Perdue... [Datar K'Tarsis]

Eloïse s'était un peu perdue dans la grande ville. Elle arpentait les rues munie de sa petite épée, de son arc et de ses flèches, à la recherche d'une pitance à se mettre sous la dent.

Elle sortit alors sa petite bourse, pour constater qu'elle était désespérément vide. Eloïse eut une petite moue amer en voyant son pécule égal à zéro, et en entendant les forts gargouillis de son ventre réclamant son dû après une longue matinée de marche.

Elle poussa un long soupir de lassitude et continua d'errer au gré de ses pas, cherchant avidement quelque chose à manger. Les forêts étaient nettement plus pratiques que les villes pour cela...

C'est ainsi qu'au bout d'un moment, elle constata amèrement qu'elle était totalement perdue au milieu d'un quartier, qu'elle qualifierais d'assez hostile pour les yeux.

En effet, des filles dénudées étaient postées sur des trottoirs et haranguaient le client. Elle s'aperçut bien vite après avoir parlé à l'une d'entre elle, qu'elle n'offrait pas de nourriture malheureusement. En tout cas pas de nourriture qui calme le ventre.

La petite Eloïse se faisait aussi alpaguer par des individus peu recommandables qui voulaient lui offrir de l'argent. Oui, avec cet argent, elle pourrait manger mais l'angelote n'était pas prête à offrir ce qu'ils demandaient, ces goujats.

Finalement, elle se retrouva en plein cœur de ce quartier de débauche, l'estomac dans les talons, le cerveau embrumé par les images qu'ils s'en dégageaient et totalement égarée.

C'était très gênant et très embêtant...

Elle s'assit finalement sur un trottoir, l'air dépité...

Rien de mieux pour le Dieu de la Destruction que ce quartier de débauche ou l'être vivant se détruit lui même a petit feu, où tout n'est que chaos et instabilité constante. C'est ici que le sang coulait, dans les ruelles sombres, quand une lame furtive venait rencontrer une gorge palpitante avant de la trancher d'un coup sec. Ici que la vie avait le moins de valeur et où la destruction régnait en maitre. C'est un endroit parfait pour le Dieu qui se sentait tout a son aise ici. Evidement il évitait de clamer au premier venu sa véritable nature divine et préférait se fondre dans la masse, comme un mortel. D'ailleurs rien ne le distinguait d'un mortel si ce n'est son apparence, un peu plus charismatique que les autres.

Il faut dire que du haut de ses 1m90, le Dieu imposait le respect. Et il ne lui en fallait pas plus. D'ailleurs ici comme ailleurs il était bien obligé de constater qu'on l'évitait toujours très soigneusement. Ainsi, les prostituées restaient a bonne distance de lui et si l'une d'entre elle avait soudain la mauvaise idée de s'approcher de trop près il n'avait qu'a posé son regard gris métallique sur elle pour lui faire comprendre que ca ne l'intéressait pas. Il en va de même pour les revendeur de drogue qui se gardaient bien d'aller lui proposer quoi que se soit. Et pourtant Datar devait son existence a tout ceux là, ceux qui détruisait le monde en se détruisant eux même dans la luxure, la débauche et les drogues.

Mais il y avait une ombre au tableau. Une petite ange était là, assise sur le bord du trottoir... Que faisait-elle dans son joli royaume celle là? Les anges comme elle n'ont décidément pas leur place ici. Datar garda son air déterminé et son regard de métal resta figer sur elle. Il s'approcha et s'arrêta juste devant elle. Vêtu de sa longue tunique sombre qui était resserrée a la taille par une ceinture d'argent et ses longs cheveux d'ébène qui parcouraient son dos, il garda le regard fixe sur elle, en silence.

Éloïse était assise sur le trottoir, les coudes posés sur les genoux et la tête reposée sur ses mains. Elle poussa un long soupir en entendant son ventre gargouiller une fois de plus. Elle se dit alors qu'elle aurait du garder quelques fruits à manger, les forêts à contrario des villes donnant gratuitement de quoi se nourrir.

Soudain, le rayon de soleil qui éclairait le visage d'Éloïse disparut et la petite ange releva la tête, curieuse. Elle découvrit alors un immense homme planté face à elle, la fixant intensément. Elle baissa le regard, dans un réflexe.

L'homme en fait devait mesurer dans les deux mètres mais sa carrure était imposante, du moins en comparaison à la frêle stature de la petite Éloïse qui elle devait mesurer au moins trente centimètres de moins que lui.

Elle se demanda alors ce que cet homme lui voulait. Elle fut impressionnée par sa longue tenue noire ainsi que par son arme. Elle eut un petit frisson qui lui parcourut l'échine. Était-ce du au froid ? Pourtant il faisait chaud, très chaud dans ce quartier.

La petite ange n'était pas très au fait des Dieux, des démons, des anges et de toutes les complications qui s'en suivaient, ainsi, même si elle avait connu le Dieu de la guerre, elle ne l'aurait surement pas reconnu alors qu'il se tenait droit comme un I devant elle.

Elle hésita, se mordit la lèvre et tenta un:

Bonjour Monsieur, puis-je vous être utile ?

Là, c'était son côté ange qui s'exprimait...

