Une esclave, des sous, un peu de bonheur [PV Ulric]

La nuit commençait à tomber et les ténèbres s’insinuaient lentement, remplaçant le ciel bleu de l’après-midi. Certains marchands commençaient doucement à défaire leur étal tandis que d’autres profitaient des dernières lueurs du jour pour haranguer les derniers passants, potentiels acheteurs.

L’ambiance était plutôt calme, contrastant fortement avec l’agitation habituelle d’une journée comme les autres en ce lieu spécial. Agitation rimant plus avec frénésie que réel affrontement dans ce lieu neutre connu de tous.

Lorelei soupira longuement, tentant de détendre les muscles de son corps dans cette cage trop petite pour la ravissante créature. Encore une journée passée sans maitre, pensa-t-elle, les yeux perdus dans le vide abyssal du sable de la place où l’étalage du marchand auquel elle appartenait, se trouvait.

Un frisson lui parcourut l’échine alors que l’atmosphère se rafraichissait, contrastant fortement avec la chaleur étouffante de l’après-midi. Elle en vint à regretter son ancien poste, et brulait intérieurement de ne plus voir le bonheur de ses clients.

La solitude lui pesait beaucoup plus que l’enfermement. Après tout, elle appréciait même le fait d’être enfermée dans une cage et considérée comme de la marchandise, comme un vulgaire morceau de viande qu’on négocierait trois sous à la criée.

Elle essaya de rassembler ses jambes en tailleur, et posa son menton sur ses genoux, tandis que celui qui tentait de la vendre, résigné, commençait lentement à ranger son stand, en faisant l’inventaire des invendus de la journée.

Lorelei le regardait et en était presque triste pour lui. Elle aussi, aurait aimé être vendue aujourd’hui. Au moins, elle aurait vu, dans les yeux de son marchand, tout le bonheur du monde après une transaction réussie.

Son estomac grogna de mécontentement et elle lui dit mentalement de se taire, même si elle n’avait rien avalé de la journée.

C’est alors qu’un ultime client approcha et dans les prunelles de ses yeux mordorés, sublimés par les couleurs irisées d’un ciel que le soleil venait de quitter, une petite lueur d’espoir s’alluma...

Le début de soirée était encore porteur de la chaleur qui avait régné en journée et laissait à la nuit naissante une tiédeur dans l'air que le vampire appréciait. Arrivé à peine une heure plus tôt dans une calèche hermétiquement protégée des dernières lueurs du jour Ulric traversait maintenant le marché aux esclaves, toujours aussi rageur quant à devoir voyager de Roche-sang à Nymphéa pour avoir accès à des marchandises de corps dignes de ce nom. Il pestait intérieurement face à l'arrêt des étalages de chairs et de servitudes une fois la nuit tombée et se hâtait à grands pas de filer de présentoirs en cages, de vendeurs en serviteurs, de corps en corps en essayant de percer à travers la masse des gens allant et venant pour repérer... Quoi ? Qui ? Il ne savait pas vraiment... sans doutes une image qui l'attirerait plus qu'un autre, une sorte de lueur qui, telle la flamme d'une bougie pour un papillon le retiendrait et le captiverait assez pour qu'il arrête sa recherche précipitée.

"Maudits animaux diurnes ! Maudite lumière du jour, je donnerais un bras pour que l'on trouve enfin un moyen de masquer définitivement l'astre qui vous fait vivre tas de déchets à sang chaud !" Telles étaient en peu de mots les pensées du Vampire alors qu'il se faufilait sans le savoir encore vers une nouvelle rencontre qui devait marquer ses jours futurs sous le signe de la découverte mais, surtout, de la domination d'autrui.

Cette rencontre arriva assez vite et de façon totalement imprévisible. Alors qu'il se faufilait avec souplesse entre d'autres clients quittant le marché pour retourner prendre leur quartier de soirée à la table d'une quelconque taverne il distingua une silhouette qui se distinguait de bien des autres de part son expression et ses mouvements distingués chargés d'une certaine grâce. Tant de distinction envers les autres esclaves exposés ici sans distinction les un entre les autres acheva d'éveiller l'intérêt d'Ulric qui se rapprocha d'un pas plus lent et noble, se distinguant lui aussi du commun des mortels déambulant ici. (bon j'ai assez collé en boucle le mot distingué et ses déclinaisons j'arrête ici promis xD)
Vêtu d'une de ses tenues mêlant luxe et statu guerrier le Vampire portait un ensemble de soie noire contrastant avec sa peau pâle mais se mariant fort bien avec ses longs cheveux couleur de nuit, une cuirasse de cuir cloutée de motifs dorés ceignait son torse contre lequel battait, à son coté, la poignée de son épée d'argent et une cape épaisse et sombre couvrait ses épaules et tombait jusqu'à la semelle de ses bottes de cuir couleur charbon pour le protéger de la relative fraicheur de la nuit à venir.

