Obscure clarté [PV: Edrik]

La nuit était tombée sur le monde depuis quelques heures déjà. Ivy était sortie de ses quartiers depuis peu et avait décidé de profiter de la clarté offerte par la lune pour aller faire un tour à l’extérieur des terres démoniaques. Juste avant son départ, on lui avait proposé de se faire accompagner, comme à chaque fois qu’elle prenait l’initiative de partir seule. Mais Ivy avait refusé, comme toujours. La démone aimait avoir sa liberté. Sortir seule ainsi comprenait certains risques, mais elle était prête à les prendre. Jamais elle ne renoncerait à sa liberté.

Quelques temps de marche et Ivy se retrouva devant le grand lac. Comment se nommait-il déjà ? Sur cette interrogation, sa mémoire lui faisait défaut. Il lui semblait que le nom contenait quelque chose comme « âme » et « lune », mais elle n’en était pas certaine. Qui plus est, il y avait peut-être encore un mot de connexion quelconque entre les deux, c’était probable. Rapidement, elle chassa de son esprit ses pensées, les considérants d’une utilité très limitée. Peu importait le nom du lac. Il était devant elle, l’important était la.

Ivy marcha encore, jusqu’à la cascade qui surplombait les flots. Le liquide cristallin se déversait avec une tranquillité étonnante. D’ordinaire, une cascade est synonyme de bruit, de fracas. Mais celle-ci faisait défaut aux idées préconçues. Certes, le silence n’était pas absolu, loin de la, mais le bruit était étonnamment faible, comparativement aux litres d’eau qui s’engouffraient quotidiennement sous la surface proche d’immobile du lac. Cet endroit ne manquait pas d’une beauté certaine. Le reflet de la lune, qui dessinait un croissant mi plein dans les cieux, était clair, lumineux. Toutes les choses présentes autour projetaient des ombres dont les dessins étaient artistiques. Ivy était sensible à la beauté des choses. Et même si elle peinait à ressentir de la pitié, de la gratitude ou encore simplement de la compassion, Ivy était émue à la vue des belles choses. Ou en tout les cas des choses qu’elle jugeait belles. Car la beauté, comme beaucoup d’autres valeurs, est un concept totalement subjectif.

Ivy arrêta ses pas lorsqu’elle se retrouva au bord de l’eau, la cascade glissant doucement à sa droite. La reine avait besoin de calme. Elle venait de passer le début de la nuit en compagnie d’une fille très distrayante, mais qui aurait pu être plus satisfaisante. Et cela l’avait mise sur les nerfs. Conclusion, la reine était frustrée. Et une reine frustrée, ce n’était jamais bon signe. Mais à la simple vue de cet endroit proche de l’irréel sans pour autant entrer dans le féerique, elle se sentait mieux. Plus calme. Sans pour autant relâcher totalement son attention. Car même si elle était, a priori, en territoire plutôt neutre, relâcher sa garde n’était jamais une bonne idée. On ne savait pas ce qui pouvait arriver. Et Ivy n’avait aucune envie de céder son trône maintenant. Elle n’avait pas encore fait son temps. De loin pas.

Tandis que ses pensées vagabondaient de part et d’autres, les yeux de la reine se fermèrent lentement, puis elle s’assit, jambes croisées, sur le sol. La reine était pieds nus. Le contact avec le sol, elle aimait bien. Qui plus est, ses pieds avaient la particularité de n’être sales qu’extrêmement rarement. Ce qui n’était, en soi, pas très intéressant, mais pratique lorsque, comme Ivy le faisait, on passait la moitié de son temps pieds nus. Une brise très légère flottait dans l’air, soulevant à espace régulier la chevelure noire de geais de la démone. Hormis l’écoulement de l’eau, il n’y avait aucun bruit.
Vraiment aucun ?
Le corps d’Ivy réagit instinctivement. Elle se retourna, la main sur son sabre, les sens aux aguets. Tien donc. Sa solitude en ses lieux venait de prendre fin. Une personne lui tenait maintenant compagnie. Qui donc ? Ivy n’aurait su le dire pour le moment. Mais cet individu avait intérêt à se montrer rapidement, car Ivy était tout sauf patiente.

Quand à la nuit qui m'engloutissait sous son épais voile noir et aux dizaine de milliers d'êtres vivants qui devaient être endormis à cette heure ci, moi, je n'étais pas près de me coucher, bien au contraire. Encore une fois j'étais plongeais dans un macabre combat qui tourna bien vite à la boucherie. La fuite était innévitable.. trois anges s'étaient lancés à ma poursuite.. c'était devenu mon pain quotidien désormais. Parfois je manquais de trébucher lamentablement sur une vulgaire racine et de m'étaler sur la terre humide de cette épaisse forêt qui n'attendait que mon sacrifice. Mais où courrais-je ainsi..?

Déjà, je devinais sous mes pieds que plus loin une grande étendue d'eau recouvrait le paysage.. j'avais là cette étrange faculté que celle de deviner la forme des terrains aux alentours.. Un rapide coup d'œil derrière moi, plus que deux anges. Tout en accélérant ma course effrénée je m'appliquais à faire quelques petits saut sur moi même avant de prendre une grande impulsion et de me suspendre à une branche. Quelques secondes me suffirent pour retomber sur l'un des deux anges qui trépassa dans un cris cinglant.. Ma double lame à la main, le visage maculé de sang je tentais de repousser l'autre mais ce dernier esquiva de peu mon attaque mortel et rappliqua avec un violent coup de pied, titubant je repris malgré tout le cour de ma fuite. Direction l'inconnu.

Voila dix minutes que cet enfoiré me courait après, j'étais épuisé, surtout que depuis le temps deux autres de ses coéquipiers s'étaient joints à lui, j'avais cru mourir de fatigue mais ma soit disant erreur me mena à la réussite. Malgré ma profonde fatigue et mes poursuivant qui je sentaient n'étaient qu'à quelques centimètres de moi je tentais le tout pour le tout. Je concentra une grosse quantité de mon aura noir autour de ma main gauche puis me retourna subitement vers eux.
Une explosion.. un souffle.. un fracas, un roulement, le noir complet.

Quand je me réveilla j'étais encore dans la forêt. Ma vision était troublé par une épaisse couche de sang mais je distinguais malgré tout la forme des arbres et le début d'un nouveau paysage.. où une silhouette se tenait au bord de l'eau, méfiante me semble t-il. L'explosion n'avait pas était si forte que ça mais m'étant tenus au plus près de l'explosion j'étais complètement déboussolé. Je m'adossa contre un arbre et laissa un lourd silence s'installer. Je savais que quelqu'un était là et que cette personne m'avait vue mais je ne parlais pas.. je pensais même que c'était un ange qui bientôt finirait le travail de ses coéquipiers. Pour cacher mon visage maculé de sang j'abaissai jusqu'au bout de mon nez mon épaisse capuche et recouvrait le reste de mon corps de ma cape brune. D'un geste expert je replia ma double lame et la cacha dans ma manche on ne sait jamais.. puis j'attendis que la mort vienne... ou pas.

L’individu qui était apparu devant Ivy n’était guère visible. En effet, il faisait quand même nuit et l’individu avait dissimulé son visage et son corps derrière du tissu. Mais cela ne le rendait tout de même pas invisible aux yeux d’Ivy. Un nouveau reflex avait fait que la reine tenait désormais son sabre dans sa main gauche, dégainé. Ne bougeant plus, elle concentra son attention sur les alentours. Tout semblait revenu à un état de quiétude absolue. Le calme était à nouveau roi. Mais il fallait toujours se méfier du calme, car c’était un concept qui pouvait rapidement basculer vers le désordre. C’était même un concept qui avait la fâcheuse tendance à basculer vers le bordel le plus complet, en un rien de temps.

Après un laps de temps d’une durée d’environ une trentaine de secondes, Ivy relâcha sa garde. Il n’y avait, à priori, rien à craindre. Son attention se concentra à nouveau sur l’individu qui lui tenait maintenant compagnie. Il ne semblait pas en très bon point et ne représentait donc pas une menace en soi. Ivy dévisagea ce qui était visible de la personne, c’était à dire pas grand-chose, puis s’avança, lentement. Pour définir à quelle race appartenait l’inconnu, il ne fallut guère longtemps à Ivy. C’était un ange déchu. Ivy avait appris à reconnaître les différentes races, de part leur aura, leur odeur et d’autres facteurs qui entraient encore en compte. Et celui-ci était un ange déchu, elle en était certaine. Par contre, elle n’aurait su dire ce contre quoi il avait combattu. Cela c’était passé trop vite et trop loin pour que la reine ait le temps d’identifier quoi que ce soit. Mais elle imaginait qu’il s’agissait surement d’ange. Les déchus passaient leur temps à combattre ceux qui furent auparavant leurs frères de sang.