Mais qu'est ce qu'elle pouvait bien faire là? Comme si une ange avait sa place ici! Non vraiment c'était le monde a l'envers là. Si maintenant les anges venaient se promener dans ce genre de quartiers ce n'était qu'une question de temps avant que les démons ne se retrouvent dans des églises! Franchement! Datar se retenu de soupirer, en présence des mortels il évitait se genre de choses et préférait rester calme et le plus silencieux possible. Pour le moment il fallait s'occuper de la petite égarée même si ce n'était pas son problème. Où était donc la Déesse Suprême quand ses sujets avaient besoin d'elle? Hum? Voila que Datar allait se retrouver a faire la nourrice... quelle horreur!

Le Dieu garda son regard d'acier sur la jeune fille comme s'il essayait de la sonder. Aucuns doutes qu'elle c'était perdue a voir sa tête et son air dépité, sans parler de sa mine déconfite. En plus de ca il semblait l'effrayer quelques peu... comme tout le monde de toute façon mais ca il n'y pouvait rien. Il aurait bien rit a sa réplique... si seulement il avait eu le sens de l'humour, une notion qui ne faisait pas partit de ses qualités. Tout en continuant de regarder la jeune fille il se décida enfin a parler a son tour, pas le choix de toutes façons.

"Ca serait plutôt a moi de te demander ca... Il n'y a rien pour toi ici, a part des ennuis."

Fit-il continuant de la regarder. Le son de sa voix était terriblement neutre, comme si aucun sentiments ne semblaient l'animer, comme si plus rien n'avait d'importance. Il avait pourtant un joli timbre de voix qui, sans être réellement rassurante, était forte et puissante, allant parfaitement avec sa carrure. Il n'avait pas l'habitude d'entendre le son de sa voix.. et pour être parfaitement honnête il lui arrive même parfois de l'oublier, tout simplement, tant il parle peu, voir pas du tout. Et maintenant il allait devoir guider la petite ange vers un lieu plus propice et convenable pour elle que dans ce quartier.

"Suis moi..."

Fit-il simplement en tournant les talons, attendant que la jeune fille ne se lève, gardant tout de même un oeil sur elle, on ne sait jamais si elle se fait encore attraper par une personne peu recommandable comme il y en avait tant.

Eloïse regarda le monsieur circonspecte. Elle ne savait pas trop sur quel pied danser. Surtout que le silence ajouté au regard inquisiteur de l'inconnu ne la rassurait guère. C'était comme si ce regard d'acier la pénétrait jusqu'au fond de ses entrailles.

Et puis, le miracle arriva, et l'inconnu brisa la lourde atmosphère silencieuse, en une parole sibylline. Oh, ça, Eloïse le savait qu'elle attirait toujours les ennuis, ce n'était pas nouveau. Et de plus, cela avait éternellement duré depuis sa naissance et le fait qu'elle était une bâtarde. Sa petite corne rouge qui dépassait de sa chevelure bleue en témoignait, du moins plus qu'elle n'en savait réellement sur sa véritable nature.

L'homme invita alors à le suivre. Elle se releva, brossa un peu sa jupe de ses deux mains, et le regarda, lui qui s'éloignait déjà. Ami ou ennemi ? L'éternel question qui torturait le cerveau de la petite ange à chaque rencontre. Elle avait pour habitude d'être extrêmement méfiante mais sa nature angélique lui amenait une certaine candeur, voire une naïveté assez accablante.

Elle n'eut pas le temps d'en demander plus que l'homme était déjà loin. Elle se décida alors et lui courut après pour le rattraper. Elle osa un petit:

Merci monsieur...

Sans trop savoir comment ce mystérieux homme le prendrait. Elle priait pour que ce ne soit pas un traquenard.

Elle se contenta alors de suivre l'homme en silence parmi le dédale que représentait ce quartier, tentant de ne pas observer les appels au plaisir charnel, ou autre tentation de ce lieu bizarre.

Et puis, au détour d'une rue, le leader de ce qui semblait être un petit groupe d'homme s'adressa à son mystérieux accompagnateur, d'un ton féroce et provocateur:

Eh, c'est qu'elle est mignonne ta pute ! On croise rarement des anges par ici ! C'est combien ? Pour nous tous, évidemment...

L'homme commença à approcher avec l'air menaçant et Eloïse se cacha immédiatement derrière son nouveau protecteur. Elle avait peur...

Et voila qu'il se retrouvait a faire le guide pour une ange égarée. Dire que cette journée devait être sans problèmes et reposante pour le Dieu. Avec un peu de chance il aurait même pu trouver un ou deux esclaves supplémentaires ici, les derniers s'étant entretués il y a peu de temps. Evidemment quand on est esclave du Dieu de la Destruction on ne va jamais trop loin dans les tentatives de meurtres pour atteindre la place de favorite ou favori. Et Datar n'étant pas très regardant sur ses esclaves evidemment avant qu'il ne s'en rende compte ils étaient déjà tous morts. En même temps des esclaves... qu'est ce qu'il pourrait bien en faire hin? La petite ange venait de le rattraper, marchant tranquillement a côté de lui en essayant de garder son rythme. Elle le remercia même! Quelle idée. Datar ne daigna même pas répondre, après tout si elle avait envi de lui dire merci c'était son problème pas le sien. Il garda donc le silence, chose qu'il faisait a la perfection d'ailleurs.