Sans hésiter il s'approcha donc de la personne ayant éveillé son intérêt et qui n'était nulle autre que Lorelei, passant ses yeux couleur rubis sur son corps plus qu'allégrement dévoilé de part le peu de tissu en couvrant les formes.
Féline, tel fut le premier adjectif qui lui vint en tête tant le corps semblait allier finesse et agilité. Le coté nerveux et fragile de ses membres charmait le suceur de sang et la gorge fine et gracile le laissait rêveur d'y essayer ses morsures le plus profondes et les moins doucereuse pour en percer la peau au coté du collier de soie l'habillant et en goûter le sang. De plus et cela ne gâchait rien le visage accolé à ce corps possédait un regard magnifique couleur d'ambre, et ces yeux n'étaient pas la seule réussite parmi les traits harmonieux de la créature !

-Combien pour cette jolie chose ? Demanda alors le Vampire en se tournant vers le vendeur occupé à ranger ses étals de marchandise vivante.

Puis, revenant regarder exclusivement Lorelei c'est à elle qu'il s'adressa en attendant de recevoir la réponse à sa première question.

-As-tu un nom jolie chose ? Il me sera dès lors plus simple de m'intéresser à toi si je sais comment t'appeler. Pour ma part je suis Ulric Aenarion, sans doutes ton futur seigneur et maître à moins que ton vendeur ne veuille te vendre à moi à un prix raisonnable.

Polis et courtois il se permit de laisser glisser un sourire fugace au coin de ses lèvres, sans toutefois que ses yeux ne trahissent le calme serein qui régnait en lui. Un rictus de pur politesse en somme destiné à s'accaparer les bonnes grâces de l'esclave plus qu'à démontrer d'une réelle joie le traversant.

La première impression qui vint à l’esprit de Lorelei, lorsque Ulric s’approcha de la cage et du vendeur, fut distinction (et toc). Cet homme respirait la classe d’une peau blafarde contrastant fortement avec la richesse de ses habits. Il avait de ses manières qui ne trompaient pas et reflétaient la prestance froide et ancienne d’une famille dont le nom devait être connu.

Le seigneur, car c’était ainsi que la jeune créature le voyait, était flamboyant de charisme et la richesse de son pommeau d’épée élégamment portée à sa taille lui confirma qu’il devait être de bonne racine.

Lorelei n’avait alors de cesse de le fixer, avec de grands yeux ambres admiratifs et envieux. Elle se demanda alors si le destin ne l’avait pas mis intentionnellement sur sa route, tant sa beauté froide, plus que sa richesse apparente, la magnétisait.

Il faut dire que Lorelei avait vu passé toutes sortes de seigneur, ces dernières années, mais celui qui se trouvait présentement devant elle la fascinait. Était-ce parce qu’il avait semblé sortir de l’ombre flottant au dessus de sol ? Ou bien était-ce parce qu’elle n’y croyait plus pour aujourd’hui, et qu'au moment même où elle allait se résigner, il était apparu, comme sorti du néant ? Peut-être... Sûrement un peu des deux, la vérité se situe toujours au centre après tout...

Là voilà qui, inconsciemment, rapprochait autant que possible son joli petit minois des barres de fer, pour pouvoir l’admirer, lui.

Elle ne le connaissait pas, mais éprouvait déjà pour lui cet amour pour tout être vivant dont elle croisait la route. Elle ne savait pas s’il allait l’acheter ou même comment il allait la traiter, mais peu importe, elle était en paix avec cela. Souvent, les racontars veulent faire croire que la première impression est la bonne mais parfois elle est lourdement trompeuse. Mais ceci, Lorelei s’en fichait éperdument, préférant avoir ses convictions propres plutôt que de se laisser aller à croire un boniment populaire.

Non, ici, rien de tel, juste la rencontre d’elle avec potentiellement un nouveau maître, en tout cas, avec une personne dont l’apparition lui avait fait grand effet.