Penser qu’il existe une entente entre les déchus et les démons de part leur ennemi commun les anges serait purement fortuit. Les démons vouent aux déchus une haine quasi similaire à celles des anges. Après tout, déchus ou non, ce sont toujours des anges. Et cette haine est réciproque. Ivy a toujours pensé que les déchus devraient se trouver quelques alliés. Parce que n’avoir que des ennemis, ce n’est guère pratique.

Ramenant ses pensées sur l’individu encapuchonné dont elle s’était sérieusement approchée, Ivy eut un petit sourire. Pourquoi ne pas l’éliminer immédiatement ? Oui, c’était tentant. Mais moyennement drôle et divertissant. Ivy n’aimait pas tuer lorsque c’était bien trop facile. Tuer pour le plaisir, pourquoi pas, mais jamais sans qu’il y ait un peu de piment dans l’action. La souffrance des autres, il fallait bien avouer que cela lui procurait une certaine jouissance. Bien sur, il fallait tenir compte des circonstances. Sur un grand champ de bataille, par exemple, en combattant en tant qu’armée, prendre du plaisir n’était pas le premier objectif. Mais Ivy ne combattait pas avec les armées. C’était la reine, ce n’était guère son rôle.

Ivy décida donc de commencer par un échange de paroles. Ou en tout cas, un essai. Car le déchu ne répondrait peut-être pas. Ne sait-on jamais. L’avenir n’étant jamais décidé, il pouvait prendre toute sorte de formes. Mais que dire ? Ivy trouva rapidement. Une phrase d’une sincérité débordante. D’une compassion absolument audible. D’un ton plus faux que jamais, accentuant encore plus que d’ordinaire son sourire mesquin, Ivy entrouvrit ses lèvres pour s’exprimer.

-Je peux vous aider ?

Savait-il qui elle était ? La reine n’aurait su le dire. Mais elle avait la certitude qu’elle aurait bientôt la réponse à cette interrogation.

Elle se rapprochait.. je ne pouvais pas distinguer ce qu'elle était, c'était sans aucun doute une femme mais de quelle race était-elle ? Je la sentais, l'observais de haut en bas, elle était séduisante et avait ce côté.. peu commun dirais-je.

Je peux vous aider ? demanda t-elle d'une voix qui résonna mille fois dans mon esprit. Je l'observais et dans un rire discret je me leva et sans crier gare je rejoignis le bord de l'eau effleurant sa peau. Je m'accroupis près de l'eau et fis glisser discrètement entre les doigts de ma main droite ma double lame pliée en un simple canif.. prête à l'emploi car j'avais deviné ce qu'elle était et je devais m'en méfier. Puis tout en gardant mon arme en main j'aspergeais mon visage de cette eau fraiche qui ondulait le long de mon visage et venait parfois gouter avec une légère teinte rougeâtre...

" Depuis quand les démons se préoccupent-ils d'une personne comme moi.. autant aller droit au but. Si tu veux me tuer, tue moi mais ne me fais pas perdre mon temps avec ton attendrissement mensongé. "
Puis je fis glisser mon canif entre mes doigts, toujours dans la même position j'activais une nouvelle fois ma double lame.. dévoilant fièrement ses deux longues lames elles aussi maculées de sang. Je m'empressai de la plonger dans l'eau pour en faire disparaitre le sang et pour peut-être la retâchée dans quelques instants... Mais tout ceci n'était que provocation, le sourire aux lèvres je déposa mon arme au sol et me retourna vers la démone lui demandant à voix basse :
" Que faites vous là à cette heure ci..? Une simple démone en pleine nuit à méditer devant un lac cela me parais étrangement suspect ! Attendez vous quelqu'un pour me tuer ? Les anges auraient-ils augmenté la prime pour ma voir tête décapitée.. " puis je pouffa de rire à l'idée de cette dernière pensée.

A moitié allongé sur le sol mais gardant tout de même un œil méfiant sur mon interlocutrice j'observais avec mélancolie le ciel illuminé de quelques petites étoiles puis glissa mon regard vers la lune.. pleine comme jamais ! Je me laissais bercer par le discret clapotis des petites vaguelettes du lac et cet agréable vent qui venait défier ma capuche, sans parvenir à la faire voler pour autant.

Lorsque le déchu parcouru la courte distance qui le séparait du bord de l’eau, en frôlant Ivy, la robe de celle-ci s’éleva légèrement, comme lors d’un petit courant d’air, l’espace d’une seconde. Les yeux de la reine restaient fixes, rivés sur l’inconnu qui était apparut il y avait de cela maintenant quelques minutes.

A première vue, ses intentions n’étaient pas néfastes. Ou en tout les cas, il n’attaquerait pas tant qu’elle ne ferait rien. A cette pensée, la reine esquissa un petit sourire. Si elle engageait le combat, nuls doutes que le dessus serait pour elle. Ils n’appartenaient de toute évidence pas au même niveau de leur hiérarchie respective et qui plus est, le déchu semblait passablement en mauvais état. Le combat qu’il avait du livrer un peu plus tôt n’avait pas du être de tout repos, mais il en était de toute évidence ressorti vainqueur, ou en tout les cas en vie. Ce qui était déjà pas mal. Conclusion, il n’avait aucun intérêt à passer à l’action, sauf s’il voulait voir sa vie s’écourter avec effet immédiat. Ivy était, et de loin, la plus puissante de son peuple. Ce déchu blessé ne l’impressionnait absolument pas.

" Depuis quand les démons se préoccupent-ils d'une personne comme moi.. autant aller droit au but. Si tu veux me tuer, tue moi mais ne me fais pas perdre mon temps avec ton attendrissement mensongé. "

Il avait saisi toute l’ironie de ses propos… c’était déjà une bonne chose. Au moins, il n’était pas stupide et comprenait l’ironie. Et il avait saisi à quelle race elle appartenait.

À nouveau, le thème de son assassinat revint sur le tapis dans l’esprit de la démonte. Le tuer ? Maintenant ? Ou pas ? Elle hésitait encore, pesant le pour et le contre. Après quelques secondes de réflexions silencieuses, Ivy en arriva à une conclusion. Un élément qu’elle se devait de prendre en compte trônait devant ses yeux. Le tuer ne lui procurerait pas grandes sensations, cela serait bien trop aisé. Elle ne le tuerait donc pas. Alors qu’elle était sur le point de répondre à ce qui ressemblait fort à une provocation de la part du déchu, il s’exprima de nouveau, et Ivy put voir mieux son visage ainsi que son arme. Belle arme, soit dit en passant. Et visage charmant, lui aussi.

" Que faites vous là à cette heure ci..? Une simple démone en pleine nuit à méditer devant un lac cela me parais étrangement suspect ! Attendez vous quelqu'un pour me tuer ? Les anges auraient-ils augmenté la prime pour ma voir tête décapitée.. »

Ivy fit une petite grimace. Elle n’appréciait guère qu’on la traite de simple démone. Ce qu’elle n’était pas. Pas le moins du monde. Ivy avait toujours été quelque peu susceptible. Bon, d’accord, Ivy avait tendance à être susceptible. Et pas qu’un peu. Mais elle se contrôla, pour ne pas réagir bêtement, et écouta la fin du petit discours du déchu. Un sourire déchira ses lèvres, puis elle s’avança jusqu’à parvenir à quelques pas du déchu, qui était maintenant allongé sur le sol, délicieusement frais. Ivy se dit soudainement qu’elle aurait pu tomber sur pire, comme rencontre nocturne. Une grande gueule de déchu. Ils étaient toujours divertissants, ceux la.

La reine avança encore de quelques pas, un sourire toujours et encore accroché à ses lèvres, puis elle s’allongea à son tour, à côté de sa nouvelle rencontre. Son sabre posé juste à côté d’elle. Mieux valait être prudent. Une brise s’était levée depuis quelques instants déjà et faisait virevolter les cheveux ébène de la reine, caressant sa peau avec une douceur particulièrement agréable.

-Je suis d’accord avec vous, une simple démone qui médite en pleine nuit devant un lac, c’est suspect. Heureusement pour moi, je ne suis pas une simple démone.

Énigmatique comme réponse. Mais c’était la sienne.

-Alors ? Encore et toujours poursuivi par les anges ?