Ca se serait bien passé si seulement les mortels n'étaient pas si idiots. Voila que quelques uns d'entre eux c'étaient mis en tête de venir a sa rencontre. Datar s'arrêta, son regard d'acier se planta sur eux alors que son visage gardait un air neutre et resta toujours aussi silencieux. Sa pute? Haaaa la petite ange. Chose qu'elle n'était absolument pas a ses yeux mais bon. Datar resta silencieux observant la bande de futurs morts qui se rapprochaient de la petite ange avec un air déterminé. Il n'eut même pas a dire quoi que se soit car la petite se cacha d'elle même derrière lui. Bonne initiative, ca lui évitait de parler comme ca.

Pour le reste tout se passa très vite, même les mortels ne devaient pas s'être rendu compte tout de suite de leur sort. Datar venait de faire apparaitre Ethais, la lame spectrale, et il ne lui fallut que quelques secondes pour découper en deux les imbéciles qui s'étaient dressés sur son chemin. Rêgle numéro 1: ne jamais emmerder un Dieu... et surtout pas celui de la Destruction. Trop tard pour eux maintenant. Ethais disparue comme elle était venue et Datar reprit sa route, toujours dans un silence de cathédrale, laissant derrière les corps déchiquetés au sol dans une marre de sang. Et bien sur sans faire le moindre commentaires. Datar n'était pas du genre a parler avant d'agir. Ca serait même plutot le contraire...

Il continua sa route arrivant bientot a un carrefour pour finallement se retrouver devant une petite rue nettement plus fréquentable.

Eloïse avait fermé les yeux devant l'intrusion des malotrus en ayant après son corps. Elle les rouvrit quelques instants plus tard pour découvrir les lambeaux des corps des malheureux qui avaient eu le malheur de s'adresser au dieu de la guerre.

Eloïse ne put retenir un haut le cœur et une petite larme coula le long de sa joue, contre sa volonté. Même si les hommes avaient voulu s'en prendre à elle, elle pensait qu'ils ne méritaient pas la mort. Mais après tout, peut-être, aussi, qu'ils l'auraient tué si son mystérieux compagnon ne les avaient pas déchiquetés.

Quoiqu'il en soit, Eloïse n'aimait pas la mort, surtout quand elle était si proche, et la petite, penaude, se contenta de pleurer en fixant le sol.

Elle suivait toujours son compagnon, mais n'osait rien dire, de peur de le vexer, de peur de mourir à son tour.

Et puis, ils arrivèrent enfin dans une rue plus accueillante. La petite ange était toujours remuée suite à ce qui venait de se passer. Elle ne savait pas ni quoi faire ni quoi dire, alors elle fit ce qu'elle avait toujours fait.

Elle déboucha sa petite bouteille de lait et la tendit à son mystérieux compagnon:

Pour te remercier, si tu as soif...

Elle hésitait encore vu que les réactions du monsieur étaient nettement imprévisibles. C'est alors qu'un fort gargouillement retentit. Eloïse mit une main sur son ventre pour le calmer, mais ce dernier criait famine, et en plus très bruyamment.

Elle esquissa alors un petit sourire gênée envers son compagnon...

Et voila enfin le retour a la civilisation. Et surtout voila le momentde se débarasser de la petite ange, car maintenant qu'il l'avait renvoyée vers un quartier plus fréquentable ils n'avaient plus de raisons de rester ensemble. Quelque chose choqua un peu Datar toutefois, enfin choquer... pas vraiment mais il en restait tout de même bien surprit et un peu intrigué aussi. La petite ange avait pleuré tout a l'heure... mais pour qu'elle raison?. Parce qu'il avait tué cette bande d'être abjectes qui voulaient son corps? Chose étrange... peut être aurait-il du les laisser faire dans ce cas, elle n'aurait pas eu envie de pleurer sur leur sort cette fois.

Enfin qu'importe. Il s'attendait a ce qu'elle reparte en courant, s'éloignant de lui comme de la peste mais au lieu de ca la petite ange resta là, a côté de lui. Chose encore plus exceptionnelle elle lui proposa même... DU LAIT? Non mais franchement est-ce qu'il avait la tête de quelqu'un qui boit du lait? Il leva les yeux au ciel devant tant de stupidité.. et surtout de naiveté. Elle avait pas bien compris comment il fonctionnait apparement mais qu'importe. Il refusa d'un signe de la tête, pas question de boire du lait non mais ho!

Par contre il entendit très distinctement le bruit que faisait le ventre d ela jeune fille. Elle avait faim alors. Et bien qu'elle aille manger! Ha mais si elle avait de l'argent bien sur, chose qui étonnerait beaucoup Datar. Le Dieu resta un moment penssif avant de reposer son regard sur elle. Il hésita un instant avant de se décider. Il avait commencé alors autant qu'il finisse sa bonne action de la journée. Il s'engagea dans la rue animée en attrapant la jeune fille par l'épaule, pas question de la perdre dans la foule pour en plus devoir la rechercher partout! Il trouva rapidement ce qu'il cherchait: une petite auberge dans laquelle il rentra. Il resta un moment debout, immobile, regardant l'endroit avant d etrouver une table un peu a l'écart, dans l'ombre. C'est là qu'il s'installa laissant a Eloise le choix de choisir sa place.