Alors, lorsqu’il lui demanda quel était son nom, c’est tout naturellement qu’elle répondit en baissant la tête. Une légende veut que l’on s’adresse à quiconque mérite le respect en baissant la tête, avec stupeur et tremblements, et c’est exactement ce terme qui définirait le mieux la position adoptée par Lorelei pour s’adresser à Ulric :

Je m’appelle Lorelei, maître.

Point de conditionnel dans la phrase tant elle a confiance dans l’effectivité de la future transaction. Le vendeur ne peut que la vendre, et son futur maitre ne peut que l’acheter. Elle en est sure. Pourquoi, me demanderez-vous, tout simplement car elle le croit fermement...

Le vendeur en était encore à saisir les tenants et aboutissant de l'apparition d'Ulric quant ce dernier et Lorelei eurent finit de se jauger avec au final des appréciation flatteuse de part et d'autre de leurs observations personnelles. De son coté Ulric ne doutait pas d'attirer au moins un peu le regard de la créature encore en cage tant il trainait depuis des décennies ce qui faisait de lui ce qu'il était et en récoltait regards et appréciations flatteuses de la part de ses contemporains charmés par son aura froide et assurée. Parfois il lui arrivait bien sur de rebuter au plus haut points certaines personnes mais même alors il s'en félicitait, susciter de l'inimité au premier regard était une autre façon d'imposer un charisme et s'il ne plaisait pas à tout le monde au moins avait-il assez de magnétisme pour ne jamais passer inaperçu que ce soit en bien ou en mal.

Mais outre ces faits il préféra se concentrer à saisir les mots de Lorelei, plus prompte à lui répondre que son vendeur qui luttait dans un cahier manuscrit pour en retirer le prix auquel il escomptait et avait prévu de la vendre. Elle s'adressa à Ulric avec une infinie déférence teintée de soumission ce qui ne put de contenter l'aspect purement dominateur de la personnalité du buveur de sang mais qui, en même temps, pinça son cote esthète puisque pour ce faire la soumise baissa le regard et le visage et le priva dès lors d'une partie de sa personne qu'il aimait encore à détailler et à graver en sa mémoire comme lorsque l'on cherche à retenir les détails d'une œuvre qui sied particulièrement à nos yeux.

Quant au fait qu'il n'y ai eu nul conditionnel dans les mots de l'esclave, Ulric n'en saisit que le sens soumis de l'acte et n'y vit qu'une façon fort adéquate de laisser les conditions et leurs conséquences au seul choix du futur maître, à savoir lui-même.

-Relève le visage et tourne sur toi-même veux-tu Lorelei, j'ai besoin de voir si tu n'es pas entachée de quelques vices ou difformités avant de décider si je te sors ou non de ta cage.

Une nouvelle fois il fut poli et clair, sa voix posant ses mots avec douceur mais sur un ton ferme qui ne laissait guère de place au doute, il n'espérait pas qu'elle allait faire ce qu'il lui demandait, non, il le savait et n'en doutait pas, comme si d'énoncer la demande signifiait en modifier le réalité de la soumise de part le poids de ses simples mots courtois.
Et tout en couvant de son regard rougeoyant les formes de la créatures il prêta une oreille attentive à ce que le vendeur finissait enfin par lui annoncer comme prix, trouvant cela cher mais de bonne valeur pour un produit si exempt de défauts jusqu'à présent.

-Le prix me semble honnête mais j'ai encore besoin de savoir une dernière chose avec d'être décidé...

Sortant déjà une bourse remplis de quelques pierres précieuses bien plus légères que leur équivalent de pièces sonnantes et trébuchantes il vint à se rapprocher des barreaux, passant une main froide sur le visage de Lorelei pour en éprouver la douceur de la peau et la tiédeur du contact.

-Et toi seule peut m'en donner les réponses, si je suis ton maître accepte-tu tout de moi ? Et par tout j'entends absolument tout ce qu'une vie peut réserver, même une fin car, je ne te le cache pas, je n'aurais aucuns remords à te faire du mal si tu me déçois à l'avenir ou à devoir me débarrasser de tes services d'une manières ou d'une autre. Peux-tu te dévouer à ce point pour un homme encore inconnu ?!?

Son ton était sans équivoque, il était mortellement sérieux. Et s'il lui demandait d'être prête à ni plus ni moins que lui offrir son âme ce n'était pas à la légère, il n'attendait pas de réponse toute faite et bien sentie mais, au contraire, une vérité profonde. Plutôt ça qu'un pieu mensonge, qu'une banale pirouette verbale pour essayer de le contenter, il voulait...
L'avis de Lorelei, pas d'une esclave comme milles autres.