Ivy passa lentement un doigt sur ses lèvres. Le sourire qui avait pris possession de son visage ne partait pas. Mais c’était un sourire qui n’exprimait absolument pas la joie. Il était plus provocateur et plus joueur qu’autre chose. Provocatrice et joueuse, c’était deux adjectifs qui collaient tout à fait avec le profil de la reine. Mais pour que le personnage soit bien cerné, il fallait en rajouter une certaine quantité d’autres.

Elle vint s'allonger auprès de moi, déjà je pouvais ressentir son aura, meurtrière, dangereuse et un léger frisson d'inquiétude saisit mon corps violemment... Je glissais ma main sur une petite motte de terre humide et jouais avec, le sourire aux lèvres. Un léger vent balayait agréablement la région et faisait danser avec douceur la surface du lac.

Je suis d’accord avec vous, une simple démone qui médite en pleine nuit devant un lac, c’est suspect. Heureusement pour moi, je ne suis pas une simple démone

Je prenais un air surpris.. puis un air sérieux, comme si une idée venait d'arriver dans mon esprit. Je voulus répondre mais elle repris la parole d'un air questionneur

Alors ? Encore et toujours poursuivi par les anges ? Je rigolais.. je cessais de jouer avec la terre et fis glisser ma main jusque mon ventre tant je rigolais.
" Eux ? Ces crétins qui se prennent pour ce qu'ils ne sont pas ? A ce niveau là c'est moi qui les poursuis. Contrairement aux autres déchus je ne cherche pas à fuir ni à me cacher. Malgré le nombre incalculable de ces anges soit disant purs je m'attaque à eux avec un terrible acharnement, je viens les narguer dans leurs temples, j'en tue, j'en viol, j'en capture.. Que croyez vous ? Me pensez en vous en fuite ? Bientôt le monde changera... et le monde saura la vérité. J'apportais la mort de ces crétins sur un plateau d'argent et installerais sur le trône l'anarchie et la liberté ! "

Peut-être m'étais-je trop emporté.. quoiqu'il en soit rien que le fait de m'imaginer le visage de ces anges et de leurs dieux me fais enrager. Mais je devais me reprendre.. après tout n'était-elle pas la reine pensais-je..

" Pardonnez mon emportement.. Mais quand vous dîtes ne pas être une simple démone je me trompe si je dis que vous êtes hautement placé dans votre hiérarchie..? Aurais-je le privilège d'avoir à mes côté la reine des prétentieux ? " puis je ricanais m'attendant à recevoir une terrible giclée sur la figure..

Sans m'en rendre compte je m'étais relevais, peut être sous le coup de la colère. Mais je m'accoutumais à cette nouvelle position, je plaçais mes deux main en retrais derrière mon buste et étais de cette façon légèrement incliné.. le regard déposé sur les cieux.

Un petit rire sortit de la gorge du déchu, alors que retentissait la question d’Ivy. Le fait qu’il se mette à rire surprit un instant la démone, mais elle s’en remit assez vite, se focalisant sur la réponse qu’il lui donna ensuite.

" Eux ? Ces crétins qui se prennent pour ce qu'ils ne sont pas ? A ce niveau là c'est moi qui les poursuis. Contrairement aux autres déchus je ne cherche pas à fuir ni à me cacher. Malgré le nombre incalculable de ces anges soit disant purs je m'attaque à eux avec un terrible acharnement, je viens les narguer dans leurs temples, j'en tue, j'en viol, j'en capture.. Que croyez vous ? Me pensez en vous en fuite ? Bientôt le monde changera... et le monde saura la vérité. J'apportais la mort de ces crétins sur un plateau d'argent et installerais sur le trône l'anarchie et la liberté ! "

Sourire en coin. Son discours semblait vraiment passionné. Il énumérait des valeurs en lesquelles il croyait, et cela s’entendait bien. Alors comme cela, ce n’était pas un simple pauvre fugitif, mais bel et bien un opposant, un vrai. Ivy ne pouvait qu’appuyer sa décision de s’attaquer directement aux anges. Après tout, cela faisait des bénéfices pour son peuple.

L’idée que les déchus anéantissent entièrement le peuple pur avait déjà été étudiée dans l’esprit de la reine. Ce ne serait pas une mauvaise chose, même si c’était peu probable que cela arrive et qu’après, les démons devraient s’occuper d’éliminer les déchus belliqueux. Car les deux peuples ne s’entendaient vraiment pas et ne s’entendraient pas mieux par la suite. Cela, Ivy en avait la certitude.
L’anarchie et la liberté sur le trône. C’était une philosophie intéressante. Utopique et irréalisable, mais ce n’était pas décevant. Ce déchu commençait à bien plaire à Ivy.

" Pardonnez mon emportement.. Mais quand vous dîtes ne pas être une simple démone je me trompe si je dis que vous êtes hautement placé dans votre hiérarchie..? Aurais-je le privilège d'avoir à mes côté la reine des prétentieux ? "

Sourire, encore. Il avait deviné. Un raisonnement logique avait fait un cheminement dans l’esprit du déchu et il venait de résoudre l’énigme. Ivy déposa deux doigts sur la lame de son sabre qui était posé juste à côté d’elle. Tout en laissant glisser ses doigts de haut en bas de la lame, elle se tourna légèrement, afin d’avoir dans son champ de vision un meilleur angle de vue de son interlocuteur. L’atmosphère tout autour d’eux deux était toujours aussi calme. Il n’y avait toujours aucune trace de quelconques bruits parasites, une quelconque agitation, ou une quelconque chose qui pouvait venir interférer dans le calme serein qui s’était imposé en ces lieux. Ivy, pieds nus, fit glisser sa jambe quelque peu, afin de sentir mieux la fraicheur des brins d’herbes sous sa peau. C’était doux et passablement plaisant. La peau de ses cuisses avaient toujours été très sensible. Après quelques secondes de changement de position, Ivy recentra toute son attention sur le déchu, qu’elle ne lâchait désormais plus du regard.

-Vous avez vu juste.

Cela suffirait amplement comme justificatif, afin de lui faire comprendre que ses intuitions étaient les bonnes.

-Mais par contre… privilège ? C’est un privilège que de me rencontrer ? Ne serait-ce pas plutôt… une malédiction ?

Mais par contre… privilège ? C’est un privilège que de me rencontrer ? Ne serait-ce pas plutôt… une malédiction ?

Sentant qu'elle m'observais avec conviction je détournais le regard d'un air gêné vers l'étendue d'eau, je laissais quelques minutes se passer avant de répondre à sa question.

" Une malédiction..? Aucunement, vous n'êtes pas si dangereuse que ça je trouve, vous avez là une belle arme ainsi qu'une puissante aura mais en tant que reine je doute que ayez beaucoup guerroyé. " Puis je souriais, me remémorant certains champs de bataille que j'avais auparavant accomplis. Puis je me levais sans rien dire.. je retirais ma veste en cuir ainsi que ma cape et ma capuche, dévoilant là mon visage éclairé par un fin rayon de lumière, une chevelure de couleur châtain apparut à la nuit, mon nez fin et mes yeux dorés se dessinèrent petit à petit aux yeux de la démone. Je poussais un long soupire puis retira mes bottes ainsi que mon pantalon, ne gardant qu'un calçon noir par pudeur. Je ricanais et me jeta dans un grand fracas dans l'eau glacée du lac.

J'avais là toujours mon esprit de gamin qui ne souhaitait que s'amuser après s'être violemment battu.. quand je remontais à la surface une trainée de sang me suivait, s'étalant de plus en plus sur la surface d'eau.
" Enfin débarrassé de cette couverture de sang qu'on perdu les autres crétins.. " soupirais-je en me rapprochant du bord de l'eau où était installé la reine des démons.

"J'mapelle Edrik, et vous aurai-je la chance de connaitre votre nom ?" demandais-je avec un large sourire apparent.

" Une malédiction..? Aucunement, vous n'êtes pas si dangereuse que ça je trouve, vous avez là une belle arme ainsi qu'une puissante aura mais en tant que reine je doute que ayez beaucoup guerroyé.

Ivy haussa un sourcil. Pas si dangereuse que ça ? Si le déchu avait comme plan d’énerver la reine, il était sur la bonne voie. La phrase qu’il venait de dire était très vexante pour la démone. Mais elle se contrôla, faisant son possible pour ne pas réagir et pour ne pas laisser son visage exprimer ce qu’elle pensait intérieurement. Ivy ferma les yeux un instant, se calmant ainsi. Elle n’avait pas envie de s’énerver trop et de tuer son compagnon de fortune si rapidement.