"Prends ce que tu as besoin..."

Eloïse fut quelque peu déçue lorsque le mystérieux inconnu refusa d'un geste de la tête son lait. Elle se dit qu'à part ces quelques lampées de breuvage lacté, elle n'avait rien à lui offrir et elle en était gênée.

Elle fut encore plus désappointé lorsqu'il l'emmena dans une auberge pleine. Elle le regarda alors s'asseoir à une table puis resta debout interdite.

Elle en avait de nouveau les larmes aux yeux. Elle regarda la chaise vide, l'inconnu, la table, puis encore l'inconnu et dit:

Je n'ai rien à vous offrir en échange, monsieur !

Elle semblait triste de ne pas pouvoir le remercier correctement et finalement, prit la chaise et s'assit.

Elle se tortillait sur sa chaise, et n'arrêtait pas de remettre en place sa robe, nerveusement. Oui, elle avait faim mais elle refusait par principe toute sorte de mendicité, et elle avait la forte impression de quémander auprès de cet inconnu qui lui avait déjà sauvé la vie, sans qu'elle ait pu le remercier comme il le fallait.

Eloïse était certes une peste par moment, dû à son côté démoniaque, mais elle n'en avait pas pour autant aucune valeur.

Elle déclara alors:

Monsieur, je vous suit infiniment reconnaissante pour tout ce que vous avez fait pour moi, mais je pense que je ne peux accepter ce repas. Vous avez déjà tant fait pour moi et je ne peux pas vous rendre la pareille alors j'en suis horriblement gênée.

Elle inclina alors la tête en signe de reconnaissance et resta ainsi.

Datar n'aimait pas les auberges. Trop de bruits, trop de monde et trop de regards indiscrets sur sa personne. Ca l'agacait. Hors quand il était agacé, Datar pétait un peu les plombs. Il préféra donc ne pas trop y songer et se concentra sur la jeune fille, voila qu'elle pleurait encore. Il faisait donc tout de travers... comme quoi il avait la preuve irréfutable qu'il n'était vraimen pas doué pour les relations avec les gens. Tout ce qu'il savait faire c'était faire pleurer les morteles et faire peur aux Dieux. Pas de quoi se réjouir et pourtant il essayait de faire des efforts... a croire qu'il ferait mieux de s'abstenir. Et puis qu'est ce qu'on allait penser d elui en voyant la petite ange pleurer comme ca devant lui?

Ca y est il commençait a s'énerver, et toute les bêtises que la petite disait n'arrangeaient pas les choses. Il poussa un léger soupire pour se calmer, signe de son mécontentement silencieux. Il garda son regard acier sur elle, inquisiteur. Il aurait peut être du se montrer un peu plus conciliant et sympathique hors il ne le pouvait pas. C'était pas dans son caractère. Déjà qu'il se surprenait a faire tout ce qu'il faisait en ce moment pour la petite ange... mais maintenant qu'il était là pas question d efaire demi tour.

"Arrêtes de dire autant d'imbécilité! Contentes-toi de manger... ca me suffira."

Fit-il alors que l'aubergiste venait déposer deux assiettes fumantes et bien garnies sur leur table. Datar repoussa son assiette d'un signe de la main, il n'avait pas fin pour le moment. Il continua de regarder Eloise qui semblait encore hésiter.

"Si tu veux me faire plaisir... mange!"

Eloïse frémit et sursauta de peur lorsque le dieu de la guerre rugit face à son comportement. Elle tréssaillit littéralement et bredouilla:

Je suis désolée si je vous ai offensé. Pardon.

Elle sentait aussi son côté peste remonter à la surface mais essaya de garder l'ange présent et non le démon. Elle sourit alors lorsque Datar avait assoupli sa parole et lui demandait de manger.

Elle lui fit son plus beau sourire, et commença son repas en répliquant:

Si ça vous fait plaisir, je le fais alors !

Le côté démon retourna s'enfouir au plus profond de son être, et elle était contente de ne pas s'être emportée elle aussi.

Elle mangea alors goulument en poussant un soupir de satisfaction puis eut une moue contrariée lorsqu'elle s'aperçut que son interlocuteur ne touchait pas à son assiette.

Elle voulut lui demander pourquoi mais se mordit la lèvre pour ne pas parler, de peur de le déranger ou de l'offenser à nouveau sans le vouloir.

Elle brulait d'entamer la conversation, Eloïse étant par nature quelqu'un de très vocal, mais retint à nouveau cette envie, toujours dans la crainte de déranger.

Elle finit alors son assiette et se sentait mieux, le ventre plein. Elle brisa alors le silence, qui était si pesant pour elle:

Je vous remercie infiniment, monsieur ! Vous êtes si gentil ! fit-elle en inclinant à nouveau la tête en avant en signe de respect.

Datar la regardait manger en silence, décidément elle était affamée cette petite! Depuis combien de temps n'avait-elle pas manger? On aurait dit qu'elle venait de finir une grève de la faim! Datar la fixait, correctement assis sur sa chaise alors qu'une mèche de cheveux noir venait se mettre devant ses yeux, accentuant un peu plus son regard acier.