Le moment était en même temps intimiste et public. Ce qui est amusant avec le marché d’esclaves, est qu’en une seconde, il faut être sur du produit. Le droit à l’erreur existe, certes, mais déleste au passage de quelques sous, alors mieux vaut prévoir le maximum au moment du choix plutôt que de le découvrir par la suite.

C’est en ce sens que Lorelei ne fut pas surprise de la demande du potentiel acheteur. Ce qui n’allait pas, il le verrait. Mais Lorelei était d’une de ces créatures qui n’avaient pas vraiment les stigmates de son plaisir. Non, bizarrement, le corps de Lorelei ne reflétait absolument pas la diversité et le nombre des tortures qu’elle avait pu recevoir.

Malgré cela, la créature fut embêtée car elle n’arrivait pas à tourner comme elle le voulait dans cette cage trop petite, et ne pouvait montrer l’étendue de son corps à l’acheteur. Le vendeur, encore trop plongé dans ses livres de compte afin de rechercher le bon prix de la créature, ne le vit pas. Lorelei tournait tant bien que mal mais ne pouvait ni déplier ses longues jambes, ni faire des rotations gracieuses, se cognant sur des barreaux trop proches de cette cage trop petite.

Mais elle ne dit rien. Elle aurait pu demander au vendeur de la laisser sortir pour que le client l’admire. Mais après tout, c’était précisément le travail du vendeur et non celui de la marchandise.

Lorsque ce dernier, pas très doué en tant que commercial, releva la tête pour donner son prix, toute la scène précédente lui ayant complètement échappée, Lorelei s’immobilisa à nouveau en fixant de son regard devenu ocre, le nocturne.

Elle ne s’immisca pas dans la conversation et les histoires d’argent, trop matériel pour elle, ne l'intéressait que définitivement très peu. L’acheteur semblait assez décidé et cela faisait plaisir à la créature. En effet, Lorelei souffrait beaucoup de ne plus avoir de personne à rendre heureuse.

Le vendeur jeta un rapide coup d’œil sur la bourse garnie d’Ulric puis se tourna vers Lorelei, pour lui intimer l’ordre de répondre. Mais Lorelei prenait son temps et après tout, ce n’était pas au vendeur de décider de la rapidité de la réponse. Lorelei préférait une réponse un peu longue mais juste que courte et bâclée.

La question était très intéressante et la réponse méritait d’être posée. Au bout de quelques instants, Lorelei répondit, calmement, d’une voix aussi douce que la caresse de la soie:

Si l’on considère que je suis votre esclave, alors la réponse est bien évidemment oui, car je vous appartiens corps et âme, et de ce fait, vous avez tout pouvoir sur moi. Ça, c’est ce que vous aurait dit 99% des filles présentes sur ce marché. Ma réponse à moi, maître, serait plutôt la suivante.

Lorelei se stoppa un nouvel instant, puis finit sa phrase de sa voix toujours aussi douce:

Tout ce qui m’importe est votre bonheur. En ce sens, je suis prête à recevoir tout de vous, du moment que cela vous procure du plaisir, qui peut être physique ou bien moral. Considérez-moi comme une créature qui se nourrit de bonheur. Le fait que vous me soyez inconnu m’est parfaitement égal, car toutes les créatures de ce monde ont le droit au bonheur et à la paix. Quant à la fin de ma vie, et bien, cela importe si peu par rapport au bonheur des gens de ce monde, que ce serait horriblement égoïste de penser ainsi.

Lorelei se tut. En avait-elle trop dit, pas assez ? Était-ce la réponse qu’il attendait ? Un large sourire vint conclure cette petite tirade, en attendant la décision de son probable futur maître.

Si il ne peut avoir droit à la grâce de Lorelei quant celle-ci effectua un petit tour sur elle même il vit assez de la créature pour juger de son absence de marques ou de vices pouvant venir entacher sa perfection plastique. Une bonne chose bien sur car Ulric préférait de loin prendre soin de ses esclaves, à sa façon toute personnelle, mais sans devoir en marquer définitivement les chairs. Cela dit il n'était pas non plus totalement allergiques aux marques de fouet où à quelques discrètes cicatrices venant marquer la peau de quelques soumis, leur donnant un certain cachet sans pour autant nuire à leur beauté.