Tandis que son regard était de retour sur le déchu, celui-ci se déshabillant presque entièrement, pour finir par sauter dans l’eau. Ivy eut un petit sourire. Ce n’était pas une mauvaise idée. De plus, il était plutôt mignon. Tandis que le déchu batifolait dans les flots, la reine laissa son regard dériver vers le ciel découvert. Son esprit, son âme, tout en elle était bien calme cette nuit. Ce qui était chose rare. Elle semblait presque apaisée et avait passé l’éponge sur le fait qu’il ose dire d’elle qu’elle n’était pas si dangereuse que cela. Ce qui était une bonne chose pour le déchu, car la rencontrer lors d’une de ses colères monumentales n’était jamais très bénéfique pour personne.

Tandis qu’elle avait toujours le regard dans le vague, la reine entendit le déchu revenir vers le rivage, vers elle, puis lui parler. Edrik, c’était son nom. La reine hocha légèrement la tête en guise d’acquiescement, puis sourit à la deuxième partie de la phrase d’Edrik, qui s’avérait être une question. La question légitime qui allait avec toute présentation.

-Vous pensez bien que je ne donne pas mon nom si facilement… Pourquoi n’essaieriez-vous pas de le mériter ?

Un petit sourire trônait royalement sur ses lèvres, provocateur. Donner son nom ne la dérangeait absolument pas, surtout que la plupart des gens le connaissait, sans même la connaître elle. Mais ce n’était apparemment pas le cas d’Edrik. Tant mieux, elle pourrait s’amuser un peu comme cela.

Je quittais le doux regard de la reine pour aller observer l'horizon avec attention. L'air pensif je laissais un petit sourire se dessiner sur mon visage, rougissant un peu je venais déposer mon bras droit sur le rebord de la terre et revins à nouveau plonger mon regard dans celui de la démone. Je souriais et je la laissais reprendre la parole...

" -Vous pensez bien que je ne donne pas mon nom si facilement… Pourquoi n’essaieriez-vous pas de le mériter ? "

Je laissais un petit rire s'échapper de ma gorge avant de retourner observer l'horizon. La cime des arbres dansaient au gré du vent et l'eau se laissait bercer par la légère brise qui venait parfois taquiner ma chevelure. Parfois je fermais les yeux pour me laissais aller au gré de la douce mélopée que chantonnait le fracas de la cascade. Puis je revins un nouvelle fois noyer mes yeux dans les siens. Je rapprocha mon bras droit de son corps et glissa ma main au creux de la sienne et laissa mon visage rejoindre le sien déposant avec difficulté un petit baiser chaleureux tant elle est paraissait éloigné de moi. Rien que le bout de mes lèvres atteignirent les siennes avant de retourner entièrement dans l'eau. Puis d'un regard de défis je quittais le rebord regardant avec amusement la reine puis repris d'une voix lente :

" L'ais-je mérité ma reine ?
Une légère bourrasque de vent souleva quelques petites gouttes d'eau qui s'envolèrent dans les airs accompagnées de quelques feuilles d'arbres morts...

D’une immobilité absolue, Ivy se laissa faire, sans rien dire. Seul un petit sourire s’affichait sur ses lèvres. Ses yeux suivait le déchu, tandis qu’il se rapprochait à nouveau d’elle. Il vint déposer un baiser, si léger, si incertain, que la reine ne put s’empêcher de sourire plus grandement encore. Il était amusant, ce déchu. Puis, s’éloignant à nouveau, il lui demanda si maintenant il l’avait mérité. Ivy ne répondit pas tout de suite. Elle se releva, puis vint s’asseoir au bord de l’eau, de sorte à n’avoir que ses pieds nus en contact avec le liquide transparent. C’était frais, ça faisait du bien. Il n’y avait toujours pratiquement pas le moindre bruit autour d’eux, hormis ceux fait par Edrik dans l’eau et ceux de la cascade. Le calme inspire le calme. Et Ivy l’était.

Penchant légèrement la tête vers la droite, ses yeux verts éclatants fixés sur le déchu, elle entrouvrit légèrement les lèvres, laissant les mots glisser le long de sa gorge, à l’intérieur de sa bouche, pour finir par se faufiler entre ses lèvres roses.

-Ivy Caïn…

Souriant encore, les yeux fixes toujours, Ivy sortit ses jambes de l’eau, remontant ses genoux contre sa poitrine. La lune était bien belle, cette nuit. Particulièrement lumineuse. Son reflet sur les flots était particulièrement agréable aussi, illuminant un peu plus l’endroit. L’atmosphère était proche du mystique, du magique. C’était féerique. Et même si rien que l’entente de ce mot donnait la nausée à la reine, elle devait admettre que c’était celui qui convenait le mieux en cet instant. Un peu plus et des paillettes se seraient mises à scintiller tout autour d’eux. Mais bien heureusement, ce n’était pas le cas. Ivy avait horreur de tout ce qui brillait et scintillait, les paillettes elle détestait cela.

Regardant toujours Edrik, une question lui vint à l’esprit. Une question qui relevait de la plus pure et simple curiosité, qui ne la regardait pas le moins du monde, mais qu’elle désirait tout de même poser.

-Pourquoi avoir rejoint les déchus ?

La question semblait un peu sortie de nulle part, n’ayant aucun lien avec les paroles passées ni les actes passés qui s’étaient produit ici même entre les deux individus présents au bord de l’eau. D’ailleurs, la reine n’aurait su dire pourquoi cette pensée lui avait traversé l’esprit à cet instant la. Mais elle y avait pensé, c’était tout. Et elle avait concrétisé sa pensée sous forme de question, afin de tenter de satisfaire sa curiosité. Pourquoi un ange choisissait-il de devenir déchu ? C’était une question qui l’intéressait grandement. Que même des individus de leur propre race souhaite les quitter, prouvait bien, en tout les cas aux yeux de la reine, que les anges n’étaient que de pitoyables créatures, imbus d’eux-mêmes et clairement insupportables. Définitivement, elle ne les supportait pas. Car même si la reine n’aimait pas les autres races que la sienne, en général, les anges étaient ceux qu’elle aimait le moins. Sans aucun doute.

L'eau gagnait en chaleur, mon corps flottait calmement sur la surface du lac le regard déposé sur les cieux légèrement attiré vers la lune. Cette dernière éclairant en grande partie mon visage ainsi qu'une majeur partie du corps de la reine je me laissais aller à une vagabonde somnolence qui me porta dans d'agréables rêveries..

- Pourquoi avoir rejoint les déchus ?

Subitement mes yeux se réouvrirent, mon souffle s'accéléra rien qu'à la prononciation du groupe de mot " avoir rejoint.. ". Je laissais un profond silence s'abattre en ces lieux ne laissant que l'agréable vrombissement du vent et le régulier fracas de la cascade chanter en ces lieux... Puis je détourna avec flegme la tête en la direction d'Ivy reprenant d'un murmure à peine audible

" Je n'ai pas choisi d'en être un, je suis né tel quel de parents et grands parents déchus. Mais j'ai appris ce que signifiait être un déchu, un soit disant rejeton de la société des purs, ces anges qui se prennent pour le gratin du monde, leurs soit-disant dieux qui ne pensent qu'à baiser et à se bourrer la gueule à longueur de journée... est-ce ça la pureté ?"

Puis je laissais un petit rire moqueur s'échapper de ma gorge. Je rejoignis le bord de l'eau, où se trouvait assise Ivy et je plongeai mon regard dans le sien.. ses yeux verts soulevaient en moi en une grande admiration envers elle et sa beauté. Puis je lui tourna le dos, m'accoudant à la bordure de terre et scrutant la cascade avec admiration.

" Et toi, comment es-tu parvenue au rang de reine ? De combien d'hommes as-tu étais la servante pour acquérir ce poste ? " dis-je en affichant un large sourire. J'appréciais le fait de la taquiner de cette façon, malgré que je ne porte pas réellement les démons dans mon cœur, Ivy me semblait différente, intéressante.

Silencieuse, presque immobile, la reine attendait la réponse du déchu. Réponse qui vint après de longues secondes de silence.

" Je n'ai pas choisi d'en être un, je suis né tel quel de parents et grands parents déchus. Mais j'ai appris ce que signifiait être un déchu, un soit disant rejeton de la société des purs, ces anges qui se prennent pour le gratin du monde, leurs soit-disant dieux qui ne pensent qu'à baiser et à se bourrer la gueule à longueur de journée... est-ce ça la pureté ?"