Finallement la jeune fille termina de manger et elle semblait un peu décue que Datar n'ai pas mangé avec elle. Qu'importe, il n'allait pas se forcer a manger pour lui faire plaisir non? Elle le regarda de nouveau en le remerciant et ajouta quelque chose qu'elle aurait mieux fait de garder pour elle.

"Gentil"? ... lui? Il ferma un moment les yeux en secouant légèrement la tête et finit par se calmer, elle ne pouvait pas savoir qui il était après tout. Mais si elle avait un peu de mémoire elle aurait du se douter que quelqu'un de gentil n'aurait pas réduit en lambeaux le groupe de mortels rencontrés un peu plus tôt dans le quartier chaud. Et pourtant il ne dit rien de plus.

"Tu as un endroit où passer la nuit?"

Eloïse avait pris l'habitude dans cet échange de ne pas trop compter sur la loquacité de son bienfaiteur. Certes, cela la chagrinait quelque peu mais elle respectait ce principe, car après tout, il fallait accepter tous les êtres tels qu'ils étaient.

Elle poussa un petit cri de surprise lorsque ce dernier lui demanda si elle avait un endroit ou passer la nuit. Bien évidemment que non. Déjà qu'elle s'était affreusement perdue dans cette ville, et à vrai dire elle ne savait même pas où elle se trouvait.

Eloïse fut de plus en plus gênée que cet inconnu, qui avait déjà tant fait pour elle, la prenne ainsi sous son aile. D'autant plus gênée qu'à présent, le rouge lui montait aux joues, et le visage cramoisi de la petit ange commençait nettement à contraster avec le bleu de ses cheveux.

Elle bredouilla alors:

Je pensais passer la nuit dans la forêt mais je me suis perdue...

Une fois, le rouge retombé, et ses esprits retrouvés, elle questionna d'un air innocent:

Pourquoi ?

Évidemment il s'attendait a cette réponse, bien sur qu'elle n'avait pas d'endroit où dormir! Datar réfléchit un moment et en bonne logique des choses. S'il la laissait tomber maintenant elle finirait par chercher un endroit où dormir ailleurs en ville, finirait de nouveau par se perdre et atterrirait une nouvelle fois dans le mauvais quartier de la ville. Autrement dit tout ce qu'il aurait fait jusque là n'aurait servit a rien du tout. Pas le choix il fallait lui trouver un endroit où passer la nuit sinon ca serait comme si tout ca n'avait servir a rien. Il poussa un léger soupire d'agacement. Voila qu'il faisait bien trop de bonnes actions en une seule journée, ca ne lui ressemblait pas. Enfin il n'est jamais trop tard pour changer me direz vous... mais le Dieu de la Destruction ne change pas!

Il avait deux choix possibles. Soit la jeune fille dormait ici, dans cette auberge et il se chargerait de lui payer la nuit. Soit il l'emmenait avec lui au Château Blanc pour l'héberger. Après réflexion il était clair que la deuxième possibilité était infaisable. Pas question de ramener une ange dans sa chambre!!! Non mais franchement! D'autant plus que ca mettrait sans doute Ariel mal a l'aise, sa jeune servante étant particulièrement jalouse, chose qu'il avait un peu de mal a comprendre d'ailleurs...

Donc pas le choix il lui prendrait une chambre ici. Datar fixa un moment la jeune fille avant de se lever de la table, lui faisant signe de ne pas bouger. Il alla voir le gérant au comptoir, paya bien évidement le repas et même une chambre pour la nuit. Après quoi il revint vers la jeune fille, se rasseyant a sa place. Il replaca une longue mèche de cheveux noir qui lui tombait devant les yeux pour venir fixer Eloise de son regard d'acier.

"Tu dormiras ici pour cette nuit... et ne t'avise pas de sortir en pleine nuit tu te perdrait encore! Et évites les quartiers douteux a l'avenir... la prochaine fois il s epourrait que je ne sois pas aussi arrangeant."

Eloïse fut encore une fois, mais ça devenait une habitude, décontenancée par l'attitude de son nouveau compagnon. C'est ainsi, que ne prenant pas la peine de lui parler, voilà ce dernier qui se levait de table et la laissait seule.

Eloïse était un peu mièvre mais surement pas bête, et elle comprit illico, en voyant ce mystérieux homme se diriger vers l'aubergiste, ce qu'il s'apprêtait à faire. Et cela ne lui plaisait pas beaucoup, d'être prise en charité ainsi, sans rien avoir à offrir en échange.

Elle avait envie de se lever, d'aller protester, et pourtant elle n'en fit rien. Il fallait accepter les gens tels qu'ils étaient et même si cela ne correspondait pas à votre logique, il fallait savoir lâcher prise, et c'est pour ceci qu'Eloïse ne tenta rien.

L'homme revint finalement et après avoir écarté une longue mèche confirma les soupçons d'Eloïse. La petite ne dit rien et se contenta de hocher la tête. Elle savait que toute discussion était vaine et qu'elle réussirait au mieux à épuiser ses forces.

Elle murmura finalement:

Merci beaucoup.

Puis se mordit la lèvre, se trémoussa sur sa chaise pour finalement poser une dernière question:

Pourquoi faites-vous tout cela pour moi ?