Puis il écouta encore plus attentivement la réponse orale qu'allait lui faire Lorelei, lui laissant au contraire du vendeur tout le temps nécessaire pour formuler une réponse. D'ailleurs elle ne pouvait pas réellement se tromper pour cela car Ulric ne désirait pas qu'elle le flatte ou tente de le satisfaire mais plutôt avoir son avis hors de la relation de servitude qu'elle avait envers lui. Dès lors qu'elle répondait avec franchise et même si elle devait froisser son maître cela serait satisfaisant du point de vue du vampire.

Et les mots qu'elle prononça alors parurent sincère à ce dernier, bien qu'il trouve fort étrange une telle façon de penser et uniquement basée sur le plaisir non pas reçut mais donné à autrui. Une version fort masochiste de voir les choses à travers l'hédonisme mais qui n'était pas pour déplaire au maître de la créature, oui car ces mots venaient de sceller le choix à venir et Lorelei allait définitivement appartenir au vampire.

-Je me ferais un devoir de me contenter à ton dépend en ce cas et de vérifier tes afirmations, mais pour le moment...

Fouillant dans sa bourse il en sortit plusieurs pierres précieuses et les donne au vendeur pour un peu plus que le prix convenu, une largesse qu'il pouvait se permettre ne craignant pas la ruine de par son poste de dirigeant des Nocturnes.

-Voulez-vous bien sortir Loreleil ? demanda t-il alors au vendeur qui s'exécuta aussitôt. -Et l'intéressée de venir contre moi maintenant que les babioles légales sont achevées. continua t-il sans s'arrêter en se retournant vers sa nouvelle possession.

Et une fois à ses coté c'est dans un geste aussi possessif que protecteur qu'il la prit à son coté, passant un bras à sa taille ainsi qu'un pan de sa cape sur elle pour la masquer à la fraicheur nocturne naissante et profiter de sa chaleur, lui qui était encore si pâle et glacé de n'avoir encore prit de sang cette nuit...

-Sais-tu où en cette heure pouvons-nous te trouver une tenue plus couverte, à moins que tu ne désire rester vêtue de la sorte ?

Patiemment il l'accueillait contre lui avec une douceur certaine en attendant une réponse prochaine, profitant de la douceur et de la tiédeur du corps de Lorelei contre le sien et prévoyant déjà son prochain voyage de retour à roche-sang en compagnie de sa nouvelle esclave puisqu'il ne saurait demeurer trop longtemps en territoire sylvestre... où si il était toléré il n'était pas forcément bienvenue.

Lorelei, une fois, sa réponse finie, se tut et attendit qu’Ulric rebondisse sur ce qu’elle venait de dire. Elle esquissa un petit sourire lorsque ce dernier l’avisa qu’il comptait bien vérifier ses dires, tout en sortant quelques pierres précieuses pour l’acheter.

Elle ne dit rien, bien qu’elle savait, à ce moment précis, qu’elle faisait maintenant face à son maître. Elle avait pertinemment remarqué que ce dernier avait donné plus que le prix annoncé par le vendeur mais n’en fit pas mention. Elle ne fut pas non plus flattée ni gênée par ce détail. Non, il était, tout simplement, et son maître avait tout à fait le droit de dépenser son argent comme il le voulait sans qu’on ne lui fasse la moindre remarque, que ce soit dans un sens ou dans l’autre.

Le marchand libéra alors enfin la créature et Lorelei sortit élégamment de sa cage, d’un pas de velours, tentant de détendre un à un les muscles de son corps contrits par la cage trop petite. Elle n’en fit pas tout de même trop et se contenta de prendre une posture droite, pour que son maître la voie enfin en pied.

Il se retourna alors et Lorelei sentit un bras s’enrouler autour de sa taille, suivi de la sensation d’un tissu somme toute épais sur ses frêles épaules. Il était vrai, même si elle n’en avait pas fait la remarque, qu’elle commençait à être gelée par le froid pernicieux de la nuit maintenant largement tombée.

Elle baissa alors la tête pour signifier à son maître son remerciement, resta ainsi interdite, puis lui répondit alors:

Je connais au coin de cette rue, un magasin ouvert fort tard, où l’on pourrait trouver une tenue plus habillée que celle que je porte présentement. en indiquant une échoppe non loin du marché.

Elle se laissa alors faire, profitant du contact avec son maître, pour petit à petit s’habituer à sa présence. Un petit frisson s’échappa alors de son échine et tout son corps trembla sous ce soubresaut, trahissant le fait qu’elle avait froid, sensation renforcée par le contact avec la peau glacée du du vampyr...