Ce n’était donc pas un choix, mais son statut avait été décidé de par sa descendance. Néanmoins, la seconde partie de l’explication d’Edrik lui fit passablement plaisir. Il avait des propos fort intéressants, une manière de penser qui plaisait particulièrement à la démone. La considération qu’elle-même avait pour les anges ne se serait transcrite par ses termes, mais presque. Elle aussi les considérait comme très pompeux, se prenant pour le centre du monde, la race absolue. Les anges étaient beaucoup trop imbus d’eux-mêmes. Mais c’était sans aucuns doutes dû à leur création. Mais Ivy n’était que moyennement tentée d’entrer dans ses définitions et déductions métaphysiques. C’était une chose qu’elle réservait aux moments de purs ennuis. Et la, avec le déchu, elle ne s’ennuyait pas.

Tandis qu’elle changeait de position, tendant ses jambes devant elle, se déplaçant de quelques centimètres, le déchu approcha à nouveau, leurs yeux se croisant, restant même attachés. Ivy eut un petit sourire. Qui augmenta encore lorsqu’il lui posa à son tour une question.

" Et toi, comment es-tu parvenue au rang de reine ? De combien d'hommes as-tu été la servante pour acquérir ce poste ? "

Il était drôle. Impertinent. Très impertinent, mais cela n’avait aucune importance. Il était sa distraction de la soirée, Ivy n’avait aucunement l’intention de s’en débarrasser. Qui plus est, il était fort charmant.

Chassant ses pensées de son esprit, la reine daigna répondre à sa question, commençant tout d’abord par préciser une petite chose qui lui paraissait importante et sur laquelle elle souhaitait qu’il n’y ait aucune confusion. Face au dos d’Edrik, la reine s’en approcha légèrement, positionnant ses lèvres à quelques centimètres de ses oreilles.

-Je n’ai et ne serais jamais la servante de qui que ce soit.

Ensuite, elle retira son visage, un petit sourire sur ses lèvres. Il voulait plus d’informations ? Elle allait lui en donner, ce n’était vraiment pas un problème.

-Les prétendantes au trône ne sont pas jugées sur leur origine ou leurs actions, mais lors d’une sorte de concours impitoyable. Qui plus est, être la servante d’un homme ne changerait rien car le pouvoir est donnée à une femme et non à un homme.

Je pouvais sentir sa chaleur, sa sensualité au travers des quelques mots qu'elle glissait à mes oreilles. D'un sourire je laissais ma tête retomber légèrement en arrière sentant une nouvelle fois le souffle de ses paroles balayer mon âme.

" Je n’ai et ne serais jamais la servante de qui que ce soit "
J'eus un large sourire à l'entente de sa réponse, je ne la sentais pas vexée mais sa réponse me fit grandement rire. Puis elle se retira, éloignant son visage du mien, reprenant le cours de sa phrase de son agréable voix..

" Les prétendantes au trône ne sont pas jugées sur leur origine ou leurs actions, mais lors d’une sorte de concours impitoyable. Qui plus est, être la servante d’un homme ne changerait rien car le pouvoir est donnée à une femme et non à un homme. "

Je l'écoutais sans trop faire attention à ce qu'elle disait, mon regard s'étant perdue à un jeu puéril et sans intérêt.. il se trouvait là un petit mulot tout près de mon index qui s'amusait à me chatouiller de ses fines moustaches, je le repoussai sagement puis s'obstinant à m'embêter je le pris au creux de ma main, commençant alors de douces caresses partant de son dos puis rejoignant son museau. C'est vrai, j'étais en communion avec la nature, j'affichais un profond respect envers les animaux et la flore qui pullulaient en ces terres. Un léger vent frais vint déranger le rongeur qui d'un petit saut se retira de ma main et s'enfonça dans la noirceur des hautes herbes se dessinant un peu plus loin dans le paysage...

Je poussais discrètement un petit soupire de fatigue, j'avais beau être en très bonne compagnie une soudaine douleur dans le dos me fis râler, c'est vrai, je venais de sortir d'un combat plutôt éreintant après tout. Mais je ne prêtais aucun attention à cette douleur reprenant d'une voix calme le cour de la discutions.

" Ainsi donc vous êtes belle et bien la reine des démons.. De combien d'histoires m'a t-on gavé à votre sujet quand je n'étais qu'un jeune bambin.. ? Les barbes chantaient votre laideur et votre méchanceté à cette époque, quand à ma mère elle vantait vos aventures érotiques et me décrivait votre beauté au travers de douces berceuses enivrantes qui éveillaient en moi le désir de vous apercevoir.. C'est frustrant je dois dire, de nature je n'aime pas tellement les démons et pourtant je vous apprécie. Vous n'êtes pas ceux que nous décrivent les autres, du moins vous, Ivy, vous n'êtes pas laide comme nous racontaient les barbes, pas si méchante que ça en fin de compte... Mais une dernière chose me turlupine, ne devriez-vous pas rester dans votre forteresse puissamment gardée par de gigantesques gardiens de pierres ? Vous venez prendre l'air c'est ça? N'avez donc pas des tâches militaires ou autres chose de plus important que de perdre votre temps à parler avec un malheureux déchu qui depuis tout petit espère vous rencontrer ? "

Je rigolais, laissant une nouvelle fois mon regard se perdre dans l'horizon noirâtre et nuageux...

Les doigts entremêlés dans des brins d’herbes, la reine écoutait attentivement ce que le déchu était en train de lui raconter. Elle avait changé de position, étant maintenant à plat ventre, son sabre toujours à ses côtés, ses genoux pliés, relevant ses pieds qui se balançaient dans la petite brise rafraichissante qui était levée. Et tandis qu’il parlait, son esprit ne pouvait s’empêcher de commenter toutes ses paroles, la faisant se concentrer encore plus pour ne pas être distraite par ses propres songes. D’ordinaire, les monologues de la taille de celui d’Edrik ne l’intéressaient pas, elle perdait le cours de la discussion après quelques secondes. Mais la, c’était intéressant et cela lui apprenait beaucoup.

À commencer par l’âge du déchu. Si son enfance avait été bercée par des histoires la concernant, il ne devait pas être très vieux. Mais comme toujours, si elle était dans la capacité de dire qu’il n’avait en tout cas pas plus de 100 ans, elle était incapable de deviner son âge exact. Mais de toute façon, qu’elle importance cela avait ? Pas la moindre. Absolument aucune. Le décompte des années n’était absolument pas nécessaire ni important lorsque, comme son peuple ainsi que le sien, ils avaient le loisir de vivre des siècles et des siècles. Donc, la reine chassa cette réflexion de son esprit, se forçant à se concentrer sur la suite des paroles du déchu.

Sa laideur ? C’était moyennement gentil, ça. Et complètement infondé. La reine avait bien conscience de ne pas être laide du tout. Mais bon, les portraits des ennemis n’étaient bien souvent pas représentatifs de la vérité sur une personne. Par contre, sa méchanceté, c’était mieux. La démone n’était pas laide, mais elle n’était pas gentille non plus. Quoique, elle avait ses bons jours. Comme celui-ci d’ailleurs. Et, suite au discours d’Edrik qu’elle suivait toujours, elle eut un soudain élan de gratitude pour la mère de ce dernier. Voilà quelqu’un de bien. Enfin, pour un déchu bien sur.

Son explication se finit par des questions. Trois questions pour dire à peu près la même chose. Un sourire aux lèvres, elle prit entre ses doigts un brin vert, aussi long que la paume de sa main, fixant son regard dessus, le faisant glisser contre sa peau.

-Je prends l’air, c’est exact. Quant à avoir des tâches plus importantes à accomplir… oui, j’en aurais, effectivement, mais j’ai des subalternes qui se font une réelle joie de s’en occuper à ma place.

Ivy parlait évidemment de ses ministres, qui tiraient en quelque sorte les ficelles dans l’ombre. Et qui étaient effectivement ravis de pouvoir s’occuper à leur guise des décisions militaires ou autres à prendre.

La partie sur sa forteresse gardée par d’immenses gardiens de pierre la fit rire. Il ne connaissait pas l’endroit où elle avait ses quartiers, c’était une évidence. Mais cela, elle ne comptait pas lui dire, gardant les détails de leur endroit d’habitation actuel secret, pour le plus de monde possible. Néanmoins, elle parla à nouveau.

-Vous n’êtes pas de mauvaise compagnie, loin de la. Qui plus est, je vous trouve plutôt amusant.

Elle avait dit cela dans un sourire, relâchant le brin d’herbe, le laissant se faire emporter par les vagues d’air quelque peu turbulent qui sillonnaient le ciel.

-Auriez-vous une activité, un jeu quelconque à me proposer ? Je ne m’ennuie pas, non, mais j’ai tendance à préférer un minimum d’action.