Datar commencait a prendre l'habitude des remerciements de la jeune ange et n'y prétait toujours aucunes attention. Les merci lui passait au dessus de la tête, aussi facilement que le reste d'ailleurs. Il regarda un moment a l'exterieur par la fenêtre de l'auberge et constata que le jour déclinait, il ferait nuit dans moins d'une heure. Décidement les journées passaient trop vite et Datar n'avait pas du tout envie de rentrer au Château où il n'y avait que l'ennui qui l'attendait. Ariel devait se faire un sang d'encre mais qu'importe, elle devrait bien prendre l'habitude que son maitre ai autre chose a faire en ce moment. Il avait un grand projet en place et il faudrait qu'il aboutisse a quelque chose!

"Pour mon intérêt personnel. Si tu dors ici je ne risque pas de te retrouver dans mon quartier... "

Fit-il en restant correctement assis sur sa chaise continuant de regarder la jeune ange. Plus il al regardait et plus il la trouvait attachante bien que différente de tout ceux qu'il avait déjà rencontré. En particulier cette petite corne rouge sur sa tête. Une hybride donc, mi ange et mi démon. Ca ne devait pas être facile tout les jours pour la jeune fille.. les gens comme elle sont rejetté par leur deux camps, bâtards de deux espèces ennemies.

"Tu n'a aucunes idées de qui je peux être n'est ce pas?"

Demanda-t-il en penchant un peu la tête sur le côté. Elle n'était pas très perspicace il faut bien le dire. Beaucoup de gens connaissait Ethaïs, la Lame Spectrale... mais Soul Edge était encore plus connue. Il ne l'avait pas prise avec lui, ce serait bien trop risqué de l'emmener ici, trop de tentation pour l'épée maléfique. Ca devait être pour ca que la petite ange ne l'avait pas reconnu.. et c'était peut être mieux comme ca.

Eloïse attendait patiemment que son interlocuteur prenne la parole, maintenant habituée aux lourds silences pesants de ce dernier. Elle constata qu'il regardait par la fenêtre, et qu'il commençait à faire noir dehors. Elle se dit alors qu'il était effectivement plus raisonnable de rester ici pour la nuit.

La question de Datar la décontenança quelque peu. Non, elle n'avait vraiment aucune idée de qui il pouvait être, mais était-ce réellement important ? De plus, elle ne comprit pas vraiment de quel quartier il parlait et pourquoi elle n'aurait pas le droit de s'y retrouver. Partant sur un principe de liberté, principe ineffable pour l'ange, elle avait tout à fait le droit de se promener là où elle le désirait.

Mais ce dernier point ne semblait pas en accord avec les paroles du toujours aussi mystérieux inconnu.

C'est de sa petite voix douce qu'elle lui répondit:

En effet, monsieur, je n'ai aucune idée de qui vous pouvez être, mais est-ce vraiment important ? Je ne juge personne et me fait une opinion uniquement sur les actes. Et si je me tiens en accord avec ce precepte, alors je pense que vous êtes quelqu'un de bon mais qui a de la peine a le montrer. De plus, vous me semblez si seul que j'en suis triste pour vous.

Parfois, il est nécessaire de ne pas dire ce que l'on pense, mais Eloïse n'était pas vraiment ainsi. Elle se mordit la lèvre en prononçant la dernière phrase, comme par peur des représailles.

La petite ange défit alors une petite chaine en or de son poignet et la tendit à l'inconnu en disant:

Comme je ne peux refuser votre invitation, vous ne pouvez refuser ce cadeau. C'est tout ce qui m'appartient et je vous l'offre en échange de votre gentillesse. Cette petite chaine vous portera bonheur et ainsi lorsque vous vous sentirez seul, vous repenserez à notre rencontre et qu'il suffit parfois de sortir pour rencontrer des gens formidables et ne plus se sentir isolé.

La petite ange était définitivement très bavarde, mais la parole avait tellement de sens pour elle, qu'elle souffrirait le martyr de se taire...

Il avait vu juste, elle ne savait pas qui il était et il n'était pas décidé a le lui dire. Si c'était de nouveau pour voir la peur ravager un visage, pas question. Il commençait a être lassé de ceux qui tremble devant son titre sans prendre la peine de comprendre ce qu'était vraiment la destruction. Ce n'était pas quelque chose de mauvais, au contraire, c'était le début d'un renouveau plus reluisant. Sans destruction pas de création et vice versa, sans carnage pas de renaissance possible. Et ca beaucoup de gens semblaient l'oublier pour se focaliser seulement sur le côte déstructeur de sa nature... pas sur le reste. Alors quand il tombait par chance sur un mortel qui ne le connaissait pas, il ne profitait un peu.

La jeune fille n'avait pas sa langue dans sa bouche et aucuns doutes qu'en temps normal, après ses quelques paroles, Datar lui aurait arrachée la tête a mains nues... Mais pas ce soir, ce soir il jouait la carte de l'indifférence et de la patience. Triste? Il semblait triste? On lui avait déjà dit qu'il était cruel, froid, distant et associable mais jamais on ne lui avait dit qu'il était triste. Il aurait pu sourire de cette réplique si seulement il avait su sourire... Ha ba si ca c'était pas une preuve qu'il était triste... Et seul. Oui seul ca c'était un fait et il le clamait haut et fort, il y tenait a sa solitude, il n'y avait que ca qui l'importait.

