Une nuit parmis tant d'autre?[PV Edrik]

Ma pauvre pomme verte.. je l'avais tant astiqué pour que ces rondeurs reluisent de mille reflets à la lueur de la lune, je l'avais précieusement gardé au fond de ma besace pour pouvoir la déguster ce soir même auprès d'un bon feu de bois et voilà que je la laisse rouler le long de cette sombre ruelle s'égarant à tout va dans les recoins sombres de ces lieux ! Je finis par la retrouver, écrasée sous les grosses bottes d'un gros gaillard aux larges épaules qui bavait et pouffer de rire pour je ne savais quelle raison.. je m'en approcha et le plaqua violemment contre un mur, levant aussitôt le poing dans sa direction mais mon action fut soudainement interrompu par un spectacle qui me fit pâlir d'étonnement..

Au loin.. un homme et une femme me regardaient de leurs yeux débordants de larmes, ils étaient attachés et complètement dénudés présentés sur un promontoire en bois. Abandonnant ma cible, je m'approchais de ce promontoire abaissant ma capuche jusque sous mon nez et glissant ma double lame au creux de ma main.. cependant encore invisible aux yeux de tous, puis je me fondis dans la masse m'approchant à grand pas de cette scène.. suffisamment pour déposer mon bras gauche sur l'estrade en bois..

" Allons Allons, cette merveilleuse déchu exaucera tout vos désirs pour pas grand chose, soyez raisonnable et offrez vous là !! " s'écria le vendeur en malaxant violemment la poitrine de la femme qui ne pus s'empêcher de crier... C'était un homme grassouillet et repoussant.. rien que le fait de le voir toucher une de mes sœur me fis pâlir de colère. Mon bras droit se raidit.. ma lame glissa peu à peu au creux de ma main.. je fronçais les sourcils, serrais les dents, respirais fortement puis je glissais un dernier regard méfiant aux alentours.

Le vendeur déposa son regard pervers et cupide sur moi laissant couler un petit filet de bave au coin de sa bouche...
" Allons, un homme mystérieux et voyageur comme toi doit bien avoir quelques pièces d'or en trop sur lui ? Profite donc de cette malheureuse déchu !
- enfoiré de merde..
- Combien avez vous dis mon bon monsieur ?
- FERME LA GROS TAS ! "

Un silence pesant s'installa dans le marché.. tous me regardaient avec de gros yeux, le marchand s'était figé devant ma colère.. puis à peine le temps de me retourner pour faire machine arrière que l'autre bonhomme qui avait auparavant écrasé ma pomme vint écraser mon nez de son poing refermé.. je titubais puis me rua littéralement sur lui avant de frapper à tout va.. autour de moi je sentais l'agitation, la violence, l'odeur du sang, une bagarre général venait d'éclater. Puis d'un air déterminé à libérer mes deux compatriotes je dégainais ma double lame, m'apprêtant à m'en servir.

Mais elle cria.. m'implorant de m'arrêter. Cette voix intérieur qui résonnait dans mon crâne. J'abaissai mon arme et frappais une dernière fois mon agresseur qui tomba dans les vaps'.. déboussolé je m'étala sur le sol déposant une dernière fois mon regard sur les deux esclaves qui subissaient tout deux les malheurs de cette foule en furie.. bientôt ils disparurent happés dans l'obscurité d'un bâtiment.. la porte se refermant...

Je me redressais, assis en tailleur le regard perdu dans la mélancolie .. la place avait était désertée et quelques hommes gisaient encore au sol.. inconscients. Puis je frappais le sol m'énervant contre moi même.. j'avais échoué, ma rage avait prit le dessus et j'avais laissé mes amis se faire emporter. Soudain un vent frais balaya les lieux... je devinais une présence.. quelques parts dans les environs mais je n'y prêtais aucun attention.. le sang dégoulinant de mon nez et de mes mains..

La souffrance s'emparait de moi, après un discret coup à la tempe ma vue se troubla, mon regard se perdit dans l'obscurité d'un malaise, mais les sons parvinrent encore à mon égard. Les cris de la foule, le martellement du fer et de l'acier contre le pavé des ruelles tourmentaient mon âme. Je prenais peur, je me sentais traîné par je ne sais quoi et je ne sais où, entouré de ce vacarme mon esprit se perdit et s'endormit définitivement.

Je me réveillais adossé contre une cheminée sur le côté penchant d'un toit, mal positionné je ne bougeais pourtant pas de peur que la personne m'ayant amené jusque ici ne surgisse sur moi. De mon bras droit j'épongeais le sang qui coulait abondamment de mon nez, je reprenais peu à peu mes esprits et je rabaissais en suivant ma capuche sur mon nez bien que je me doutais que 'l'autre' avait sans doute déjà vu mon visage.

Je ne voyais rien, ma capuche masquant entièrement la partie haute de mon visage, seul la pointe de mon nez et mes lèvres étaient apparentes. Je penchais la tête en avant, je ne savais pas à quoi ressembler la personne qui m'avait sortit de la bagarre ni même où elle était, mais je pris le risque quand même. " Qui êtes vous...? Vous êtes un garde, un ange, un dieu ? Un de mes ennemis peut être... qui sait. Je ne sais pas pourquoi vous m'avez sortis de cette rixe, je ne sais pas non plus si je dois vous remercier. Ni voyez aucune ingratitude, mais je ne m'attarde pas sur les remerciements avec les personnes que je ne connais pas. " J'étais dur, sévère, agressif, encore sous le choc de la subite disparition de mes confrères. Mais ça je ne le lui dirais pas, il ou elle ne devait pas savoir qui j'étais ni ce que j'étais venu faire en ces lieux. Je penchai la tête en avant jusqu'à déposer mon menton contre mon torse, le sang ne s'arrêtait toujours pas de couler, mais je ne prenais plus la peine de l'essuyer, appréciant sa présence, jouissant de sa coulée.

J'étais allongé sur le toit, non loin de moi le toit du bâtiment s'arrêtait pour laisser place au gouffre d'une ruelle étroite et sombre où les cris et les bruits résonnaient puissamment. Je percevais de divers ordres gueulés par un homme, un chef, le chef de la garde. Ainsi donc la garde de la ville était à ma poursuite... peut être cette personne m'avait-elle sauvé d'une mort certaine. Mais quoi qu'il en soit elle passerait un mauvais moment avec moi, car je n'étais pas calmé, bien au contraire, l'envie de meurtre ne dégrossissait pas...