J'eus une rire amusé quand elle me dit que je n'étais pas une mauvaise compagnie, amusant je dois dire c'était bien la première fois qu'une femme trouvait la compagnie d'un déchu agréable. Mais je dois avouer que moi aussi j'étais sous une forme de charme, elle était là, allongée dans les hautes herbes, jouant parfois avec, ses yeux verts me rappelant avec amusement l'éclatant des pommes vertes que je dégustais. Mais je ne pensais plus, j'avais froid, et ce froid m'empêcher de rêvasser à ma guise je dus alors me résigner à sortir de l'eau... j'avais encore plus froid mais je me dirigeais vers mon manteau, cherchant un instant dans mes poches... quand enfin je sortis une petite boîte rectangulaire de ma cape je vins me placer aux côtés d'Ivy trainant avec flegme mon manteau..

Après tout je n'étais vêtu que d'un boxer... Quelle drôle d'idée avais-je eus là de me déshabillé un soir si froid. J’installai de façon circulaire huit pierres sur une partie désherbée non loin d’Ivy et vins garnir le centre d'une couverture épaisse de bois sec et de brindilles, puis je sortis de la petite boîte un bâtonnet beigeâtre recouvert d’une poudre bleu sur l’embout, alors je déposai le bâtonnet contre une pierre et effectua un rapide geste sur le côté.. Ne se passant rien je continuai de frotter le bâtonnet contre la pierre quand enfin une petite explosion se produisit, illuminant un peu mon visage… le bois et les brindilles prirent feu dans un joyeux brasier. Puis je recouvris mon corps de mon manteau histoire de me tenir plus au chaud.

-Auriez-vous une activité, un jeu quelconque à me proposer ? Je ne m’ennuie pas, non, mais j’ai tendance à préférer un minimum d’action.
- Je ne m’ennui jamais, je n’ai pourtant pas besoin de grand-chose pour m’amuser vous savez. Vous voudriez un jeu ? Quel genre… de jeu ? » Demandais-je un sourire aux lèvres, Ivy étant installée à mes cotés je pouvais une fois encore ressentir la chaleur et la douceur de son corps… je vous avouerez qu’en ce moment même des milliers de pensées érotiques traversaient mon esprit, mais je gardais ça pour moi bien enfoui au fond de mon esprit… remarquant que mon arme se trouvait au bord de la berge j’allai la récupérer, elle n’était pas loin mais Ivy était assise juste à côté... Je me penchai au dessus de son corps, admirant la beauté de son visage, saisis le manche de mon arme et revins à ma position initiale...

« Simple précaution… » Murmurais-je devant ses lèvres tout en effleurant sa cuisses droite de ma main suivit de ma lame qui s’enfonça dans sa peau sans pour autant la percer... puis je m’adossa contre l’arbre situé à quelques centimètres derrières moi glissant à mes lèvres une pomme verte que j’avais sortis de mon manteau..

Ivy ne trouvait pas la température extérieure si fraiche. Toutefois, elle devait admettre qu’il ne faisait pas chaud et qu’à la sortie de l’eau, Edrik pouvait avoir quelque peu froid. Elle le regarda faire d’un œil attentif, son regard vert fixant le processus que le déchu était en train d’employer. Après quelques efforts, il parvint à atteindre son but, allumer un feu. Ivy ne put retenir un petit sourire amusé. Elle n’avait pas ce problème. Pour allumer un quelconque feu, ses paumes lui suffisaient amplement. Mais cette chance n’était pas donnée à tout le monde, elle devait en convenir. Maintenant que les flammes rougeoyantes léchaient les morceaux de bois, Ivy apprécia tout de même cette chaleur, même si elle n’avait guère froid.

- Je ne m’ennui jamais, je n’ai pourtant pas besoin de grand-chose pour m’amuser vous savez. Vous voudriez un jeu ? Quel genre… de jeu ?

Moui… C’était très intéressant comme phrase, mais cela ne répondait absolument pas à sa question. Il en posait même une nouvelle. Quel genre de jeu ? Bonne question. C’était effectivement une interrogation que la démone devait se poser. Elle voulait un jeu ? Eventuellement. De quelle sorte ? Pas la moindre idée. Rien de précis. De plus, la reine doutait que le déchu apprécie le genre de jeu auquel elle jouait habituellement. Mais bon, elle s’adapterait. Parce que maintenant, elle avait bien envie de s’amuser un peu, avec lui. Peu importait la manière. Alors qu’elle s’apprêtait à répondre à Edrik, celui-ci bougea encore, passant au dessus d’elle pour attraper son arme. La démone le regarda faire, un sourire amusé apparaissant sur ses lèvres lorsqu’il murmura que c’était une simple précaution. C’était une précaution tout à fait compréhensible, d’ailleurs, son sabre à elle n’était pas très loin, parfaitement à portée de ses doigts experts. Mais ce qui l’amusa encore plus, c’était le moment ou elle sentit la lame glisser sur son épiderme.

Hmm…le déchu devait faire attention à ses actes. Il n’avait pas idée de ce que la reine était prête à faire et se laisser faire en ce qui concernait les tranchants. Et il semblait trop… doux, pour y être initié. Son éternel sourire accroché à ses lèvres, la démone se redressa légèrement à son tour, prenant appuis sur ses coudes, son regard fixés sur Edrik.

-Quel genre de jeu ? Je ne sais pas, je vous laisse le loisir de choisir… et de me surprendre.

Un petit rire avait ponctué sa phrase. Puis, faisant glisser son katana jusqu’à elle, elle prit la lame entre les doigts. Une fois le sabre dans sa main, Ivy regarda Edrik un grand sourire aux lèvres. Elle changea encore de position, se rapprochant du déchu, étant maintenant sur les genoux, juste devant l’homme.

-Tu es bien mignon, mais…

Penchant sa tête sur la droite, elle appuya son sabre contre sa propre peau nue, au niveau de sa cuisse, entaillant légèrement. Un mince filet de sang coula le long de sa jambe.

-Il faut appuyer un minimum, si tu veux que cela serve à quelque chose…

La reine était passée au tutoiement, c’était souvent le cas lorsqu’elle entrait dans un jeu de provocation.

Tandis que la nuit battait son plein et que le vent bruissait dans le feuillage épais de la forêt Ivy se rapprocha un peu plus de moi, collant presque ses genoux aux miens et saisissant son sabre avec aise. Je fronçais les sourcils et empoignais avec vigueur ma double lame.

-Tu es bien mignon, mais…
Suite à ça elle appliqua son sabre contre sa cuisse et s'entailla légèrement laissant couler une petite trainée de sang. Sans quitter son regard je glissais ma lame jusque sur mes genoux laissant un fin sourire se dessiner sur mes lèvres.
-Il faut appuyer un minimum, si tu veux que cela serve à quelque chose…
- Qui a dis que je voulais te faire saigner dès maintenant...? On peut bien attendre un peu, non ?" Je me penchais en avant pour mieux observer les yeux de la reine, ses yeux m'intriguaient plus que tout, cette couleur et ses reflets m'enchantaient...

Il était clair que le jeu commençait et je lui laisserais le loisir de deviner de quel genre de jeu il s'agissait. Je me pencha vers elle jusqu'à coller mon front contre le sien laissant un maigre espace entre ses lèvres et les miennes. Tout en plongeant mon regard dans le sien je fis discrètement glisser mon arme dans son dos et colla le côté tranchant de ma lame contre son épaule gauche quand à mon autre main elle vint se déposer sur la cuisse d'Ivy, passant mon pouce sur sa blessure, récoltant un peu de son sang et venant porter celui-ci à mes lèvres...
- Ton sang est tellement plus chaud que le miens.. " lui murmurais-je à ses lèvres..

J'exerçais une légère pression de ma lame sur son épaule et observais avec attention les traits de son visage pour en tirer la moindre réaction commençant alors à faire glisser lentement le tranchant de ma lame sur sa fine peau. Malgré que sa petite entaille ne saignait plus je laissais ma main gauche déposée sur sa cuisse la laissant caresser Ivy du bout des doigts...

Je sentais une nouvelle fois le souffle chaud de son haleine qui balayait avec sensualité les quelques mèches de cheveux qui trainaient sur mon front.

- Qui a dis que je voulais te faire saigner dès maintenant...? On peut bien attendre un peu, non ?

Ah ? Alors comme ça, c’était dans ses plans, de faire s’écouler son sang ? Hmm. Soit. Elle attendrait donc la suite avec plaisir.