"Je tient a ma solitude... alors n'en soit pas triste."

Fit-il d'un ton toujours aussi uniforme et détaché. A croire qu'il n'était animé par aucuns sentiments et pourtant, au fond de lui la seule chose qu'il ressentait cétait de la rancoeur! Etre un Dieu ca faisait joli sur le papier et dans la forme mais pour le reste c'était une vie de solitude et d'ennui qui se présentait a lui.

Datar regarda le bijou que venait de lui donner la petite ange. Il hésita quelque secondes avant de le prendre, le regardant d'un air discret. Si elle savait qui il était nuls doutes qu'elle aurait vite reprit son cadeau et qu'elle aurait filé a toute vitesse. Datar la regarda et l'écouta en silence et comme elle l'avait si bien dit on ne refuse pas un cadeau. Il referma donc son poing, la chaine en son sein, la gardant avec lui.

"Je n'ai pas besoin de regarder quelques chose pour me plonger dans mes souvenirs... mais si tu y tient.."

Fit-il en mettant la petite chaine dans une de ses poches interieure, bien en sécurité. Après tout ca pouvait toujours servir qui sait...

"Cependant... il y a bien une autre façon de faire en sorte que je ne t'oublie pas..."

Eloïse ne cessait de dévisager ce mystérieux inconnu qui l'intriguait. Elle sourit d'un grand sourire heureux et sincère lorsqu'il accepta son cadeau. Cette petite chaine avait beaucoup de valeurs aux yeux de l'ange alors le cadeau était important pour elle.

Elle comprit mais trouvait dommage que cet homme préfère la solitude aux relations humaines, mais s'il était ainsi fait, elle ne pouvait lui en vouloir.

En revanche, elle ne comprit pas très bien sa phrase sur les souvenirs, mais peut-être avait-elle réveiller quelque chose en lui avec ce cadeau. En tout cas, elle était très fière de lui avoir donné et cela se lisait sur le visage enfantin de l'ange.

Elle le regardait intensément en attente d'une quelconque réaction, puis elle se demanda ce qu'il voulait dire par son ultime question.

Eloïse embrassait à ce moment sa nature d'ange et n'était que bonté, c'est donc tout naturellement qu'elle répondit par l'affirmative à la dernière question de l'inconnu, sans se soucier des éventuelles conséquences que cela aurait pour elle:

Je veux bien faire tout ce que vous voulez, si cela vous fait plaisir. Mais je ne le ferais pas pour que vous ne m'oubliiez pas, car si je le faisait avec cet état d'esprit, je le ferais pour moi. Et je ne suis pas égoïste. Je le ferais pour vous car vous m'avez beaucoup aidé.

Conclut-elle dans un large sourire, en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir lui demander...

Datar regardait toujours la jeune fille et l'idée qu'il avait derrière la tête était loin d'être avouable. Ce n'était pas son genre de forcer qui que se soit a l'acte, mais il pouvait toujours la mettre sur la voix. Et puis il verrait bien au moment venu ce qu'il est en mesure de faire ou non. La petite ange était vraiment naive car elle ne semblait pas avoir idée de ce a quoi pouvait penser Datar mais ca l'arrangeait. Elle était plus facilement contrôlable de cette manière. Il resta silencieux un moment, écoutant tranquillement ce qu'elle avait a dire. Ne pas être égoiste? Même c'était l'existence même du Dieu ca! Il ne pensait qu'a lui, sans se soucier de ce qu'il pouvait engendrer par la suite. Et c'était très bien comme ca, il n'avait pas que ca a faire de s'interresser a ce que les autres pouvait penser de lui ou même espérer de lui.

Il hocha donc lentement la tête, remettant en arrière un autre mèche de ses cheveux et se leva lentement et majestueusement de sa chaise. Il regarda Eloîse avant de regarder le fond de l'auberge, là où il y avait l'escalier qui menait a l'étage et donc aux chambres. Il reposa son regard sur elle, sans sourire, gardant un air stoïque.

"Suis moi..."

Fit-il simplement avant de se diriger vers l'escalier, montant rapidement les marches pour arriver dans un long couloir. Il s'arrêta devant une chambre avec un numéro et entra. La chambre était modeste, un lit, une petite bassine pour la toilette et une fenêtre qui donnait sur la cour de l'auberge. Nettement moins subtile que la chambre de Datar mais pour une petite ange perdue ca devrait suffir.

"Voila ta chambre..."

Eloïse restait stoïque. Une petite voix dans sa tête, son côté démon, lui susurrait de se méfier de la dernière proposition. L'ange, elle, qui avait une foi sans faille, ne s'en souciait pas plus que ça et décidait d'attendre le moment venu pour aviser.

Le mystérieux inconnu se leva alors et se dirigea vers le petit escalier en colimaçon située dans le fond de l'auberge, et qui menait aux chambres. Eloïse se leva à sa suite et le suivit.

Arrivés à l'étage, l'homme lui présenta la chambre. Certes, elle était assez fruste mais conviendrait parfaitement pour la nuit. Eloïse remercia Datar puis pénétra dans ce lieu de repos.

Elle s'assit sur le lit et dit:

Je vous remercie beaucoup, monseigneur !

Et attendit...

