drôle, parce que terriblement inhabituel. Mais au dieu les habitudes, ils n’en avaient que faire. Le lycan et la démone s’amusaient comme des fous, ce qu’ils étaient sans doute d’ailleurs, et c’était très bien comme cela.

Après avoir planté ses canines dans la peau de la démone, le contact qui était établi entre eux changea, puisqu’il s’approcha de ses lèvres pour venir partager un baiser intense, mélangeant le goût de leur sang. La démone sentait les mains du lycan parcourir son corps, brutalement. Il souffrait, elle pouvait le voir. C’était d’ailleurs compréhensible vu le nombre de blessures qu’il avait sur le corps. Mais encore et toujours, il ne dit rien, ne fit aucun son. C’était presque exaspérant. Ivy aurait voulu qu’il crie, qu’il hurle, exprime sa douleur. Mais il n’en fit rien. Et, en un sens, la reine était impressionnée. Il avait une force de caractère impressionnante. Une soif de vivre immense et surtout une volonté presque terrifiante.

Quelques instants plus tard, tandis que les mains d’Aemon avaient commencées à lui ôter sa robe et s’étaient permis une courte visite du bas de son dos, il la surprit de nouveau. Sa lèvre se fit attrapée, non sans douleur, par les dents du lycan. Un nouvel écoulement de sang apparut, suivit instantanément par une belle douleur, semblable à un choc électrique. Celle la, elle ne l’avait pas vue venir. C’était douloureux mais tellement agréable, tellement excitant. La reine aurait définitivement souhaité le côtoyer jusqu’au bout de l’éternité, voire plus encore. Il était parfait.

La démone lui rendit son sourire, qui se transforma peu à peu en rire, en un rire franc, sincère mais qui glaçait le sang. Et dans un mouvement rapide et maîtrisé, la reine passa sa robe par-dessus sa tête, l’envoyant valser un peu plus loin. Elle ne tenait pas à ce qu’elle soit pleine de sang, ni déchirée. Le meilleur moyen pour éviter ses options était donc de l’enlever. S’approchant du lycan, Ivy passa ses mains dans son dos, effleurant au passage les blessures à nouveau ouvertes, un grand sourire parcourant ses lèvres.

La reine n’était pas une poupée de sucre et c’était une chose qu’il ne fallait pas oublier. La tendresse et la douceur, c’était bien sympathique mais ce n’était pas son truc. La brusquerie, la brutalité et la violence, Ivy en raffolait bien plus. Et avec Aemon, elle n’en manquait pas. Le lycan l’attira avec force et brutalité contre lui, ses lèvres se plaquant sur les siennes sans ménagement. Ça, c’était bon. Il ne se perdait pas en gestes inutiles, en caresses tendres et attentionnées, et c’était tant mieux. D’ailleurs, au milieu d’un lac de sang, cela aurait été proche du paradoxe. Les ongles du lycan déchirant sa peau lui faisaient l’effet de mini chocs électriques, une douleur légère mais tout de même présente s’insinuant dans son corps. Ivy pouvait sentir de son sang s’écouler jusqu’en bas de son dos, venant se mêler aux effluves déjà présentes. Mais ce n’était vraiment pas grand-chose, en comparaison de ce que Lycan avait perdu. Autant dire qu’elle adorait cela.

La table était maintenant entièrement recouverte de sang, qui commençait même à goûter au bord, faisant de minuscules taches pourpres sur le sol de la salle. Mais nuls doutes que la pièce en avait vu d’autres. Des effluves magnifiques de sang, elle avait du en voir. Mais celle-ci, la reine la trouvait particulièrement délicieuse. Mais ce sentiment était sans doute du au fait qu’elle en était responsable, en majeur partie. Si une belle quantité du sang du lycan s’était déversé en dehors de son corps, c’était à cause d’elle. Ou grâce à elle, tout dépendait de la manière dont on voyait les choses.

Mettant un terme à leur baiser intense qui mettait leurs lèvres à rudes épreuves, Aemon parla, lui posant une question. La reine eut un petit sourire, tandis qu’elle le regardait. Au bout de quelques secondes, alors qu’elle s’apprêtait à lui répondre, il dit encore une phrase. Une phrase avec laquelle Ivy était bien d’accord, hormis peut-être qu’elle aurait remplacé la comparaison par une qualification du lycan. Mais, dans un de ses éternels sourire, elle hocha la tête, pour enfin et finalement répondre à sa première et initiale question. La démone se lécha les lèvres durant une seconde, puis ouvrit sa bouche, les mots glissant entre ses lèvres.

-Les démons sont friands d’orgies dans le sang, mais j’avoue n’avoir encore jamais expérimenté les plaisirs sexuels dans une telle quantité de liquide vital.

Un sourire délicieusement pervers et mesquin se dessinait sur ses lèvres, ses mains s’insinuant sur le torse du lycan, descendant encore et toujours plus bas. Son visage s’approcha de l’oreille du lycan, pour qu’elle puisse encore ajouter quelque chose. Murmurant, susurrant presque, et de toute la provocation et la perversion qu’elle était capable de mettre dans une phrase elle parla encore.

-Mais… c’est avec joie que je franchirai le cap en ta délicieuse compagnie.