Son visage déjà passablement proche se rapprocha encore plus, un petit sourire traversant le visage de la reine. Tiens donc, il pouvait être un minimum entreprenant, quand il le voulait. C’était plutôt agréable. Suite à cela, la démone sentit sur la peau nue appartenant à son épaule le tranchant d’une lame. Celle d’Edrik. Déduction passablement aisée à faire, sa propre arme étant encore entre ses doigts. Rien que le simple contact du métal produisait un léger courant électrique dans le corps de la reine. Il fallait bien avouer qu’elle avait toujours eut un certain faible pour ce qui était argenté et surtout tranchant. Ce n’était pas pour rien qu’elle utilisait un sabre. Certes, elle savait manier une certaine quantité d’autre chose, mais les lames, c’était de loin ce qu’elle maniait avec le plus d’aisance et, surtout, avec le plus de plaisir.

-Ton sang est tellement plus chaud que le miens..

Edrik avait dit cela juste après avoir passé un doigt sur la blessure qu’elle-même s’était infligée et avoir porté le liquide ainsi récolté à ses lèvres. Oh. Il était presque surprenant ce jeune déchu. Qui plus est, il semblait avoir surmonté la sorte d’admiration qu’il avait eut à son égard durant les premiers instants. Ce qui, en soit, n’était absolument pas un mal, c’était même et plutôt quelque chose de positif.

Mais la reine n’eut pas le loisir de se complaire dans ses pensées, elle sentit rapidement la pression qu’il infligeait à son corps par l’intermédiaire du métal froid contre sa peau nue. Un sourire amusé, mêlé à une certaine forme de contentement, fit son apparition sur le visage de la démone. Une légère douleur lui traversa l’épaule, tandis que le tranchant passait à travers son épiderme. C’était plutôt excitant. Les yeux d’Ivy s’était légèrement baissé lorsqu’elle avait commencé à sentir une petite douleur, maintenant ils se relevaient, trouvant avec délice ceux d’Edrik juste en face d’eux. À nouveau, son visage se pencha légèrement sur le côté. Elle semblait en pleine réflexion.

-Tu sais… si avoir mal ne me déplait pas le moins du monde…

Son sabre se déplaça jusqu’au corps du déchu, s’apposant contre la joue de celui-ci. D’un geste très vif, la reine entailla la peau d’Edrik. Suffisamment pour qu’un mince filet de sang coule, mais pas assez pour que la blessure ne laisse une cicatrice en se refermant. Un sourire particulièrement satisfait fit son apparition sur les lèvres de la reine.

-Je préfère de loin ce genre de jeu…Tu es sur de vouloir te lancer la dedans avec moi ?

Ses lèvres s’approchèrent de celles du déchu, son sabre reprenant sa place initiale à ses côtés.

-Parce que… je ne garantis pas de te laisser intact par la suite…

La démone avait un grand sourire sur ses lèvres. Elle-même était au courant de ses capacités, au courant qu’elle n’avait à peu près aucune limite lorsqu’il s’agissait de son propre amusement, au courant qu’il était fort probable qu’elle le blesse très sérieusement s’il voulait jouer à ce jeu la. Parce qu’il ne la battrait pas, il n’y avait aucun doute la dessus. La démone était passée maître dans cet art depuis bien longtemps maintenant. Et elle avait abandonné toute forme de douceur qu’il soit derrière elle depuis de longues années également. Et elle n’était pas sure que ce soit le genre de jeu qui convienne le mieux au déchu qu’elle avait en face d’elle.

-Tu sais... avoir mal ne me déplait pas le moins du monde... A peine finit-elle de me répondre qu'elle glissa son sabre jusque sur ma joue m'entaillant peu profondément la peau. Je ne grimaçais pas, au contraire je laissais un sourire apparaitre au coin de mes lèvres. Puis le sang s'écoula de l'entaille, perlant avec grâce le long de ma joue, venant gouter jusque sur mon menton.
-Je préfère de loin ce genre de jeu... Tu es sur de vouloir te lancer là dedans? Parce que... je ne garantis pas de te laisser intact par la suite... avec moi " finit-elle par me lancer. Je rigolais, ainsi donc Ivy pensait que je n'étais pas adepte de ce genre de jeux ...?
- A vraie dire je n'ai que très peu pratiqué ce genre de jeux, deux trois fois peut être dans ma vie de jeune homme, mais ça ne me déplait pas, loin de là. L'odeur et la chaleur du sang, son gout et sa façon de s'écouler... toutes ces choses me sont excitantes... "

Je souriais, il était vrai que je n'étais pas réellement pratiquant de cette chose, mais je dois avouer que cette minime douleur dans la joue éveillait en moi un brin d'excitation. Je l'observais, à présent ses lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres des miennes c'était à peine si je sentais l'air chaud et humide de son souffle s'engouffrer dans ma gorge. Mais je ne l'embrassai pas, pas encore et pourtant ce n'était pas la tentation qui manquait.

Je fis glisser une nouvelle fois ma lame, mais cette fois-ci ce fut le long de son ventre, partant de sa gorge et descendant jusque son nombril. Je n'appuyais pas, je ne voulais pas déchirer ses vêtements, je voulais simplement qu'elle ressente le contact pointue de mon arme contre sa peau. Puis je laissais la pointe de ma lame au creux de son nombril plongeant une nouvelle fois mes yeux dorés dans ses yeux verts scintillants. Puis d'un léger geste de mon poignet je fis tournoyer ma double lame verticalement, la pointe quittant son nombril et laissant l'autre pointe effleurer la joue d'Ivy, mais suffisamment près pour qu'une petite trainée de sang s'écoule le long de son épiderme. Je souriais, passant une dernière fois mon pouce sur son entaille pour y récolter le sang que je m'empressais de suçoter.

- Chacun son tour... lui murmurais-je à voix basse en rapprochant mes lèvres des siennes, mais sans pour autant les toucher, mais je vous en prie ma reine, retirer donc votre robe pour que je puisse pleinement profiter de votre corps. "

- A vraie dire je n'ai que très peu pratiqué ce genre de jeux, deux trois fois peut être dans ma vie de jeune homme, mais ça ne me déplait pas, loin de là. L'odeur et la chaleur du sang, son gout et sa façon de s'écouler... toutes ces choses me sont excitantes... "

Voilà qui étaient bien intéressantes, comme paroles. Ivy lui sourit grandement, hochant légèrement la tête de bas en haut, dans une sorte d’entendement. Alors comme ça, ce genre de jeux étaient loin de lui déplaire ? Parfait, c’était sa décision. S’il voulait s’aventurer dans les plaines brûlantes mais délicieuses de la douleur, c’était son choix. En ce qui la concernait, la question ne se posait même pas. Avoir mal, mais surtout faire mal, diable qu’elle en raffolait, diable qu’elle adorait.

Elle était plutôt satisfaite de la réponse d’Edrik. Il n’avait pratiqué ce genre de jeu qu’un minimum de fois, et néanmoins, il désirait s’y lancer avec elle. Courageux, le petit. Il n’avait apparemment pas froid aux yeux et elle trouvait cela particulièrement plaisant.

Après qu’il ait répondu, le déchu usa de sa lame sur le corps de la démone. La sensation était agréable, très agréable, même. Un mince filet de sang apparut sur sa peau blanche. Ce n’était pas douloureux, pas vraiment, c’était beaucoup trop superficiel pour qu’elle ressente une réelle douleur, mais c’était tout de même plaisant. Et plus que la sensation procurée par la blessure elle-même, le léger écoulement de son sang lui plaisait par-dessus tout. Une odeur légèrement métallisée commença à se faire sentir, ses pupilles s’ouvrant délicatement un peu plus, en retour à cette nouvelle sensation.

Il souhaitait qu’elle ôte sa robe. À cette demande, Ivy écarta légèrement son visage, affichant une moue amusée. Son regard était toujours attaché aux yeux du déchu, lorsque ses lèvres s’ouvrirent légèrement.

-Et s tu t’en occupais personnellement ?

D’un sourire, elle attrapa un bout de la lame d’Edrik entre ses doigts fins, les deux étant toujours assis à même le sol. Appuyant doucement, elle fit entrer la lame dans sa peau, mordant légèrement sa lèvre en même temps, du sang commençant à dégouliner de ses doigts. Quelques secondes plus tard, la démone reprit ses doigts vers elle, puis se leva. Une expression de fausse impatience apparaissant sur son visage.

La nuit battait son plein, pas un bruit ne venait perturber le petit jeux des deux êtres. Qu'il s'en occupe personnellement ? Il trouvait cela amusement et se prenait avec plaisir au jeux. Quand Ivy se releva il en fit de même et en profita pour se glisser derrière elle, il détacha d'abord la fermeture qui se trouvait dans son dos puis fit ensuite glisser ses mains jusque sa taille.