Datar la laissa entrer et referma la porte derrière elle.. a clé. Le Dieu la regarda découvrir la chambre en silence, observant discrètement les formes alléchantes de la petite ange pour finalement remonter jusqu'a ses yeux. Elle le remercia, décidément elle était bien naïve. Si elle savait a quoi il pensait elle ne le remercierait peut être pas autant.

Il la regarda en silence s'assoir sur le lit et resta a sa place. Le silence s'installa de nouveau avant que le Dieu ne se décide enfin a faire un pas vers elle. Il arriva bientot a sa hauteur et ne fit pas attention au regard surprit de la jeune fille qu'il avait maintenant devant elle.

Sans prévenir il la poussa en arrière, la forcant ainsi a s'allonger sur le lit. Il ne fallut pas de temps avant que Datar ne se retrouve au dessus d'elle, une jambe de chaques côté de son buste, il attrapa ses poignets qu'il ramena au dessus de sa tête a elle, les enserrant dans une seule de ses mains tellement ses poignets étaient fins. Son autre main libre se glissa sans honte sous la jupette de la petite ange, caressant ses cuisses avec douceur, et remontant dangereusement jusqu'a son entre jambe. Il caressa d'ailleur sans vergogne le sexe de la jeune fille a travers le tissus fin de sa culotte, s'amusant a suivre le tracé de ses lèvres intimes. Tout ca sans faire attention a ce que pouvait bien dire la jeune fille.

Et finalement, on y vint. Sous ses airs de mijaurée naïve, Eloïse n'était pas stupide et bien qu'elle ait pu croire à la bonté de son bienfaiteur, elle déchanta assez vite.

Elle se débattit lorsque ce dernier la plaqua sur le lit. Elle le mordit lorsque ce dernier lui caressa les cuisses et lorsqu'elle sentit sa main, à travers sa culotte, venant frotter avec insistance et sans qu'on ne l'ait invité son intimité, elle prit la parole:

Alors, c'était donc ça... Le dieu de la guerre voulait violer la petite ange...

Eloïse n'étant quand même pas totalement débile, avait fini par reconnaître son mystérieux bienfaiteur. Même si elle n'avait pas voulu lui dire, par pudeur, par respect ou tout simplement parce qu'elle n'en voyait pas l'utilité, elle lui avait finalement avoué...

Toujours en accusant les caresses insistantes de ce dernier, elle continua:

Moi qui pensais que vous étiez raffiné... Le dieu de la guerre, et de la construction, elle insista sur ce dernier point, voulait en fait du sexe... Vous êtes tombés bien bas

Eloïse se débattait toujours mais elle savait que ses gestes étaient vains devant la puissance du Dieu.

Elle poussa finalement un long cri strident, qui aurait percé n'importe quel tympan humain, sachant pertinemment qu'il n'aurait pas beaucoup d'effet sur Datar. Mais était-ce bien là le but recherché ?

Datar la laissa parler, ca faisait depuis bien longtemps que les mots n'avaient plus défait sur lui, du moins pas a ce stade là. Il voulait une chose bien précise et pourtant le viol ne faisait pas partit de ses addictions favorites. Il n'y avait même que très rarement recours voir pas du tout. Mais il n'aurait pas su dire pourquoi, il avait envie de la petite Ange est comptait bien l'avoir... de gré ou de force, peu importe.

Il continuait de caresser le sexe de la jeune fille a travers le tissus de sa culotte et malgré toutes ses jérémiades il sentait bien qu'elle commençait a devenir légèrement humide, serait-elle moins prude qu'elle ne voulait le laisser paraitre? Il la laissait donc dire ce qu'elle voulait, gardant le silence sauf pour préciser un point qu'elle semblait oublier.

"Les Dieux ont des envies comme les mortels... le sexe en est une que nous subissont nous aussi."

Fit-il avant que la jeune fille ne se mette a hurler. Datar garda son calme et retira sa main de son entre jambe pour venir la plaquer sur sa bouche en prenant bien garde a ce qu'elle ne puissa pas le mordre, on ne sait jamais avec elle. Il se pencha sur elle, pour venir lui lécher doucement le cou.

"Ca te déplait tant que ca? ..."

Eloïse était très déçue de l'attitude du Dieu. Mais après tout, ne le connaissant pas, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre.

La petite ange gardait toujours une assurance-vie au cas où. Elle avait assez parcouru le monde pour savoir qu'il fallait toujours une roue de secours sur soi. Certes, elle était d'une grande naïveté et d'une extrême gentillesse mais n'en était pas pour autant stupide.

Le Dieu avait pris le cri pour un hurlement, sans trop chercher ce qu'il y avait derrière. Elle sentit sa poigne ferme s'écraser contre sa bouche mais ne pouvait, malheureusement, pas le mordre.

Mais le cri avait un autre but que de percer les tympans. Dès que celui-ci fut fini, la petite chaine en or, dans la poche intérieure du Dieu, commença à chauffer à blanc. Tant et si bien que le long manteau noir du démon commença à prendre feu au même moment où elle sentait sa langue sur son cou.

Une assurance vie qui lui permettrait de sauter par la fenêtre de lachambre, de déployer ses ailes et de s'enfuir...

Du moins c'est ce qu'elle pensait... Mais elle avait oublié un détail, un seul détail qui réduisait son plan à néant...