Ivy releva légèrement la tête, ponctuant son dernier mot d’un petit rire. Il y avait peu de cap qu’elle n’était pas prête à franchir pour lui. D’ailleurs, celui ou il était question de trahir et tuer sa propre race, elle l’avait déjà fait. Alors bon, à ce stade la, un de plus ou un de moins, la différence ne serait guère très importante. Surtout que ce qu’il lui proposait la semblait particulièrement amusant et distrayant. Partager encore une fois des plaisirs charnels avec le lycan, la reine ne demandait que cela. Elle s’en réjouissait d’avance. Mais il y avait encore et toujours quelques obstacles à leur union corporelle.

Après quelques secondes, les mains de la démones qui n’avaient cessées de dessiner sur le torse puis sur le ventre du lycan des formes sans aucun sens particulier finirent par trouver l’objet de leur désir, toujours recouvert par un quelconque tissu. Il ne ferait pas long feu, celui la. Puis, se mordant la lèvre inférieure avec ses dents, la reine s’efforça d’ôter cet obstacle de son chemin, laissant au lycan tout le loisir de s’occuper de ceux qui se trouvaient sur elle. Son excitation montait de plus en plus, elle le voulait maintenant, sans plus attendre une seconde. Et elle voulait que cela soit violent. Brusque. Voulait-elle avoir mal ? Ce n’était pas impossible. Mais tout ce dont elle était certaine, c’était qu’elle désirait avec ardeur qu’il la prenne tout de suite, sans préliminaires de tout ordre. D’ailleurs, le petit jeu de torture auquel ils s’étaient livrés quelques instants auparavant faisait office des meilleurs préliminaires qu’il soit possible d’offrir à la reine.

Si la reine n'aimait pas la douceur, alors tomber sur Aemon avait été la meilleure des choses qui puisse les arriver. Il était en général un amant passionné qui sortait ses crocs aussitôt qu'on lui laissait le champ libre. Si elle lui avait montré un peu de réticence à ce propos, il se serait rétracté, mais là, après l'avoir saigné pendant un bon moment, il fallait lui rendre la monnaie de sa pièce. Le baiser était donc ponctué de griffures plus ou moins profondes sur sa peau nue, ses ongles s'enfonçaient dans sa chair pour en extirper des traces rouges le long de son dos, un peu à l'image du sien qui était dans un pire état. Et au lieu de vouloir soigner avant tout, les deux individus n'avaient plus qu'une envie, se prendre l'un et l'autre sur cette table délicieusement rougie par le sang du nocturne. La vision de cette scène serait l'une des plus excitantes qui lui serait donné de voir, il le devinait sans mal. Ses plaies étaient toujours aussi saignantes, elle ne tarissait pas. Le lycan avait confiance en sa force, il ne perdrait pas les pédales pour si peu. Chaque mouvement lui tiraillait les muscles du dos ce qui le réveillait sans peine. La douleur était aigüe et le plus fou, c'était qu'elle lui plaisait.

Le lycan posa alors une question, puis fit un compliment à la reine, leurs bouches très proches l'une de l'autre. Toujours ils jouaient dans la séduction, c'était plus délectable de cette manière. La réponse qui lui fut offerte lui plut beaucoup. Les démons aiment donc baigner dans le sang? Alors elle allait être comblée. Cette démone devait être passée entre bien des mains, mais il était persuadé qu'elle ne ressentirait jamais autant de plaisir qu'avec lui. En quelques sortes, il en tirait une fierté indescriptible. Les mains couvertes de sang séchés de la reine travaillaient sur son torse, puis descendaient lentement.

"Le plaisir sera donc partagé..."

[/i]Il était bien conscient qu'elle faisait des sacrifices en acceptant encore de se donner à lui, parce qu'en tant que reine des démons, c'était une véritable traitrise. Pourtant, pas une seule fois elle ne s'était plein des conséquences de ses actes, pas ouvertement devant lui en tout cas. Le lycan était simplement là pour elle, il ne voyait qu'elle car elle était la seule qui puisse le mettre dans cet état de fébrilité. Il voulait s'unir à elle immédiatement et les tissus étaient vraiment de trop. Glissant doucement de la table pour se mettre debout sur le sol froid sous ses pieds nus. Son pantalon glissa délicatement le long de ses jambes en même temps qu'il faisait tomber une à une les deux dernières protections d'Ivy. Son regard de prédateur se porta sur la poitrine de la démone, il jugeait sa proie en se passant la langue sur ses lèvres blessées à force de morsure.[/i]

"Franchissons donc ce cap..."

De ses mains puissantes, il saisit la reine par la taille et la souleva pour se retourner vers la table et quasiment la balancer dos contre la table ensanglantée. Directement, il venait contre elle, en elle sans aucune préparation. Son grondement indiquait qu'il éprouvait une petite douleur à cause du manque de préliminaire, mais il ne s'arrêtait pas de bouger, parce que cette douleur se muerait bientôt en du plaisir. Les coups de rein brutaux du lycan faisaient onduler le corps de la reine dans son sang qui coulait maintenant jusqu'à ses fesses. Sa main se posa sur la table pour badigeonner sa paume de la peinture rouge, puis il l'appliqua sur le sein de la reine en grondant un peu plus sauvagement. La trace de main sur son sein la rendait encore plus désirable à ses yeux.

Le lycan grimpa finalement à genou sur la table en posant les jambes de sa partenaire sur ses épaules. L'acte était intense et douloureux. La reine était serrée, il avait du mal à glisser et pourtant il y allait comme un force né. Dans l'histoire, il y avait plus de mal que de bien toutefois, nous avons ici affaire à deux amants complètement fous de cette douleur. Il y voyait tout autre chose, qui pouvait comprendre mieux ce sentiment qu'eux même?