"Dans ce cas, je prendrais mon temps pour dévoiler ce si joli corps.." murmura t-il à l'oreille de la reine. Suite à ça il glissa ses lèvres jusqu'à son cou, il ne l'embrassa pas mais laissa son souffle chaud se répandre sur sa peau, puis il remonta ses mains vers ses épaules effleurant avec sensualité la poitrine de la jeune reine. Il dévoila d'abord ses épaules, n'allant pas plus loin.

Seul le bruit de la cascade venait rythmer cette agréable nuit, pas un mot ne sortait de leurs bouches seul les mouvements d'Edrik venait briser l'inactivité du paysage.. sa main droite descendant lentement vers ses cuisses relevant légèrement sa robe. Quand à son autre main elle était 'armée' d'une petite dague, qu'il fit parcourir de sa pointe sur les épaules de la reine..
Commença alors un étrange massage, au niveau de sa cuisse de douces caresses venait réchauffer les jambes d'Ivy alors qu'au niveau de ses épaules une fine dague venait effleurer sa peau..

Comment allait-elle trouver le jeu ?

La démone s’était levée, proposant au déchu de mettre lui-même en pratique sa proposition. S’il voulait la voir sans vêtements, il fallait qu’il s’en occupe lui-même. De plus, elle ne doutait pas une seule seconde du fait que cela soit bien plus plaisant et amusant, autant pour elle que pour lui. Ses yeux étaient ouverts, ils regardaient devant elle, observant le paysage.

L’endroit était si calme qu’il paraissait presque irréel. Sur toute la surface habitée par les diverses peuplades en éternel conflit, peu d’endroits pouvaient prétendre offrir une sérénité si absolue. Et pourtant, c’était bien le cas de celui-ci. Le souffle de la légère brise qui s’était levée il y avait de cela quelques minutes ne faisait aucun bruit, elle passait et repassait au travers des minces feuillages aux alentours, mais pas suffisamment fort pour que même un léger bruissement soit perceptible. Même l’eau de la cascade heurtait avec une douceur inouïe l’espace plane et cristallin juste en dessous, créant un son extrêmement doux, également à la limite du réel. Tous les sons, excepté ce dernier, semblaient s’être arrêtés. Ou peut-être n’avaient-ils jamais existés, à cet endroit ? Ivy n’aurait su le dire. Son attention ne s’était jamais autant arrêtée sur les alentours qu’en cet instant, maintenant qu’elle laissait ses sens s’ouvrir lentement.

Puis ses yeux cessèrent leur admiration, venant se replacer sur Edrik, l’individu qu’elle avait pour compagnie en cette splendide nuit, lui adressant un sourire franc et de toute beauté, avant qu’il ne se déplace, venant se placer juste derrière elle. Pour une fois, le calme ne la gênait pas. D’ordinaire, lorsqu’elle s’amusait, lorsqu’elle avait de la compagnie et que d’un commun accord ils avaient décidés de ne pas simplement regarder les feuilles des arbres changer de couleur, elle préférait qu’il y ait un minimum d’action. Mais la, aujourd’hui, c’était différent. Et elle-même ne comprenait pas pourquoi. C’était différent, point.

Chaque fois que le corps de l’ange entrait en contact avec le sien, que se soit ses mains, l’air expiré de ses lèvres, un léger mais présent frisson la parcourait, électrisant son corps, faisant frémir sa peau. C’était plutôt plaisant, il fallait le reconnaître. Puis, peu après, quelque chose de pointu vint se poser lentement sur ses épaules nues. Les griffures que cela procurait à l’épiderme d’Ivy n’étaient pas profondes du tout, mais elles contrastaient bien avec la douceur de la main d’Edrik qui parcourait lentement sa cuisse fine et blanche.

Tout son corps semblait maintenant entrer dans un étrange état, presque second, l’atmosphère magnifiquement mystifié et sublimé par une multitude de petits détails insignifiants mais notables y contribuant sans doute. Le petit déchu se montrait à la hauteur de ses attentes. Ses yeux, comme toujours, étaient ouverts, mais leur attention n’était qu’à leur point le plus minimum.

-Surprend-moi, encore.

Ses paroles étaient à mi-chemin entre l'ordre et la demande, les mots sortant avec délice d'entre ses lèvres roses légèrement entrouvertes. Ce n'était presque qu'un murmure, mais un murmure audible pour le concerné. Il l'avait surprise en bien, et elle lui proposait de continuer. La reine voulait qu'encore une fois, mais différemment, il la surprenne. Comment? C'était à lui de décider, à lui de trouver.

Qu'il la surprenne encore une fois, une tâche ô combien gratifiante mais qui lui demanda quelques secondes de réflexions... trouver quelque chose qui la surprenne, il avait là bien des idées, seul la façon de les interpréter lui manquait, alors il continuait comme il avait commencé, cherchant en toute discrétion l'idée la plus adaptée et la plus enrichissante...

Il est vrai que le calme régnait en ces lieux, seul le fracas de la cascade accompagnait la folle soirée des deux êtres, on distinguait parfois le bruissement des arbres qui accompagnait discrètement la chute d'eau. Il ne faisait pas froid, mais peut-être était-ce la chaleur d'Ivy qui dégageait ainsi autant de réconfort ? Qui sait.. ceci dit le jeune déchu était parfois saisit d'un léger frisson, sans doute était-ce l'excitation.

Sa lame, aussi froide qu'un glaçon, venait caresser de sa pointe la peau blanche de la reine, enfonçant très légèrement l'épiderme d'Ivy dans la chair de son épaule mais ne la faisant pas saigner.. Puis, d'un simple geste de sa dague il découvrit totalement les épaules d'Ivy laissant retomber sa robe noir à ses pieds. Puis il fit descendre sa dague lentement.. se dirigeant avec assurance vers son bassin tandis que son autre main continuait ses perpétuelles caresses sur la cuisse de la reine, remontant lentement vers son fessier. Enfin il finit par glisser ses lèvres sur la nuque de la démone, ne l'embrassant pas, ne faisant que répandre son souffle chaud sur la peau de la reine.

" Est-ce à votre gout..? " finit-il par demander d'une voix calme et sensuelle.

La démone se surprit à se demander qu’elle heure il pouvait bien être. Elle n’en avait pas la moindre idée. Le temps semblait se dérouler d’une manière tout autant irréelle que les événements, ou encore que les alentours. Elle n’avait pas la moindre idée du temps qui s’était passé depuis qu’elle avait posé son pied sur l’herbe délicieuse près de cette cascade. Et dans le fond, elle n’en avait pas grand-chose à faire. En cet instant, le temps n’avait pas grande importance. Que les secondes s’écoulent lentement ou rapidement, ça ne comptait en rien, maintenant. Peut-être qu’il faudrait s’en soucier. Oui. Peut-être. Mais pas maintenant. Pas la. Plus tard. Encore plus tard.

Les événements en train de se dérouler lui plaisaient bien. Un petit sourire s’étirait sur ses lèvres. Le fait qu’elle sourie n’était pas exceptionnel, ni même rare. Non, elle souriait bien souvent. Provocateur, pervers, sadique, elle était capable d’en faire une ribambelle. Mais celui affiché sur son visage en cet instant était un simple petit sourire de contentement. Elle se plaisait parfaitement ou elle était, avec le déchu.

Soudainement, la robe sombre de la démone glissa jusqu’à terre. Le tissu doux et soyeux descendit le long des jambes d’Ivy, pour venir finalement se poser sur le sol vert, sans un bruit. Pas même un léger froissement ne fut audible. Définitivement, cette nuit était placée sous le symbole du silence. Les caresses du charmant déchu n’étaient pas déplaisantes du tout. Sa peau s’électrisait de plus en plus. Le contact glacé de la lame sur sa peau était délicieux, même si, au fil du temps, le métal se réchauffait. Chose tout à fait normale, au vue du fait que la dague était en contact direct avec sa peau, qui n’était pas vraiment froide. Et tandis que le souffle d’Edrik venait chatouiller sa nuque, celui-ci rompit le silence en lui demandant si la situation actuelle était à son goût. Pour une fois, elle se laissait complètement faire, ne prenant aucune décision, ne suivant aucune directive, simplement en se laissant faire. Et c’était plutôt agréable. Bon, elle devait l’avouer, ce n’était pas quelque chose qu’elle ferait tout les jours. Non. Mais de temps en temps, c’était bien loin de lui déplaire. À nouveau, dans un murmure, elle lui répondit.

-C’est parfait.

L’une de ses mains se déplaça, abandonnant sa position initiale et vint délicatement effleurer celle du déchu qui se trouvait quelques parts entre le bas de son dos et le haut de ses cuisses. Un simple contact, rapide, furtif. Ses doigts glissèrent le long de cette main.